Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1720.09.04)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1720.09.04
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 318, pp.101-104
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres-honoré Ami

Une fluxion sur la poitrine accompagnée d'un mal de tete et d'une fausse pleuresie dont je ne suis pas encore tout à fait quitte ne m'a permis de lire les douze dernieres feuilles de Votre commentaire sur Job que Vous avez eu la bonté de m'envoyer, qu'avanthier;[1] J'y ai trouvé de belles choses comme dans les precedentes feuilles, le plaisir que j'en ai recompense bien la peine de la lecture; Puisque Vous souhaitez que je continue à Vous faire part de mes remarques, en voici quelques unes, mais qui ne sont pas de grande importance: Pag. 128. Dans le texte il y a sugebit contre la bonne latinité, car on dit sugĕre de la troisieme conjugaison et non pas sugēre comme de la seconde; je ne sçai si c'est peut etre par faute d'impression ou par celle de Votre Interprete qui a fait la version Zuricoise.[2] Pag. 133. On croit bien que Votre dessein est de dire que les Payens étoient dans la fausse opinion que Dieu ne se trouve que dans le Ciel;[3] cependant Votre expression: daß Gott allein in dem Himmel sey est equivoque, pouvant signifier quod Deus solus sit in Caelo aussi bien que quod Deus non sit nisi in Caelo. Un peu plus bas Vous File icon.gif paroissez insinuer que nos premiers parens ont été créés avec cette erreur, parce que Vous avancez qu'elle est aussi vieille que le monde; mais prenez garde que vos Orthodoxes ne Vous en fassent un crime, comme si Dieu étoit l'Auteur de l'erreur. Pag. 143. Je trouve ces mots: Weilen die größe deß liechts abnimmt nach proportion der Weite au lieu de dire die größe dess liechts il faut mettre die Größe des diametri des liechts, parce que la lumiere elle meme diminue en raison des quarrés des distances.[4] Pag. 145. Au commencement de cette page, selon la maniere dont Vous parlez on croiroit que les Chrestiens n'observent plus aujourdhui la coutume de batir leurs temples en sorte que le Choeur regarde vers l'orient, cependant ils l'observent encore fort bien, au moins en plusieurs endroits.[5] Pag. 180. Par le heissen Gürtelstrich Vous entendez sans doute la zone torride, or si cela est, Vous ne pouvez pas supposer que le jour n'est pas plus long que de 12 heures, car cette zone ayant une largeur de 23½ degrés de part et d'autre de l'equateur, il est visible que le plus long jour est de differente longueur selon la differente latitude des lieux de la zone torride, mais hors des equinoxes le jour ne peut pas contenir douze heures, excepté les lieux qui sont sous l'equateur, auxquels il y a des equinoxes perpetuels. A mon avis il faudroit corriger les deux premieres lignes en cette maniere: Währete der tag under der aequinoctiallinien oder in der mitten deß heißen Gürtelstrichs länger als 12 Stund; der längste tag in denen polarischen ländern kürtzer als 18. 20 Stund etc.[6] Pag. 191.[7] Parmi les decouvertes du siecle passé (où Vous faites aussi de moi une honorable menFile icon.giftion, dont je Vous suis obligé) vous comptez ce que Mr. Valsalva a ecrit sur l'oreille;[8] cependant Mr. Valsalva n'a pas encore commencé d'ecrire dans le siecle passé; ce n'est que dans celuici qu'il a fait ses descouvertes. Pag. 192 et 193. Il y a ces mots: Was in bemeldten under dem Gürtelstrich ligenden ländern thut der regen etc. Il ne faut pas se servir du terme general des Gürtelstrichs parce qu'il signifie simplement une Zone quelqu'elle soit, car touts les endroits de la terre sont dans quelque Zone; Vous avez voulu sans doute ecrire: Was in bemeldten under dem heissen Gürtelstrich ligenden ländern etc.[9]

