Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1720.02.16)
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Scheuchzer, Johannes, 1684-1738 |
Ort | Basel |
Datum | 1720.02.16 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | ZB Zürich. SIGN: Ms H 321a, Nr. 86, pp. 261-264 |
Fussnote | Adresse und Siegel. Am Schluss des Brieftextes und auf dessen Adresseite (pp. 263-264) finden sich der Antwortvermerk Scheuchzers, datiert "Zuric ce 18.e Fevr. 1720.", sowie der Entwurf seines Briefes an Johann I Bernoulli von 1720.02.18. Die Abfertigung weicht von diesem Entwurf ab. |
J'ai reçu Votre Lettre[1] avec les ecrits touchant la querelle avec le Jesuite de Lucerne[2], quand je les aurai lû, je Vous les renverrai avec grand remerciement. Je Vous ecris celleci par la poste parce que je suis inquiet à cause d'une nouvelle que je viens d'apprendre et qui me chagrine un peu si j'ose dire la verité; en voici le sujet: On me dit hier, que la Lettre que je Vous ecrivis il y eut je croi mecredi 15 jours[3] a été rendue prisonniere de guerre à Votre chancelerie où elle est gardée fort etroitement, à cause, dit on, de la relation que je vous y fis du nom de l'Auteur du petit traité allemand fleissige undersuchung etc.[4] Ce qui m'allarme le plus n'est pas le recit de cette affaire, car je n'en ai dit que la pure verité, mais ce sont mes reflexions un peu libres que je vous ai communiquées dans cette meme lettre-là sur la conduite de Messrs. les Reformateurs de l'Academie de Padoue à l'egard de Votre vocation annullée; Pensez de grace mon cher Ami, si le Resident de Venize[5] qui reside chez Vous vient à apprendre le contenu de ma lettre (comme il ne manquera certainement pas de l'apprendre, supposé qu'elle soit à la chancelerie c'est à dire sous les yeux du public) et qu'il en fasse part au Senat de Venize, quel malheur ne m'en pourroit-il pas resulter? d'autant plus que mon fils y doit retourner dans peu pour y entrer dans une condition assez avantageuse qu'on lui offrit il y a quelques mois:[6] Vous connoissez l'esprit vindicatif de Mssrs. les Italiens quand on les a offensés ou du moins quand ils croyent etre offensés sur tout si ce sont des Souverains, que ne sont ils capables de faire pour se vanger? J'espere pourtant que Vous aurez eu la prudence, de ne donner à la chancelerie que l'extrait de ma lettre qui regarde seulement l'affaire du petit traité en question, ou au moins d'avoir auparavant retranché le passage des Reformateurs de Padoue si Vous avez été obligé de rendre ma lettre en original. Je Vous prie de menager à l'avenir mes lettres de peur de m'attirer quelque accident facheux. Quant au reste je ne crains rien de ce que je Vous ai rapporté au sujet du petit traité allemand, dont on me dit qu'on étoit sur le point chez Vous de le faire bruler par la main du bourreau; j'en ai parlé aujourdhui à Mr. le D.r Werenfels, qui n'a fait que rire de cette terrible sentence dont son traité doit avoir été menacé; il m'a dit que j'ai bien fait de vous l'avoir debité pour l'Auteur, parce qu'il l'est effectivement et il m'a permis de Vous ecrire de sa part qu'il n'a pas honte de se nommer Auteur de cet ecrit que l'on menaçoit de bruler: Vous pourez donc assurer hardiment que Mr. Werenfels en est l'Auteur et qu'il ne s'en dedira jamais, c'est ce que j'ai oüi de sa bouche[;] Mais il y a déja 5 ou 6 ans qu'il l'a composé,[7] je ne me souviens plus par quelle occasion, aumoins Vous voyez que l'affaire de Votre Mr. Holtzhalb n'a pas pû étre la cause; ne pouroit on pas appliquer à ceux qui ont ce soupçon mal fondé le proverbe Conscius ipse sibi de se putat omnia dici?[8] Je viens de recevoir un avis de Schafhouse, dont voici un Extrait sur la meme affaire,[9] vous en verrez avec quel eloge on parle hors de Zuric du zele de votre clergé, sapienti sat! Mes compliments s'il vous plait à Mr. Votre Frere.
Contez que je suis à mon ordinaire Monsieur et tres-honoré Ami Votre treshumble et tres-obeissant serviteur J. B.
à Bale ce 16. fevrier 1720.
