Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1718.06.12)

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Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1718.06.12
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 103*
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon Trescher Patron.

Je commence la Lettre par ce, qui me touche de plus prés: c'est l'affaire de Padoüe, qui jusqu'à cett'heure va fort bien, ainsy que je puis esperer une reüssite heureuse, il y a 8 jours que nous n'avons eû aucun advis;[1] Vendredi passé Mons.r Le Resident[2] a reçu des Lettres de M.r Son frere,[3] qui marquent, que les Reformateurs[4] n'ont rien fait encore de decisiv, mais que l'on avoit seulement lu les memoires et les ecrits que j'ay fait presenter: qu'il n'a pû penetrer plus avant qu'une grande inclination pour moy et un grand appuy: peut être que la semaine prochaine nous aurons quelques nouvelles certaines: D'abord que j'ay eû les nouvelles de la vacance de cette chaire, j'ay ecrit à M.r le Profess.r votre Neveu[5], et j'ay obtenu deja la reponse,[6] et hier j'ay ecrit la seconde fois,[7] l'exhortant à observer mes Interêts: C'est un exil en verité que d'être tout seul à Padoüe, mais il sera plus doux, et il se convertira dans un sejour agreable, lorsque la fortune nous joindra, ce que je souhaite avec une ardeur incroyable; Je vous suis en attendant tres redevable pour vos soins pour moy, et je suis persuadé que vous souhaités un heureux succes aussy ardemment que moy meme, mais je vous prie treshumblement d'y vouloir aussy contribuer de vôtre part tout ce que vous pouvés, voicy comment: Une espece de fatalité a ordonné à Son Exc.e M.r Pasqualigo, dont le frere est un des Reformateurs,[8] d'écrire à M.r Le Resident pour des Empruntes des pierres antiques taillées avec des Inscriptions ou Lettres Grecques: j'ay eu l'occaFile icon.gifsion de luy en envoyer 15 à la fois, m'etant appliqué depuis 2 Ans à la fabrique des flueürs[9] comme les faisoit Le Duc Regeant,[10] où j'ay reüssi parfaitement: Il a prié M.r le Resident, qu'il tache d'obtenir par nos mains l'emprunte de quelque pierre taillée avec une Inscription Grecque fort subtile, qui doit être dans le Cabinet de M.r Faesch.[11] Je prend la liberté de vous supplier de tacher d'en avoir une emprunte ou bien en cire d'Espagne ou en Soufre: Et même des Empruntes d'autres pierres taillées avec des Lettres Grecques quelles qu'elles soyent, à fin de les luy pouvoir envoyer: c'est à ce qu'on me dit un Seigneur tres puissant, et qui faira donner la voix de son frere à moy: Il faut faire jouër touts les ressorts imaginables, celuy en est un tout particulier, qu'une fatalité et une certaine fortune a donné entre Nos mains: Je vous supplie en meme temps de m'en donner des Nouvelles au plus tost qu'il sera possible. Il seroit pourtant mieux, si les Empruntes etoient faites en Soufre, car elles se font beaucoup mieux qu'en cire d'Espagne: Je ne sçay si vous le sçavés faire ou non, mais je veux en tout cas vous enseigner la maniere.

On prend les batons de soufre jaune, on les met dans une ecueille de fer, ajoutant de l'orpiment jaune et du Cinabre un peu, ce qui donne, en remuant la matiere liquide avec un petit baton de bois, une couleur fort agreable, on fait fondre cette matiere sur un feu fort lent de charbon, et on la fond sur la pierre enveloppée dans du papier, mais il faut preparer la pierre de la maniere qu'il suit: prenés la pierre et l'engraissés avec un pinceau trempé un peu dans l'huile, mais il faut le faire d'une maniere, que l'huile ne File icon.gif paroisse pas quasi, sur la pierre, aprés cela il faut la chauffer un peu: tout cela fait que le Soufre se detache plus aisement de la pierre, et que l'emprunte n'aura pas des petites vessies, qui la gatent. De la meme maniere on peut lever les empruntes des cachets en cire d'espagne et les transformer dans une flueur de verre: ce qui est une maniere fort curieuse, que j'ay decouverte en faisant beaucoup d'experiences. A propos de ces pierres taillées n'en auroit on point par hazard sur la Bibliotheque de Basle avec des Inscriptions Grecques, on les pourroit former en même temps: Il faut ajouter encore cette observation, que la pierre ne risque rien absolument de se gâter. Vous voyés par là que vous pourrés contribuer beaucoup par là à ma promotion, en tachant de me procurer cette grace pour la quelle je vous supplie treshumblement.

Voicy une grande curiosité que je vous envoye, c'est votre Embleme dans un Achat, qui à ce que vous sçavés est une pierre tres dure, cette peinture reste même dans le feu, et resiste plus que ne fait la pierre même, c'est un Amy qui me l'a faite, et un des premiers essays, je tacheray de toute maniere de deterrer le secret, qui me paroit être un des plus beaux.

