Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1720.08.14)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1720.08.14
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 318, pp.97-100
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

Vôtre tres agreable du 17. Juin avec la continuation de Votre Commentaire sur Job ne me fut rendu par Mr. Weguelin[1] que la semaine passée.[2] Il dit que la cause de ce retardement vient de ce qu'il s'étoit arreté si longtemps à Diessenhofen d'où il est. Je Vous remercie de la bonté que Vous avez de me communiquer les feuilles de Votre bel Ouvrage[3] à mesure qu'elles sortent de la presse, je les ai luës avec un fort grand plaisir: Assurement je n'y ai rien trouvé jusqu'ici que l'on puisse critiquer avec raison. Il est vrai qu'il y a des endroits qui feront revolter Vos Orthodoxes comme tout le reste des ignorants de la veritable physique et Astronomie; Tel est par ex. ce que Vous dites pag. 41[4] suivant la supputation de feu Mr. Huguens que Sirius quoique la plus proche des etoiles fixes est neantmoins si eloignée du Soleil qu'il faudroit 691600 années c'est à dire prés de 7 mille siecles à un boulet de canon pour voler jusqu'au Soleil quand il iroit toujours de la meme vitesse avec la quelle il part du canon;[5] cette prodigieuse distance quoique tres vraisemblable à ceux qui sont accoutumés à regarder les ouvrages de Dieu d'un autre oeil que les ignorants, paroitra fabuleuse et choquer le bon sens à ces derniers. File icon.gif Ils reputeront aussi comme une heresie de physique ce que Vous rapportez pag. 59 et 60[6] de l'extreme petitesse des canalicules et des globules de sang des petits animaux que Leuwenhoek a observés dans la semence des poissons. P. 69 Vous nommez les corps humains des machines hydraulico-pneumatiques,[7] ce qui est tres vrai, et je les ai autrefois aussi consideré sur ce pied, mais mes Theologiens persecuteurs prétendoient qu'il y avoit quelque chose de plus que de simples mouvements dependants de la structure machinale, et me vouloient forcer de croire que l'ame y a son influence en se mélant pour ainsi dire avec les parties et les humeurs du corps; j'avois beau dire que l'ame immaterielle n'avoit rien de commun avec le corps materiel, et que l'union de l'ame et du corps n'étoit autre chose qu'une harmonie des pensées de l'une avec les motions de l'autre préetablie par le Createur; il me falloit passer pour un Heterodoxe Beckerien qui nioit (comme ils disoient) animae operationes in corpus. Pag. 73. C'est attaquer avec trop de hardiesse les Docteurs Scholastiques que de turlupiner comme Vous faites leur Dogmes si graves de Naturae instinctu, viribus plasticis etc. qui sont si commodes pour expliquer les phenomenes, par consequent reçûs dans les Ecoles avec tant d'applaudissement.[8] Pag. 81, 86 et 87 Vous placez trop ouvertement la terre dans la Classe des Planetes, et Vous Lui donnés sans façon le double mouvement l'annuel et le journalier, pour moi je ne fai plus de scrupule de tourner ainsi la terre parce qu'on commence ici il y a longtemps à ouvrir les yeux, mais pour Vous, Vous avez encor à faire avec de rigides orFile icon.gifthodoxes dont il faut craindre l'ardeur infatigable avec la quelle ils tachent de defendre leur orthodoxie.[9] Pag. 94. on Vous critiquera peutetre aussi, ce que Vous y dites que Dieu a au commencement crée le tout et tout à la fois, nonobstant que Moïse nous dise que Dieu a employé six jours pour crëer le monde, quant au passage du Livre de Sapience, on dira, qu'il y est parlé seulement que Dieu a créé toutes choses ensemble et non pas à la fois ou dans un instant.[10] Pag. 102 Vous comparez derechef notre corps à un automate et ce qui pis est selon Vos Censeurs, Vous osez dire que cet automate ne va jamais bien,[11] comment, dira-t-on, est ce que Dieu tout bon et tout puissant n'a pas voulu ou n'a pas pû bien faire ses creatures? comment cela s'accorde-t-il avec Gen. I, 31: Et ecce! omnia erant valde bona?

