Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1718.09.14)

Aus Bernoulli Wiki
Zur Navigation springen Zur Suche springen


Briefseite   Briefseite   Briefseite   Briefseite  


Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Ort Basel
Datum 1718.09.14
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms H 321a, Nr. 74 pp. 229-232
Fussnote Adresse und Siegel



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

Je Vous ecris ce peu de mots pour Vous faire mille remercimens pour le present que Vous m'avez fait de tant de belles copies des pierres gravées:[1] Je voi que ce sont d'excellents originaux sur les quelles ces copies ont été faites; Quoique quelques unes, comme l'Apollo Actius, ne paroissent pas si bien reüssi que les autres, je ne laisse pas d'admirer cette belle invention, par la quelle on contrefait si bien et si adroitement les figures gravées, que pas le moindre trait ne puisse echapper: Je ne sçaurois concevoir en quoi consiste cet artifice, Vous ne voudrez peutetre pas me decouvrir ce mystere, aussi suis-je assez discret pour ne le pas demander, quelque envie que j'aie de le sçavoir; ce que je souhaiterois seulement de connoitre, c'est comment il est possible de jetter la pâte fervente c'est à dire la flueur[2] en fusion sur la cire d'Espagne ou sur le souffre où est imprimé l'empreinte sans faire fondre par là la cire ou le souffre et par consequent sans effacer d'abord l'empreinte.

Je suis bien aise d'apprendre que la pierre cassée n'ait pas été d'un grand prix, j'espere maintenant d'etre en état d'appaiser le murmure de ceux, qui sont accoutumés de relever la moindre faute et de faire d'un poux un Elephant; quand ils ne voudront pas se payer de raisons, j'en appelerai aux connoisseurs particulierement à Mr. Formond, pour qu'il estime le prix de cette bagatelle.

Je Vous envoye ici encore quelques empreintes que Mr. le D.r Iselin m'a communiquées,[3] il en possede les originaux, je ne sçai pas si elles Vous plairont plus que les autres que je Vous ay déja envoyées: au moins il y a des caracteres Grecs.[4] File icon.gif C'est pour cela uniquement que j'ai crû Vous les devoir envoyer: en cas qu'elles Vous agreent, on poura faire des empreintes avec plus de soin et d'exactitude, celles-ci n'etant que pour des echantillons. Si la pierre cassée est d'une mechante gravûre comme Vous dites, que seront donc les autres qui se trouvent dans le cabinet de nôtre bibliotheque academique, puis qu'on la jugeoit étre la plus belle de tout le reste? effectivement ce ne sont que des pauvretés à l'egard des pieces que Vous avez moulées.

J'attens avec impatience le mois d'octobre que Vous croyez étre decisif et decretoire pour le sort de Vos affaires de Padoue. J'espere que l'heureuse issue de la paix faite avec les Turcs[5] determinera Messrs. les Venitiens à retablir leur Université sur un bon pied, et qu'ainsi cela contribuera à avancer Votre promotion; Peut etre la victoire navale gagnée sur les Espagnols,[6] quoiqu'elle ne regarde pas directement les Venitiens, fera aussi quelque chose en Vôtre faveur, car par là la guerre qu'on apprehendoit en Italie sera finie ou au moins eloignée[7], si bien que Messrs. de Venize pouront penser plus tranquillement aux affaires des sciences. Si on differe plus longtemps Vôtre vocation, Vous ne ferez pas mal à mon avis de faire imprimer incontinent Votre Methode pour les Gramina[8] et de dedier cet ouvrage à Messrs. les Reformateurs: Mr. Michelotti avoit donné ce meme conseil à mon Neveu[9], disant que ces Messieurs regardent beaucoup à cela, et que ces sortes d'exterieurs frappent plus ces Messieurs que la plus proFile icon.giffonde erudition qu'on possederoit. Mais il faut esperer que l'affaire sera faite à Votre souhait dés que Mr. Pisani sera entré dans le College des Reformateurs, vû que Mr. Michelotti se fait fort de le ranger de Vôtre coté. Je prie le bon Dieu qu'il donne à cette affaire une heureuse fin.

Ma femme et tous les miens Vous font leurs compliments. Je suis à toute epreuve Monsieur et tres cher Ami Votre tres-humble et tres-obeissant serviteur J. Bernoulli D.r.

Bâle ce 14. 7bre 1718.

File icon.gif A Monsieur

Monsieur Jean Scheuchzer

tres Celebre Docteur en Medecine

de l'Academie Imperiale des Curieux etc.

à

Züric


Fussnoten

  1. Johannes Scheuchzer sandte mit seinem Brief von 1718.09.04 weitere Gemmenabdrücke an Johann I Bernoulli. Sie sind anscheinend nicht erhalten.
  2. Zum Begriff "flueur" (Glasfluss) siehe die Anmerkung im Brief von Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1718.06.12.
  3. Diese Gemmenabdrücke sind anscheinend nicht erhalten.
  4. Dieser Punkt wurde ergänzt.
  5. Mit dem zwischen dem Römischen Kaiser Karl VI. und Venedig einerseits und Sultan Ahmed III. andererseits geschlossenen Frieden von Passorowitz – dem heutigen Požarevac in Serbien – wurde am 21. Juli 1718 der Venezianisch-Österreichische Türkenkrieg beendet.
  6. Gemeint ist die Seeschlacht vor Kap Passero in Sizilien, die am 11. August 1718 zwischen der britischen und spanischen Flotte ausgekämpft wurde und mit der Niederlage Spaniens endete. Die Spanier hatten zuvor Sardinien besetzt und wollten weitere ihrer ehemaligen, im Frieden von Utrecht an Habsburg abgetretenen italienischen Besitzungen zurückerobern. Die Briten waren im Rahmen der Quadrupelallianz Verbündete des Kaisers Karl VI. Obwohl sich die Seeschlacht noch vor der offiziellen Kriegserklärung ereignete, war sie für den weiteren Verlauf des Krieges entscheidend. Karl VI. konnte Sizilien zurückerobern, 1720 mussten die Spanier Frieden schliessen (Siehe Seeschlacht vor Kap Passero und Schindling, Anton/Ziegler, Walter (eds.), Die Kaiser der Neuzeit 1519-1918. Heiliges Römisches Reich, Österreich, Deutschland, München 1990.
  7. Im Manuskript steht "eloignées".
  8. Scheuchzer, Johannes, Operis agrostographici idea seu Graminum, juncorum, cyperorum, cyperoidum, iisque affinium methodus, Tiguri [Zürich] (H. Bodmer) 1719.
  9. Nicolaus I Bernoulli (1687-1759).


Zurück zur gesamten Korrespondenz