Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1721.01.15)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1721.01.15
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 318, pp.115-118
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

Je Vous renvoye ici les Censures de Vos Catons:[1] je les ai luës avec tout le plaisir que peuvent donner des pedanteries aussi ridicules que celles-là. Si Vous aviez été obligé de suivre partout leurs sentences et d'obeir exactement à leur volonté en mettant partout les changements qu'on Vous a prescrits, en verité ce n'auroit plus été Votre ouvrage, mais celui des Censeurs, les Noms des quels il auroit fallu mettre à la tete du Livre pour faire voir qu'ils en seroient les veritables Auteurs. Cependant Vous étes heureux de n'avoir pas été obligé de Vous tenir aveuglement à la Dictature de Vos juges; mais d'où vient que ces Messieurs ne sçavent pas mieux maintenir leur Autorité en Vous contraignant malgré bongré de Vous conformer aux Loix qu'ils Vous ont imposées; La severité de ces Messieurs sur tout celle du Zunfftmeister Hoffmeister[2] paroissant ne vouloir en rien demordre de leur jugement donné en dernier ressort. Je laisse à Mr. Bourcard[3] d'eplucher un peu plus amplement toutes les Niaiseries de Vos Censeurs: Je vai Vous donner mes remarques sur ce que j'ai trouvé dans les feuilles que j'ai reçuës en dernier lieu.[4] File icon.gif Pag. 337. Müssen nothwendig unvergleichlich mehrere Wasserblässlein in die höhe gestiegen seyn etc. Ici et en quelques autres endroits suivants Vous supposez derechef que les vapeurs et les nuées sont un amas de petites vesicules; mais je Vous ai déja fait voir dans une de mes precedentes,[5] qu'il n'est pas necessaire ni meme vraisemblable que les vapeurs se forment par ces sortes de vessies particulierement dans les evaporations lentes et insensibles qui se font des eaux froides et qui fournissent la matiere aux pluyes: Il me semble presentement que la generation de l'Arc-en-ciel est un argument certain, que les particules humides dans les quelles se forme ce meteore sont de veritables globules et non pas des vessies creuses, car autrement il ne s'y feroit point de refraction des rayons solaires la quelle est absolument necessaire pour produire un arc-en-ciel.[6] P. 339. In der Ebbe 6 Stund an- und in der fluth widerumb 6 Stund ablauffet; Il faut ecrire In der fluth 6 Stund an- und in der Ebbe widerumb 6 Stund ablauffet, car les Hollandois entendent par le mot Ebbe le reflux. P. 340. das Wasser 6 Stund lang, von Morgen biß zu mittag, und von abend biß zu mitternacht etc. On croiroit par ces mots que le flux et le reflux se fait sentir tous les jours à la meme heure, cependant Vous sçavez que la marée se regle selon le mouvement de la lune, ce qui fait que le flux commence chaque jour environ ⅘ d'heure plus tard que le jour precedent; c'est à dire environ 48 minutes et non pas 12 minutes, comme Vous dites, font le retard des marées. Ibid. Vous dites aussi que les File icon.gif Philosophes d'aprez Des-Cartes derivent la cause du flux et reflux de la pression de la Lune ou de son tourbillon;[7] mais cela n'est pas general, car par ex. Mr. Newton pretend que c'est plutot à l'attraction qu'à la pression de la Lune qu'il faut attribuer la cause de la marée; or l'attraction et la pression feroient des effets tout-à-fait opposés. Ibid. Vous affirmez qu'on n'apperçoit point de marée dans la mediterranée, et que la raison en est en partie la Protension de l'occident en Orient, mais non seulement à Venize et dans tout le Golfe de Venize mais aussi en plusieurs autres endroits la marée se fait sentir, comme aux environs de Marseille, sur les cotes de la Barbarie, et meme un peu dans l'Archipel, temoin l'Euripe qui à ce qu'ont dit les fabulateurs a couté la vie à Aristote:[8] Puis la protension ou direction d'orient en occident me paroit plutot faciliter qu'empecher le flux et reflux: La veritable raison pourquoi la mediterranée n'est pas tant sujete à cette agitation reglée selon la Lune est partie l'eloignement de la Zone torride partie le peu de communication que cette mer a avec l'Ocean par le detroit de Gibraltar, qui est trop peu large pour admettre du flux qui pourroit venir de l'Ocean et se communiquer par là aux eaux de la Mediterranée. P. 373.[9] Vous cités la pensée de Mr. Rouillé de Mélay[10] touchant le Coq accoutumé à chanter en Portugal à minuit qui ne chanteroit en France qu'à une heure aprez minuit, ce qui serviroit peutetre selon Mr. Rouillé à determiner les longitudes; Vous citez, dis-je, ceci des Histoires naturelles de Breslau;[11] il me File icon.gif semble que c'est aller bien loin que d'aller chercher dans les livres imprimés à Breslau ce qui a été imprimé dans notre voisinage: Car ce Mr. Rouillé de Meslai est celui qui demeurant à Paris a fait un testament, il y a quelques années, par lequel il a legué à l'Academie une somme considerable comme un fond dont les revenus doivent servir à proposer des prix touts les ans à ceux qui resoudront deux questions que l'Academie des Sciences publiera; un de ces prix sera toujours de 2000 lb et l'autre la premiere fois de 1500 lb et à l'avenir de 500 lb; voici le billet que l'academie a publié pour cela il y a deja prés de 2 ans.[12] Je viens d'apprendre que Mr. de Crousaz Professeur à Lausanne a emporté un de ces prix pour l'année 1720.[13] C'est donc ce Mr. Rouillé qui a imaginé l'exemple du Coq; on le voit dans son testament, qui fut imprimé à Paris[14] et dont on m'envoya un exemplaire, je pourrois Vous le communiquer si Vous le souhaitiez: Ainsi il auroit fallu citer plutot cet imprimé que l'Histoire de Breslau.