Pour ce qui est de l'epitre que Vous voudriez mettre à la tete de Votre ouvrage, je ne trouve pas à propos que j'écrive une telle Epitre sur le pied que Vous souhaitez, Vous en devinerez aisément la raison; c'est que je prevoi, que je m'attirerois sur les bras quelques uns de Vos theologiens, qui ne manqueroient pas à coup seur en critiquant Votre livre d'attaquer aussi l'Epitre; il y faudroit donc repondre, les Theologiens repliqueroient car ce ne sont pas des gens à en demordre, et ainsi me voila engagé dans une nouvelle guerre avec des adversaires dont j'ai tant eprouvé le fiel: Mais si je voulois ne leur pas repondre ils expliqueroient mon silence pour une impuissance, dont ils triompheroient et feroient grand bruit. Cependant il m'est venu un autre expedient pour Vous contenter; il y a ici un jeune Ministre de mes Amis solide Theologien et bon mathematicien;[10] je lui File icon.gif ai donné à lire les feuilles de Votre livre, et il m'a promis de m'adresser une lettre comme si elle venoit d'un autre endroit; le contenu de cette lettre roulera selon que Vous desirez sur l'usage et la necessité de la philosophie naturelle et mathematique, et exposera en meme temps les louanges et l'utilité de Votre ouvrage, en Vous encourageant à communiquer au Public le commentaire entier sur la Bible,[11] que Vous dites avoir quasi achevé. Je Vous enverrai la lettre quand elle sera faite; Vous la pourez mettre à la tete de Votre ouvrage, si Vous la trouvez à Vôtre gré; De cette maniere je ne serai pas obligé de repondre en cas que Vos Orthodoxes veuillent attaquer l'Auteur de la Lettre, et celuici ne s'en mettra pas en peine puisqu'on ne le connoitra pas.

Je suis tres sincerement Monsieur Votre treshumb. et tr. obeiss. serviteur J. Bernoulli

Bâle ce 4. 7bre 1720

P. S. Je Vous prie de donner ce ½ florin à Mr. Vôtre Frere avec mes complimens. C'est pour le reste d'un port des livres qu'il a eu la bonté de debourser pour nous.[12]


Fussnoten

  1. Diese zweite Sendung von Druckfahnen zu Scheuchzers Jobi physica sacra erfolgte mit dessen Brief an Johann I Bernoulli von 1720.08.19.
  2. Dieser Korrekturvorschlag zur Stelle Hiob 20, 16 in der lateinischen Version der Zürcher Bibel ist in der Druckversion von Scheuchzers Jobi physica sacra von 1721 nicht berücksichtigt. Dort heisst es in der Überschrift auf p. 128 weiterhin: "Caput venenum aspidum sugebit, eumque occidet lingua viperae". Scheuchzer hat sich, wie sein Brief an Bernoulli von 1720.09.07 zeigt, auf die neue lateinische Version des Alten Testaments der deutschen Bibel von Leo Jud (1482-1542), einem reformierten Pfarrer in Zürich, gestützt, die 1540 postum erschienen war.
  3. Die Passage, auf die hier verwiesen wird, lautet bei Scheuchzer: "Es ist ein uralter Irrtum bei den Heyden, daß Gott allein in dem Himmel seye, und sich um die Sachen, welche hie unten auf Erden sich zutragen, wenig bekümmere ...".
  4. Auch diese Korrektur ist in der Druckfassung nicht ausgeführt.
  5. Die Passage im Druck lautet: "So haben die Christen eine lange Zeit ihre Tempel also gestellet, daß das Chor gegen Morgen gestanden."
  6. Auch dieser Korrekturvorschlag ist in der Druckfassung nicht berücksichtigt.
  7. Im Entwurf steht richtig "181".
  8. Valsalva, Antonio Maria, De aure humana tractatus, in quo integra ejusdem auris fabrica multis novis inventis et iconismis illustrata describitur ..., Bologna 1704.
  9. Die vorgeschlagene Ergänzung "heissen" stand gemäss Scheuchzers Antwort von 1720.09.07 bereits im Manuskript und ist in der Druckfassung irrtümlich übersehen worden.
  10. Es handelt sich um Johannes Burckhardt (1691-1743), siehe Anmerkung im Brief von Johann Jakob Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1720.08.19.
  11. Gemeint sind die Vorarbeiten zur sogenannten Kupfer-Bibel Johann Jakob Scheuchzers.
  12. Siehe Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1720.08.14.


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