Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1717.03.21)
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Autor | Scheuchzer, Johannes, 1684-1738 |
Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Ort | Zürich |
Datum | 1717.03.21 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 98* |
Fussnote |
Monsieur, mon Treshonnoré Patron.
Il n'est pas necessaire, que je vous allegue une fort longue suite des raisons, qui m'ont, pour ainsy dire, contraint, à tenir bongré malgré un si long silence envers vous, le detail des evenements, qui se sont faits chés nous vous les fairont diviner fort aisement: Justement la semaine avant Noël de l'Année passée, M.r Le Chanoine Hofmeister fit un Sermon à l'assemblée du college, où il attaqua ceux qui se sont signalés chés nous l'Année 1713;[1] disant, que dans cette Année intra ipsa urbis nostrae moenia il ait eû des gens, pour les quels il n'etoit pas determiné s'il les nommeroit Eisenbeisser ou Seba.[2] Cette expression fit d'abord du bruit, et une aigreur dans nôtre peuple envers le proposant, et par malheur mon Frere s'en estoit informé; d'abord M.r Hofmeister l'accusa comme inventeur et Autheur du bruit qui s'etoit repandu, l'affaire devint devant le juge, on produisit le delateur, qui se rapportoit sur le temoignage de ses Collegues. L'affaire fut porté devant le Grand Conseil, qui decidoit qu'on ne devoit pas s'informer de ce qui a êté parlé ou non: ensuite nos Seigneurs renvoyerent chacun à la Maison sauf son honneur. Dans le même temps on envoya un valet de ville ou Laüffer à Lucerne, où j'ay un amy fort honnêthomme, qui ne m'est pas connu par aucune correspondance, mais seulement de face et de bouche: Celuy là demanda nôtre Läuffer, quel proces que M.r le D.r Scheuchzer avoit avec un des principaux de nos Ministres, et comment cela alloit; qui repondoit, qu'il n'en sçavoit rien: Là dessus, mon Amy, sans doute pour tirer le vers du nés du Laüffer, disoit, qu'il n'avoit qu'à le dire tout, luy ayant deja exacte connoissance de tout, par les Lettres qu'il avoit reçû de moy: Le Laüffer etant revenu racconta l'Histoire sur la maison de la Ville: Là dessus j'êtois accusé comme un homme, qui publioit tout ce qui se passoit chés nous: On me fit venir: Je fis ma defense d'une telle maniere, que j'en suis sorti avec confusion de touts ceux, qui me vouloient du mal. Voila en petit, et quasi dans un plan le Labirinthe où nous nous sommes trouvés touts les deux; et faites en vos conclusions.
La semaine passée on porta devant le petit Conseil une Ordonance qui[3] devoit être publiée touchant l'Heresie du Pietisme, dans tout nôtre Pays. Elle êtoit d'abord approuvée. L'Econome Bodmer disoit là dessus, qu'il apprehendoit, que cela produise un effet tout contraire à celuy qu'on en esperoit, parce que l'on a bien vû par experience, que ces gens là se faisoient emprisonner, et même fouetter par la ville, sans pourtant changer de Sentiments, et sans qu'ils[4] ayent faits du tort à leur conscience: et que la Religion dominante êtoit toujours celle, d'extirper et de persecuter tout le bon, avec d'autres expressions plus dures: d'abord le petit conseil renvoya cela au grand; qui d'abord le fit mettre aux arrêts sur la maison de ville: Hier on a lû devant le grand Conseil sa justification, qui consitoit en ce qu'il disoit, que l'expression touchant l'opiniatre souffrance de ces gens là êtoit fort innocente, que pour la Religion, il reconnoissoit la Reformée seule pour celle en la quelle on puisse sauver son Ame, et qu'en celle là il veut vivre et mourir: que par la Religion dominante il avoit entendu la corruption etc. Là dessûs il fut degradé de sa charge de maitre Tribunier, et suspendu de sa Charge de deux Cents[5] pour deux ans; et aujourdhuy on fît l'Election d'un nouveau Tribun.
Hier aprés midy M.r Bodmer s'est promené avec nous sur le pont d'abord aprés qu'il estoit descendu de la maison de la ville, êtant fort gay et fort content de ce qui venoit de luy arriver, et pour accomplir la Sentence en tout, il resignera la charge de 200; pour vivre doresnavant en tranquillité, et travaillant à Son Salut: ce qui est particulier, Ses Amis et ses Ennemis sont fort contents; et luy sur tout est fort gay. Voila un coup imprevû: tout cela me fait de plus en plus regarder les honneurs mondaines comme une fumée, et me fait chercher le solide.
Mes tres humbles compliments, s'il vous plait, à Madame Vôtre treschere Epouse, et à toute votre chere famille. Et faites moy en même temps la justice de croire que personne au Monde est avec plus de Sincerité que moy Monsieur et Tres cher Patron votre treshumble et tresobeïss.t Serviteur J. S. D.r
Zuric en hâte ce 21. Mars 1717.
Fussnoten
- ↑ Hans Kaspar Hofmeister (1655-1731) war Professor der Eloquenz, der Geschichte und der griechischen Sprache in Zürich. Seit 1705 war er Chorherr am Grossmünster und von 1710 bis 1717 Stiftsverwalter. Hofmeister war ein Gegner der Reformbestrebungen von 1713 und der Pietisten. Er war der Verfasser eines Rundschreibens vom 31. Juli 1716 an die Zürcher Dekane der Kapitel Zürichsee, Freiamt, Stein am Rhein, Winterthur, Elgg (Elggäu), Wetzikon und Regensberg, in dem er Hans Heinrich Bodmer beschuldigte, das Haupt der Pietisten zu sein. Siehe dazu den Brief von Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1716.08.23. Zu den Reformbestrebungen von 1713 siehe die Anmerkung im Brief von Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1713.10.01.
- ↑ Seba, Sohn des Bichri, ist gemäss 2 Sam 20,1-22 für den Abfall der Stämme Israels von David verantwortlich.
- ↑ An dieser Stelle steht im Manuskript ein "se".
- ↑ Im Manuskript steht "il".
- ↑ Der Grosse Rat.
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