Hier à ce que l'on dit Mess.rs les Pacificateurs ont terminé la negociation de paix avec l'Abbé de S. Galle,[12] il s'agit de voir ce que l'on dira aprés que le traitté paroitra au public pour le ratifier, on me dit que ceux du Togguenbourg ne veulent pas absolument s'y soumettre. À la Lettre de l'Empereur[13] on a repondu d'une maniere assés brusque, dont l'Essentiel est, que File icon.gif Sa M. Imp.le doit être mal informée, et que la Suisse fait en qualité de Souverain qui connoit point de superieur, se reglant pourtant selon les Maximes de la justice et l'equité. Et que l'on espere que S. M. Imp.le ne produira plus la paix de Westphalie, mais qu'il nous laissera jouir simplement de ses fruits sans nous inquieter.[14]

Je finis en vous priant d'assurer de mes treshumbles Respects Madame Votre chere Epouse, et toute votre belle famille, protestant en meme temps que je ne cesseray jamais d'être avec toutes mes forçes Monsieur et Trescher Patron Votre treshumble et Tresobeïssant Serviteur D.r Jean Scheuchzer.

Zuric ce 12.e Juin 1718.


Fussnoten

  1. Johannes Scheuchzer schrieb in seinem Brief an Johann I Bernoulli von 1718.05.08, dass er die Hoffnung hege, als Nachfolger von Felice Viale auf den Lehrstuhl für Botanik in Padua berufen zu werden.
  2. Gemeint ist Giuseppe Giacomazzi, der seit 1717 venezianischer Resident in Zürich war.
  3. Dieser Brief des Bruders von Giuseppe Giacomazzi ist anscheinend nicht erhalten.
  4. Zu dieser Zeit bestand das Aufsichtsgremium der "Riformatori" aus Michele Morosini, Giovanni Pietro Pasqualigo und Francesco Soranzo.
  5. Johannes Scheuchzer an Nicolaus I Bernoulli von 1718.04.02. Bernoulli war seit 1716 Professor der Mathematik in Padua.
  6. Nicolaus I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1718.04.23.
  7. Johannes Scheuchzer an Nicolaus I Bernoulli von 1718.06.11.
  8. Hier ist wohl der Numismatiker Domenico Pasqualigo (1674-ca. 1746), Bruder des Riformatore Giovanni Pietro Pasqualigo, gemeint. Vgl. dazu Picotti, Giuseppe, Personaggi illustri della Veneta Patrizia gente Pasqualigo richiamati alla memoria per celebrare le fauste nozze, Venezia (Picotti) 1822.
  9. Mit "flueur" oder "fluor" ist der Glasfluss oder die Glaspaste gemeint. Bei den Glasflüssen handelt es sich um nachgemachte Edelsteine, die aus mit Metalloxiden gefärbtem Glas hergestellt und zum Schneiden von Gemmen verwendet werden. Sie wurden bereits in der Antike hergestellt und erfreuten sich besonders im 18. und 19. Jh. grosser Beliebtheit. Siehe Hartmann, Peter W., Glasfluss, in: Das grosse Kunstlexikon, Wien 1996, und Glas=Fluß, in: Krünitz, Johann Georg (ed.), Ökonomisch-technologische Enzyklopädie oder allgemeinen System der Staats-, Stadt-, Haus- und Landwirtschaft und der Kunstgeschichte, vol. 18 (1779), pp. 628-648.
  10. Philippe II. de Bourbon, duc d’Orléans (1674-1723), übte von 1715 bis 1723 im Namen des noch unmündigen Louis XV. die Regentschaft aus.
  11. Die hier erwähnte Gemme wurde von Sebastian Faesch (1647-1712) nach Paris an die Sammlung von Louis XIV. verkauft und wird heute vermutlich im Münzkabinett der Bibliothèque nationale de France aufbewahrt. Das nach seinem Begründer Remigius Faesch (1595-1667) benannte "Faeschische Kabinett" war eine bedeutende Kunst- und Raritätensammlung in Basel.
  12. Joseph von Rudolphi (1666-1740).
  13. Der Brief von Karl VI. an die "Schweitzerischen Kantone, und sonderlich an den Zürchischen" von 1718.05.20 und die Antwort der Kantone Zürich und Bern an den Kaiser von 1718.09.14 sind abgedruckt in Faber, Antonius [= Leucht, Christian Leonhard], Europäische Staats-Cantzley, darinnen zum Behuff der neuesten politischen-, Kirchen- und Reichshistorie was sowohl in Religions-Angelegenheiten merckwürdiges vorgefallen als in Staats- und Reichs-Geschäfften vor kurtzem abgehandelt worden und zum Vorschein gekommen ist, Teil 32, Frankfurt a. M. (Weber) 1719, pp. 756-767.
  14. Ausgedrückt wird an dieser Stelle die Hoffnung, dass der Kaiser die durch den Westfälischen Frieden erreichte reichsrechtliche Exemtion der Eidgenossenschaft von 1648 nicht wieder zur Diskussion stellen möge. Siehe Faber, Antonius, op. cit., p. 766.


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