Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1725.01.06)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1725.01.06
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 321, pp.91-92
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

Nos deux dernieres Lettres se sont croisées en chemin: La Votre est datée du 29 et la mienne du 30 Decemb.[1] Dieu veuille confirmer les voeux que nous nous sommes faits l'un à l'autre à l'occasion du Nouvel an. Je suis ravi d'apprendre que les Gens de M. H.[2] n'ont pas sçû decouvrir (malgré leur perquisition) d'où l'Extrait de Petersbourg et le P. S.[3] soit venu: Vous avés tres bien fait qu'ayant été questioné Vous avés affecté l'ignorance; je Vous prie de continuer à garder soigneusement le silence et de le recommender de meme à Mr. le Journaliste.[4] En Vous ecrivant ma derniere je supposois qu'on eut decouvert que l'extrait en question avoit passé par mes mains, c'est pourquoi pour prevenir les suites facheuses j'ai voulu adoucir le P. S. par une Declaration que je Vous priois de faire inserer dans le journal;[5] mais si Vous croyés qu'il n'y a rien à craindre qu'on le sçaura jamais, je laisse à Votre prudence de supprimer cette Declaration si elle n'est déja imprimée. Vous dites qu'il est venu un ordre par le Canal d'un Marchand de s'informer de cette affaire: Ne pourriés Vous pas m'indiquer le Nom de ce Marchand?[6] Je Vous ai parlé dans ma dite Lettre de 30 Dec. d'un bruit qui court ici depuis 8 ou 10 jours qu'on voit une feuille volante dans la quelle je dois étre turlupiné d'une etrange maniere, comme si j'avois corrompu notre Gazettier[7] pour mettre dans sa gazette la vocation de mon fils,[8] que l'on traite à ce que le bruit dit de chimere et de fiction; cette feuille volante doit avoir la forme de Votre journal litteraire, aussi dit-on qu'elle a été envoyée de Zuric, quelque diligence que j'aye fait, je n'ay pas encore pu voir cette feuille, ni parler à personne qui pût File icon.gif m'assurer positivement de l'avoir vüe ou luë, desorte que le tout ne roule auprés de moi que sur un oüi dire.[9] Ayés la bonté je Vous prie de Vous informer sous main de ce qui en est, et de me le faire sçavoir quand Vous en sçairés quelque chose de certain. Tachés aussi s'il Vous plait de retirer de l'Imprimerie ou du Journaliste le manuscript qui portoit l'Extrait de Petersbourg, de peur qu'il ne tombe entre des mains qui pourroient trahir le secret. Vous me ferés plaisir si Vous pouvés me le renvoyér.

Vous ne sçauriés croire combien j'ai été rejoui des bonnes nouvelles que Vous avés reçuës d'Angleterre touchant les 3 examens que Mr. Votre Fils[10] y a soutenus avec un grand applaudissement pour étre aggregé au College des Medecins avec le Titre de Licentié: C'est une distinction considerable pour un Etranger, marque certaine de son merite et de la haute estime que l'on a pour Vous et pour Lui; Comme je prens beaucoup de part à tout ce qui Vous touche, Vous me permettrés qu'en Vous felicitant je Vous temoigne ma propre joye de voir que Vous ayés un si digne Fils qui marche à si grands pas sur Vos traces, et qui soutiendra un jour l'honneur de la Nation Suisse que Vous avés si bien etabli par le grand nombre de Vos sçavants ouvrages. Mr. Sloane[11] qui comble Mr. Votre Fils de tant de bienfaits doit étre un de ces rares Exemples des Anglois civilisés, car d'ailleurs la pluspart des Anglois sont hautains et fort farouches envers les Etrangers; Horace l'a déja sçû dans son temps, disant quelque part Visam Britannos Hospitibus feros;[12] pour moi j'en ai senti des effets bien sensibles: Mais que ne doit on souffrir quand on se fait des envieux? Vous avés aussi les Votres, ainsi consolons nous mutuellement. Je suis avec une estime toute particuliere Monsieur Votre tr. humb. et tres obligé serviteur J. B.

Bale ce 6. Jan. 1725.


Fussnoten

  1. Dieser Brief beantwortet Scheuchzers Brief von 1724.12.29 und wiederholt teilweise den Inhalt vom Brief von 1724.12.30.
  2. Die in Basel lebende Familie des zu jener Zeit in Frankfurt a. O. als Mathematikprofessor tätigen Jacob Hermann.
  3. Es handelt sich um die Meldung Christian Wolffs und das darauf folgende anonyme P. S. im Brief von Johann I Bernoulli an Johann Jakob Scheuchzer von 1724.11.11, das in Johann Jacob Breitingers Neue Zeitungen aus der gelehrten Welt zur Beleuchtung der Historie der Gelehrsamkeit, Zürich 1724-1725, Nr. XXXI, p. 495, abgedruckt wurde. Zu dieser Affäre rund um die Berufung Jacob Hermanns an die Petersburger Akademie siehe den Kommentar im selben Brief.
  4. Es handelt sich wohl um Johann Jacob Breitinger.
  5. Diese Declaration, deren Text im Brief von 1724.12.30 angegeben ist, erschien in den von Johann Jacob Breitinger herausgegebenen Neue Zeitungen aus der Gelehrten Welt zur Beleuchtung der Historie der Gelehrsamkeit, Zürich 1724-1725, Nr. XL, p. 637.
  6. Dieser Kaufmann hiess gemäss dem Brief Scheuchzers von 1725.01.07 Esslinger.
  7. Es handelt sich um den im Brief von 1724.12.30 erwähnten Ratsherr Johann Jacob Hoffmann (1666-1733), Herausgeber einer Basler Zeitung, vermutlich der Mittwochs- und Samstags-Zeitung.
  8. Daniel I Bernoulli (1700-1782).
  9. Aus dem weiteren Verlauf der Korrespondenz wird ersichtlich, dass in Zürich kein entsprechendes Flugblatt publiziert wurde. Siehe beispielsweise den Brief von 1725.01.26.
  10. Johann Caspar Scheuchzer (1702-1729).
  11. Sir Hans Sloane (1660-1753).
  12. Horaz, Carmina, 3,4.


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