Voila ce qui me semble que Vos Adversaires trouveront à redire dans les dix feuilles que Vous m'avez envoyées en dernier lieu.[12] Je m'imagine bien que Vous étes pourvu de reponses suffisantes pour leur fermer la bouche. Cependant j'ai remarqué un seul endroit, que l'on pourroit critiquer avec quelque fondement, c'est à la page 44 où je trouve ces mots "der Widder, so zu anfang der Welt in punctis aequinoctialibus gestanden, ist biss auff unsre Zeiten, wie in Globis zu sehen, umb ein gantzes Zeichen fortgerücket";[13] à mon avis il faudroit les corriger en cette maniere "der Widder, so zu Zeiten Platonis in puncto aequinoctiali verno gestanden, ist biss etc." car 1.o Le Belier ne peut etre que dans un seul point equinoxial à la fois, il faut donc ecrire en singulier in puncto aequinoctiali et non pas en File icon.gif pluriel in punctis aequinoctialibus. 2.do C'est du temps de Platon que le Belier occupoit le point equinoxial du printemps, car c'est vers ce temps-là ou peu auparavant que l'on commençoit à observer que les Etoiles fixes avoient aussi un mouvement selon la longitude quoique tres lent, en vertu du quel elles achevent leur tour environ en 26000 ans comme Vous dites vous meme, c'est à dire, elles parcourent un signe à peuprés en 2200 ans; en effet il y a environ autant que Platon vivoit, car les Chronologistes le placent dans le 4.me siecle avant Jesus Christ. Que si maintenant nous voulons calculer de combien les Etoiles fixes sont avancées d'occident en orient dans leurs longitudes depuis le commencement du monde dont on compte jusqu'ici 5740 ans, il n'y a qu'à voir combien de fois 2200 sont contenus en 5740, et vous trouverez environ 2½, ensorte que dés la creation du monde chaque étoile fixe a parcouru deux signes et demi, d'où il suit qu'environ le milieu de la constellation du Taureau se trouvoit au point equinoxial du printemps au commencement du monde.

Excusez ma liberté, elle est partie d'un bon coeur pour Vous avertir de ce qu'on pouroit Vous objecter: Car Vous pourrez compter sur la sincerité parfaite avec la quelle j'ai l'honneur d'étre Monsieur Votre tres humble et tres-obeissant serviteur J. Bernoulli

Bale ce 14. Aoust 1720.