Mr. Bourcard[15] s'est informé chez touts nos Libraires de la Bibliotheque de Bodlei,[16] mais il ne l'a pas pû trouver. Je Vous suis obligé de la communication de votre Gazette françoise:[17] je l'ai fait voir à quelques Amis, mais ils trouvent qu'elle reviendroit trop cherement par an tant par rapport au port que par rapport au prix meme, outre que les nouvelles qui y sont contenues ne sont pas les plus fraiches quand elle arriveroit ici: Il y a méme quelques uns qui ont remarqué, que cette gazette n'est qu'une compilation des autres, puisqu'il y a des articles entiers qui sont copiés mot à mot de la gazette françoise de Leide ou de celle d'Amsterdam.[18] Je suis à mon ordinaire Monsieur Votre tresh. et tr. ob. serviteur J. Bernoulli Dr.

Bale ce 15. Jan. 1721.


Fussnoten

  1. Scheuchzer hatte diesen Text der Züricher Zensoren in seinem Brief von 1720.12.29 übersandt und um Rücksendung gebeten.
  2. Johannes Hofmeister (1669-1740), Zunftmeister zum Weggen.
  3. Johannes Burckhardt (1691-1743).
  4. Scheuchzer hatte mit seinem Brief von 1720.12.29 einige Druckfahnen aus seiner Jobi Physica sacra zur kritischen Gegenlektüre gesandt.
  5. Johann I Bernoulli an Johann Jakob Scheuchzer von 1720.12.04.
  6. Johann Bernoulli folgt hier der von Descartes gegebenen Erklärung des Regenbogens als eines Phänomens der Refraktion und Reflexion der Lichtstrahlen beim Durchgang durch die Wassertropfen in einer Regenwand. Siehe den achten Discours De l'arc-en-ciel, in: [Descartes, René] Discours de la méthode pour bien conduire sa raison, & chercher la verité dans les sciences. Plus La dioptrique, Les météores, et La géométrie, qui sont des essais de cete méthode, Leyde (J. Maire) 1637, pp. 250-271. Nur wenn diese Wassertropfen nicht als Hohlkugeln ("Wasserblässlein" wie Scheuchzer missverständlich schreibt) gedacht werden, lässt sich das Phänomen des Regenbogens auf diese Weise verstehen und z. B. der Sichtwinkel, unter dem der Bogen dem Beobachter erscheint, als mit den Phänomenen übereinstimmend berechnen. Die von Johann I Bernoulli vorgeschlagene Korrektur wurde von Johann Jakob Scheuchzer in der Druckausgabe der Jobi Physica Sacra nicht ausgeführt. Dort ist auf p. 337 für Regentropfen immer noch von "Wasserbläslein" die Rede. (Fritz Nagel und Hinweise von Paul Michel)
  7. Das angesprochene verzögerte Eintreffen der Tiden um etwa 48 Minuten ist eine Faustregel, die bereits in den ältesten erhaltenen Gezeitentafeln festgehalten wurde, die aus dem 11. - 15. Jahrhundert stammen, cf. Cartwright, David Edgar, Tides. A scientific history, Cambridge 1999, pp. 16-18. Zur Theorie von Descartes, cf. ibid. pp. 31-32. Wie Bernoulli hier ganz richtig bemerkt, erklärt Newton seine Gezeitentheorie mit Gravitations- und Zentrifugalkräften, und nicht mit “Druckkräften”. Cf. Newton, Principia, Lib. III, Prop. XXIV, XXXVI und XXXVII, sowie Cartwright, op. cit., Chap. 5, pp. 35-42. (Andreas Verdun)
