Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1721.02.26)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1721.02.26
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 318, pp.123-126
Fussnote Auf p.126 befinden sich Adresse und Siegel



File icon.gif Bâle ce 26. fevr. 1721.

Monsieur et tres honoré Ami

Celleci est pour Vous accuser la reception de Vôtre agreable du 9. de ce mois[1] avec Votre supplement de la Peste[2] dont je Vous remercie treshumblement: J'avois déja lû en françois la premiere piece[3] que Vous avez traduite en Allemand. La seconde qui est une Lettre de Mrs. Chicoineau et Deidier est curieuse par l'opinion singuliere que ces Mrs. ont de la Peste, pretendant qu'Elle est une maladie simplement epidemique et qu'Elle ne se communique pas par contagion;[4] quelques renommés Medecins que soient ces Messieurs leur paradoxe ne trouvera gueres de croyance auprés le reste des Medecins; il me semble que les marchandises infectées qui ont apporté la peste à Marseille font assez voir la fausseté de ce sentiment;[5] Aussi la quatrieme piece de Vôtre traité, qui me paroit avoir de bon sens, refute-t-elle cette opinion étrange des Medecins de Montpellier.

Outre la maniere dont les Aigles peuvent ou allonger ou racourcir leur vuë, qui consiste dans la faculté qu'ils ont d'approcher ou d'eloigner le cristallin de la retine, ou la retine du cristallin; il y a encore une autre maniere dont on peut concevoir que la vue des Aigles peut étre allongée ou racourcie selon leur volonté:[6] File icon.gif c'est la faculté qu'on peut leur attribuer d'applanir un peu ou d'arrondir un peu le cristallin, car à cet effet paroit etre destiné le ligament ciliaire dont les fibres peuvent se bander ou se relacher selon le besoin. Il semble que Vous attribuez aux Presbytes une faculté positive d'approcher le crystallin de la retine, et aux Myopes une faculté positive de l'en eloigner en disant, comme font les Presbytes etc. et comme font les Myopes etc. tout comme si cela dependoit de leur volonté, au lieu que c'est par defaut de la conformation des yeux que les presbytes ne voyent distinctement que de loin, et que les Myopes ne voyent distinctement que de prés: Les uns ayants le crystallin trop applani ou trop proche de la retine par le desseichement des parties, et les autres ayants le cristallin trop convexe ou trop eloigné de la retine par une vicieuse conformation reçûe de la Nature.

Le tremblement de terre observé ici le 4 de ce mois presque insensible,[7] fut plus fort à Bencken[8] Village qui nous appartient à 2 lieües d'ici; et encor plus fort à Woltighofen à 5 lieües d'ici[9] tellement qu'il abbatit des cheminées, l'un et l'autre de ces villages sont dans le Leimenthal, vallée qui est dans l'Eveché de Bale; d'où je conclus que ce tremblement prit son origine dans la dite vallée.

File icon.gif La Nuit du 25 au 26 Janvier passé on vit ici aussi un phenomene de feu; on dit qu'il parût en forme de globe passant fort vite, si c'est le meme que celui qu'on observa le 26. Janvier à Berne,[10] c'est ce que je ne sçaurois dire: Il n'est pas impossible que toutes ces choses marquent une eruption du feu par nos terres qui pourroit disposer notre atmosphere et nos corps à recevoir plus facilement un venin contagieux; mais aussi pourroit elle produire un effet tout à fait contraire, en remplissant notre atmosphere d'une matiere qui seroit peutetre salutaire à nos corps et les preserveroit contre la contagion; telles sont par ex. les exhalaisons bitumineuses, sulfureuses, nitreuses, etc. dont on se sert communément à chass[er] et à dissiper l'air infecté de contagion:[11] ainsi soyons courageux, peutetre que le bon Dieu nous envoye touts ces phenomenes pour nous garantir de la peste, quoique nos pechés meritent ce fleau apparemment plus que les Habitants de Provence.