Fussnoten

  1. Johann Georg Wegelin (1701-1734).
  2. Johann Jakob Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1720.06.17.
  3. Es handelt sich um einen Teil von Scheuchzer, Johann Jakob, Jobi physica sacra, oder Hiobs Natur-Wissenschafft, vergliechen mit der Heutigen ..., Zürich (H. Bodmer) 1721.
  4. In Jobi physica sacra, p. 41 steht: "Hugenius kommet mit seiner Rechnung so weit, daß eine Stuckkugel, so sie in gleicher Geschwindigkeit immer wurde fortlauffen 691600. Jahr zuzubringen hätte, ehe sie zu dem Sirio, oder Hunds-Stern gelangen wurde. Andere heutige Sternweise bekennen, daß wegen mangelnder Parallaxi diese Weite des Gestirns nicht mit menschlicher Vernunfft also zuberechnen, daß man sie aussert allen Zweifel setzen könne, und lassen dem weisen Mann Ecclesiastic. I. 3. seine Frag unbeantwortet gelten: Wer hat die Höhe des Himmels, die Breite der Erden, die Tieffe der Wasseren gemessen?“.
  5. In seinem Werk Kosmotheoros, sive De terris coelestibus, earumque ornatu, conjecturae ..., Hagae Comitum [Den Haag] (A. Moetjens) 1698, pp. 134-137, schätzte Huygens die Entfernung des Sterns Sirius von der Sonne durch einen Helligkeitsvergleich ab. Er kam zum Ergebnis (cf. p. 137), dass sich die Entfernung der Sonne von der Erde zu jener von Sirius wie 1 zu 27664 verhält. Dies entspräche der Reisezeit einer Kanonenkugel von 691600 Jahren oder fast 7000 Jahrhunderten (“Nam si 25. annis opus habebat tormenti bellici globus, continua velocitate, quanta exploditur, incedens, ut à Terra ad Solem perveniret; jam numerus 27664 vicies quinquies ducendus est, atque ita fiunt 691600, adeo ut penè septingenta annorum millia insumpturus sit globus, in tanta celeritate sua, priusquam ad proximas stellarum inerrantium perveniat.”). Es handelt sich hier um die erste realistische Abschätzung einer Distanz zu den nächsten Fixsternen. Für die damalige Zeit waren solch unvorstellbare Entfernungen schockierend. Obwohl Huygens Abschätzung noch um einen Faktor 20 zu klein ausfiel (Sirius hat eine Entfernung von 8.6 Lj bzw. 544242 AE), übertraf er damit alle bisher gemachten Vorstellungen bei weitem. (Andreas Verdun)
  6. An der angegebenen Stelle steht: "Diß ist noch wenig gegen dem, so Keill berechnet von denen Blutkügelein, welche in denen Stockfisch-Rogen, oder darinn schwimmenden Thierlein gesehen der subtile Leuwenhoek, und noch kleiner seyen als eines Cubischen Zolls."
  7. Scheuchzer vergleicht in der Druckfassung hier z. B. das Auge mit einer camera obscura, das Herz mit einer "Blut-Spritze" und "einem Hauptrad" oder die Lunge mit einem Blasebalg.
  8. Die von Johann I Bernoulli in Scheuchzers Manuskript als zu gewagt empfundene Passage lautet in der Druckfassung, p. 73: "Lasset hieher tretten alle subtilsten Schul- und Natur-Lehrer, Lasset sie auf den Markt bringen allen ihren Grempel von der sogenannten Natur, Instinctu, viribus plasticis, facultatibus generatricibus, Bildungs- und Zeugungs-Kräfften, so werden sie selbs ihre Blösse an den Tag legen, und eher sich zu Narren studieren, als aussert Gott einen anderen Werkmeister finden."
  9. Auf p. 81 des Drucks bezeichnet Scheuchzer die Erde "als ein Planet in unserem grossen Sonnen-Himmel". Auf p. 86 heisst es: "Die Erde ist zwahr an sich selbs, und in Ansehung der Bewohneren ein grosser Planet ...". Auf p. 87 ist die Rede "vom Welt-grossen Himmelskreiß, welchen die Erde alljährlich machet um die Sonn" sowie von ihrer "alltäglichen Umdrähung, und allzeit gleichen Situation gegen den Welt-Polis".
  10. Im Druck lautet die betreffende Passage: "Aus diesem allem sehen wir, daß wir nöthig haben zu sagen, daß Gott immer tanquam ex machina beschäfftiget seye mit neuen Erschaffungen, oder, welches der Vernunfft und der Observationen angemessener, daß Er auf einmal alles erschaffen habe im Anfang."
  11. Im Druck lautet die betreffende Passage: "Sehen wir an unseren Leib, so sehen wir ein unvergleichlich, und unbeschreiblich zartes Kunst-Uhrwerk, welches niemalen sicher, ja niemalen recht gehet, oder beschaffen, wie es seyn solle."
  12. Hieraus geht hervor, dass Johann I Bernoulli nur einen Teil der Druckfahnen von Scheuchzers Job-Kommentar erhalten hat.
  13. Bernoulli kritisiert hier einen kleinen “fauxpas”, der Scheuchzer in seiner Jobi physica sacra unterlaufen ist. Die Äquinoktialpunkte sind jene, in denen sich die Grosskreise des Himmelsäquators und der Ekliptik schneiden. Das Frühlingsäquinoktium ist jenes, bei dem die Sonne von südlicher Deklination her den Himmelsäquator gegen Norden überschreitet. Im Herbstäquinoktium überquert sie diesen von nördlicher Deklination nach Süden. Das Sternbild des Widders kann sich in der Tat nicht gleichzeitig in zwei Äquinoktialpunkten befinden, sondern nur im Frühlingsäquinoktium, wie Bernoulli ganz richtig bemerkt. Der Grund für die erwähnte “Verschiebung” um ein Tierkreiszeichen in 2200 Jahren ist die sog. Lunisolar-Präzession der Äquinoktien, verursacht durch die Anziehungskräfte von Mond und Sonne, welche ein Drehmoment am Äquatorwulst der Erde erzeugen und versuchen, deren um 23.5° gegen ihre Bahnebene stehende Rotationsachse aufzurichten. Diese aber weicht aus und beschreibt eine Präzessionsbewegung mit einer Periode von ca. 26’000 Jahren, dem sog. Platonischen Jahr. Noch um 1720 (wie hier bei Bernoulli) herrschte verbreitet die Meinung, das Weltalter betrage 5740 Jahre, obwohl erste empirische Fakten aus Astronomie und Geologie dagegen sprachen. Solche wurden insbesondere von Robert Hooke in seinen Posthumous works, die Richard Waller 1705 publizierte, in dem darin enthaltenen A discourse of earthquakes vorgebracht. Hooke entwirft hier erstmals eine Theorie der Kontinentaldrift aufgrund fossiler Amoniten, die in England gefunden wurden. Er erwähnt Zeitskalen, welche das tradierte biblische Weltalter bei Weitem überschreiten. Die Antwort Daniel Bernoullis auf die Preisfrage der Pariser Akademie für die Jahre 1732 und 1734, an der auch Johann I Bernoulli teilnahm und zusammen mit Daniel den Preis einheimste, impliziert ebenfalls sehr grosse Zeitskalen für die Entwicklung der geringen Bahnneigungen der Planeten bezüglich der Ekliptik: “...le Monde ayant été créé depuis très-long-tems” (cf. Bernoulli, Daniel, Recherches Physiques et Astronomiques sur le Probleme proposé pour la seconde fois par l'Academie Royale des Sciences de Paris. Quelle est la cause physique de l'inclinaison des Plans des Orbites des Planetes par rapport au plan de l'Équateur de la revolution du Soleil autour de son axe; Et d'où vient que les inclinaisons de ces Orbites sont differentes entre elles, in: Prix Paris 1734 (1735), pp. 93-122 (= St. 24), hier p. 110). (Andreas Verdun)


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