P. S. Repondez moi au plutot afin d'etre assuré que cette lettre Vous aura été rendue.
Monsieur Jean Scheuchzer
tres-Celebre Docteur en Medecine
de l'Academie Imperiale des Curieux
à
Züric
Reponse.[10]
Je viens de reçevoir vôtre treschere du 16.e Courrant, dans ce moment, je ne tarde nullement à y repondre. Je vous avoüe que vôtre advis avec les precautions necessaires a êté communiqué à Nôtre Magistrat, et qu'il m'a êté rendu incessamment, sans que l'on ait seulement pensé à rendre la Lettre prisonniere. Ainsy ne vous mettés pas en peine, toutes les facheuses suites sont ensevelies, si quelque chose de cette nature etoit arrivée, je vous en aurois donné part sans façon. Et sur tout il n'y a point de Ministre de Venise, qui reside icy, mais on en attend un au lieu de celuy qui est parti avant Noël de l'Anné passé. Aussy M.r Giacomazzi, ainsy il s'appelloit, a parlé de la Conduite des Reformateurs de Padoüe milles fois plus fortement, ainsy que je me trouverois en etat de remedier à tout. Mais je vous assure que l'on n'a lû de votre Lettre, si non l'Article du traité, dont il s'agit, et aprés cela elle m'a êté restituée. Le rapport que l'on vous a donné, avoit peut être pour fondement l'Arrêt de l'Ecrit envoyé il y a quelques Années à mon frere, avec la Lettre d'un inconnu, qui s'appelle Chirognost, qui reste encore inconnu. Du reste mon cher Mons.r j'etois inevitablement necessité d'aller declarer vôtre Lettre à la Commission etablie pour l'Inquisition du traité en question. 1.o parce qu'il y avoit de l'apparence, que l'on soupçonnât Mon frere d'intelligence dans une chose, que l'on supposoit ecrite à l'occasion de la deposition de M.r Holzhalb. 2.o que l'on supposoit Autheur M.r Holzh. luy même. 3. pour rallen[t]ir et etouffer la chaleur qui regnoit dans cette matiere, et pour empecher quelque affront, qui auroit pû naître de la supposition sinistre. J'ay obtenu tout cela, le feu s'est rallenti en effet du depuis que l'on sçait que M.r Werenfels est l'Autheur, de telle maniere que l'on n'en parle plus: Il est vray que quelques un[s] se trouvent picqué du deffi, qui est contenu dans le même article, mais cela même ne fait du plaisir, parce que tout cela ne peut nuire ni à vous ni à moy. On aur[oit] bien pû me faire quelque mechante affaire, si j'avois retenu cet avis, quand on sero[it] venu à sa connoissance, car on auroit pû m'accuser, de n'avoir pas empech[é] quelque engagement sinistre, qui auroit pû naitre. [b]as unten. Je menag[e] vos Lettres, mais en ce cas je croyois fort à propos de faire voir les sentiments que l'on a hors de nôtre Climat.
Zuric ce 18.e Fevr. 1720.
Fussnoten
- ↑ Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1720.02.11.
- ↑ Josef von Sonnenberg (1675-1723).
- ↑ Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1720.01.31.
- ↑ [Werenfels, Samuel], Inquisition, oder fleissige Untersuchung betreffend gewisse Arbeiter im geistlichen Weinberg ..., [s. l.] 1718.
- ↑ Wie aus dem in diesem Brief enthaltenen Antwortentwurf Scheuchzers hervorgeht, hatte Venedig zu diesem Zeitpunkt keinen Residenten in Zürich. Man erwartete die Ankunft eines Nachfolgers für Giuseppe Giacomazzi, der sich von 1717 bis kurz vor Weihnachten des Jahres 1719 als venezianischer Resident in Zürich aufgehalten hatte.
- ↑ Nicolaus II Bernoulli kehrte 1720 auf Veranlassung seines Freundes Francesco Fabris erneut nach Italien zurück, um den Grafen Giovanni Vezzi in Venedig und auf dessen Landhaus bei Treviso in Mathematik zu unterrichten.
- ↑ Werenfels hat sein Traktat also um 1714/1715 verfasst. Die gedruckte Ausgabe gibt als Erscheinungsjahr 1718 an.
- ↑ Das Sprichwort stammt aus den Disticha Catonis, I, 17 und meint: Ein Schuldbewusster glaubt von sich selbst, dass alles Gerede ihm gilt.
- ↑ Der erwähnte "Extrait" aus dem "Avis de Schafhouse" ist nicht vorhanden.
- ↑ Hierbei handelt es sich um Scheuchzers eigenhändigen Entwurf zu seiner Antwort von 1720.02.18.
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