Je suis avec passion et zele Monsieur Votre tr. h. et tr. ob. ser.tr J. Bernoulli

P. S. Mr. Votre Frere, que je salue de tout mon coeur, demanda il y a quelque temps à mon Neveu du bolus de notre Mönchenstein;[12] un Paysan m'en a apporté un morceau environ une Livre pesant, il n'a qu'à me faire sçavoir, si je dois le Lui envoyer par le messager.

File icon.gif A Monsieur

Monsieur J. J. Scheuchzer

Docteur en Medecine et Prof.

en Mathematique tres Celebre

à

Züric.


Fussnoten

  1. Johann Jakob Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1721.02.09.
  2. Scheuchzer, Johann Jakob (ed.), Von der Marsillianischen Pest-Seuch. Erste Zugab: Enthaltend I. Deroselben vollständige Beschreibung, durch Herren Chicoyneau, Verny, Soullier. II. Ein Schreiben an Herren de Fornes von Herren Chicoyneau, Verny, und Deidier. III. Ein Schreiben an Herren de Bon von Herren Pons. IV. Beschreibung der Pest zu Aix, vom Anfang des Augusti bis zu End des Jahrs 1720. Verteutschet durch Joh. Jacob Scheuchzer ..., Zürich (H. Bodmer) 1721.
  3. Es handelt sich wohl um Chicoyneau, François, et al., Observations et réflexions propres à confirmer ce qui est avancé par Mrs Chicoyneau, Verny & Soulier, dans la relation du 10 Decembre 1720 touchant la nature, les evenemens et le traitement de la peste de Marseille ..., Aix (J. David) 1720.
  4. François Chicoyneau (1672-1752) war Anfürher einer Ärztedelegation, die vom König damit beauftragt worden war, die Situation in Marseille zu beurteilen. Wie sein einflussreicher Schwiegervater und Mentor Pierre Chirac (1650-1732), Direktor des Jardin des Plantes in Paris, vertrat er die Auffassung, dass die Pest im Unterschied zu anderen Krankheiten nicht durch direkten Kontakt mit den Erkrankten übertragen werden kann. Er war somit prominenter Vertreter des Antikontagionismus. Siehe dazu Mauelshagen, op. cit. pp. 151-152. Auch Antoine Deidier (1670-1746), der ebenfalls der Ärztedelegation angehörte, war Antikontagionist. Später revidierte er jedoch seine Auffassung aufgrund der Ergebnisse seiner Studien, bei denen er Galle von infizierten Patienten gesunden Hunden inokulierte und bei ihnen dadurch eine Pesterkrankung auslöste. Siehe dazu Mauelshaben, op. cit., p. 168. Zu Scheuchzers Auseinandersetzung mit der provenzalischen Pestepidemie siehe auch den Brief von 1720.12.08.
  5. Auch Johann Bernoulli, der selber als Arzt ausgebildet war, vertrat die kontagionistische Position.
  6. Johann Bernoulli wechselt hier zur Diskussion über die Jobi physica sacra. Er bezieht sich auf Scheuchzers Antwort auf seine Korrekturvorschläge im Brief von 1721.02.09.
  7. Bernoulli hatte bereits in seinem Brief von 1721.02.05 über das Erdbeben von 1721.02.04 berichtet.
  8. Heute Biel-Benken im Kanton Baselland
  9. Waldighofen, etwa 15 km westlich von Basel.
  10. Zu dieser Himmelserscheinung siehe den Kommentar im Brief von 1721.02.09.
  11. Wie Scheuchzer war auch Bernoulli davon überzeugt, dass die klimatischen Bedingungen in der Atmosphäre eine Auswirkung auf die Verbreitung der Pest haben, kam bei der Deutung der Erdbeben und Feuererscheinungen jedoch zu positiveren Schlüssen.
  12. Die Anfrage Johannes Scheuchzers betreffend eine Lieferung von Boluserde aus Münchenstein lag bereits ein Jahr zurück. Laut dem an Scheuchzer gerichteten Brief von 1720.05.08 erkundigte sich Nicolaus I Bernoulli bei seinem Onkel Hieronymus, der in Basel Drogist war, nach dieser Erde, die unter anderem auch zur Herstellung von Arzneimitteln verwendet wurde. Die Lieferung kam damals nicht zustande.


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