  8. Der Euripos ist die schmalste Meerenge der Welt, die durch die Insel Euböa vom griechischen Festland getrennt wird. Ein Merkmal dieser Meerenge sind ihre ungewöhnlichen Gezeitenströmungen. Aristoteles soll sich einer Legende zu Folge aus Verzweiflung darüber, dass er deren Ursache nicht finden konnte, in diese Meerenge gestürzt haben.
  9. Diese Begründung von Johann I Bernoulli ist richtig, was auch durch moderne Beobachtungen und Simulationen bestätigt wird, cf. Cartwright, op. cit., Fig. 14.7, p. 248. (Andreas Verdun)
  10. Jean Baptiste IV Rouillé (1656-1715).
  11. [Anonym], Von Literatur-Geschichten in Medicinisch- und Physicalischen Dingen auf das Sommer-Quartal, Anno 1717, in: Sammlung von Natur- und Medicin- wie auch hierzu gehörigen Kunst- und Literatur-Geschichten, ... als der andere Versuch ans Licht gestellet von einigen Bresslauischen Medicis. Herbst-Quartal 1717, Bresslau (M. Hubert) 1718, pp. 122-148, hier p. 146.
  12. Bisher konnte nicht nachgewiesen werden, um welche Schrift es sich beim erwähnten "billet" gehandelt hat. Zur testamentarischen Stiftung des Preises der Pariser Akademie der Wissenschaften durch Jean Baptiste Rouillé, comte de Meslay (1656-1715) siehe Maindron, Ernest, Les Fondations de Prix à l'Académie des Sciences. Les lauréats de l'Académie, 1714-1880, Paris (J.-A. Gauthier-Villars) 1881, p. 3.
  13. Jean-Pierre de Crousaz erhielt den Preis der Pariser Akademie der Wissenschaften für seine Arbeit Discours sur le principe, la nature, et la communication du mouvement, in: Prix Paris 1720 (1721), pp. 3-67.
  14. Chevallier [avocat de l'Academie des Sciences, Paris], Testament de M. Rouillé de Meslay, Ancien Conseiller au Parlement, Paris (imp. de veuve C. Guillery), 12 mars 1714.
  15. Johannes Burckhardt (1691-1743).
  16. Scheuchzer wünschte vermutlich eines der beiden folgenden Werke: James, Thomas, Catalogus universalis librorum in Bibliotheca Bodleiana omnium librorum, linguarum, & scientiarum genere refertissima ..., Oxoniae [Oxford] (J. Lichfield & J. Short) 1620 oder Hyde, Thomas, Catalogus impressorum librorum Bibliothecae Bodlejanae in Academia Oxoniensi, Oxonii [Oxford] (E Theatro Sheldoniano) 1674.
  17. Scheuchzer hatte mit seinem Brief von 1721.01.05 eine Ausgabe einer französischsprachigen Gazette geschickt. Es handelt sich möglicherweise um die 1689-1787 in Bern erschienenen Nouvelles de divers endroits, die üblicherweise auch Gazette de Berne genannt wurden.
  18. Die Gazette de Leyde oder Les Nouvelles extraordinaires de divers endroits war eine französischsprachige, 1680-1811 in Leiden publizierte Zeitung; die Gazette d'Amsterdam war ebenso eine französischsprachige, seit der zweiten Hälfte des 17. Jahrhundertss bis 1796 in Amsterdam publizierte Zeitung.


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