Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1720.01.31)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Ort Basel
Datum 1720.01.31
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms H 321a, Nr. 85 pp. 257-260
Fussnote Adresse und Siegel



File icon.gif Bale ce 31. Janvier 1720.

Monsieur et tres honoré Ami

Votre Lettre[1] accompagnée du beau présent que Vous m'avez fait[2] m'a tiré de la peine où j'étois à cause de Votre long silence; car je craignois que ce silence ne fut l'effet de quelque indisposition ou de quelque mecontentement que j'aurois pû Vous avoir causé, ou peutetre de quelque chose de pire: mais voyant la vanité de ma crainte j'ai sujet de m'en rejouir d'autant plus qu'elle a tourné à mon avantage, en ce que je me voi regalé au lieu d'étre accablé de quelque mechante nouvelle que j'apprehendois de recevoir de Vôtre part. Je Vous remercie donc infiniment du temoignage de la continuation de Vôtre amitié, qu'il Vous a plû[3] de me donner en me presentant Vôtre excellente Agrostographie que Vous venez de publier; Quoique je ne sois pas grand Connoisseur dans la matiere que Vous y traitez, je ne laisse pas de juger fort bien, que Messrs. les Reformateurs de l'Academie de Padoue devroient avoir honte, de Vous avoir joué[4] la piece si peu convenable à la File icon.gif capacité et à l'erudition que Vous montrés avoir dans la botanique: Ils verront à leur confusion qu'en Vous rejettant aprez Vous avoir eleu pour remplir leur chaire de botanique, ils ont fait l'action la plus lache et la plus indigne de leur caractere:[5] J'espere cependant que quand Votre Livre sera repandu dans le monde, Vous serez recherché ailleurs avec plus d'eclat pour Vôtre honneur et avec meilleures conditions pour Vôtre utilité, que Vous n'auriez eu à Padoue. J'ai lû avec plaisir la preface, où j'ai vû que Vous exposez avec agrément le procedé de ces Messieurs, en leur disant la verité tout net, sans pourtant qu'ils puissent se plaindre, que Vous soyez sorti des bornes de la modestie, Vous parlés salse et modeste. J'ai trouvé mon nom dans Votre livre au sujet de l'hygrometre que certaine avoine sylvestre represente,[6] quel honneur pour moi que je paroisse comme Saul parmi les Prophetes; Je Vous proteste que j'en ai pl[us] de joye que d'étre cité dans le plus bel ouvrage de mathematique, puisque il n'y a plus de charme pour moi que de voir mon nom dans un livre qui traite de ma profession, car j'en ai tout mon soul, ce n'est que la nouveauté qui me plait.

Mon neveu m'a conté quelque chose de Votre Jesuite de Lucerne:[7] mais je serai curieux d'apFile icon.gifprendre Vôtre demelé avec Lui et comment Vous étes tombé entre ses pattes pour avoir occasion d'en oindre les griphes.

Il est vrai que nos gazettes nous ont aussi annoncé la mort de Mr. l'Abbé Bignon; mais mon Neveu Vous aura déja mandé que nous en avons été quittes pour la peur: car il n'est pas mort, ce faux bruit ayant sans doute pour cause la vendition de sa bibliotheque,[8] d'où on aura conclû qu'il étoit mort; une de nos dernieres gazettes nous a marqué, que cet Illustre Abbé a vendu une de ses charges, preuve manifeste qu'il est encore en vie; Et j'ai reçû tout recemment une lettre de Mr. Varignon,[9] qui ne dit pas mot de cette mort pretendue;[10] or il n'auroit pas manqué de m'en donner avis, si elle étoit arrivée vû la liaison toute particuliere que lui et moi avions avec cet Abbé.[11]

L'imprimé dont Vous parlez dont le titre est fleissige undersuchung etc.[12] a pour Auteur nôtre Mr. Werenfels; on n'en a jamais fait mystere ici, l'Auteur lui meme ne le desavoue pas: on regarde ici cet ecrit pour tres judicieux, au moins parmi les gens de bon sens; je suis étonné que chez Vous cet Ecrit puisse causer du tumulte; mais ceux qui en font feroient mieux de le refuter s'ils se sentent capables. Ma femme qui garde le lit depuis 3 ou 4 mois à cause d'une longue indisposition Vous remercie de Votre souvenir; Elle Vous salue tres cordialement; pour moi je Vous prie de croire que je suis plus que je ne sçaurois vous dire Monsieur et tres honoré Ami Votre tres-etc. J. Bernoulli

File icon.gif A Monsieur

Monsieur Jean Scheu-

chzer, tres Celebre Docteur

en Medecine, de l'academie

Imperiale des Curieux etc.

à

Züric


Fussnoten

  1. Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1720.01.21.
  2. Scheuchzer, Johannes, Agrostographia sive Graminum, juncorum, cyperorum, cyperoidum, iisque affinium historia, Tiguri [Zürich] (H. Bodmer) 1719.
  3. Im Manuskript steht "plus".
  4. Im Manuskript steht "jouer".
  5. An Stelle von Johannes Scheuchzer hatte man Giovanni Pontedera auf den Lehrstuhl für Botanik an der Universität Padua berufen. Siehe den Brief von Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1719.03.19.
  6. In der Einleitung zu seiner Agrostographia berichtet Scheuchzer über den Verlauf seines Berufungsverfahrens in Padua. Die Erwähnung Johann I Bernoullis findet sich auf der zweiten Seite der unpaginierten Blätter des mit Vocum & terminorum in re graminea usitatorum explicatio überschriebenen Abschnitts.
  7. Nicolaus I Bernoulli erfuhr vom Streit zwischen Joseph von Sonnenberg und Johann Jakob Scheuchzer, als er sich auf seiner Rückreise von Padua nach Basel bei Johannes Scheuchzer aufhielt. Siehe dazu den Brief von Johannes Scheuchzer an Nicolaus I Bernoulli von 1719.12.17.
  8. Bignon besass eine Privatbibliothek, die ca. 50000 Druckwerke und 1600 Handschriften umfasste. Einen grossen Teil verkaufte er um 1720 für 180000 Livre an den berüchtigten schottischen Finançier John Law. Siehe Clarke, Jack A., Abbé Jean-Paul Bignon "Moderator of the Academies" and Royal Librarian, in: French Historical Studies, 8 (1973), p. 228.
  9. Pierre Varignon an Johann I Bernoulli von 1720.01.11.
  10. Jean-Paul Bignon verstarb erst am 14. März 1743.
  11. Von 1699 bis 1712 sind sieben Briefe von Johann I Bernoulli an Jean-Paul Bignon erhalten.
  12. [Werenfels, Samuel], Inquisition, oder fleissige Untersuchung betreffend gewisse Arbeiter im geistlichen Weinberg ..., [s. l.] 1718.


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