Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1718.06.22)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Ort Basel
Datum 1718.06.22
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms H 321a, Nr. 70 pp. 215-222
Fussnote Notiz über eine Gemme auf einem Zettel (16,5 x 11,5 cm) auf pp.217-218



File icon.gif Monsieur et tres cher Ami

J'ai été ravi d'apprendre que Vous me trouvez capable de contribuer quelque chose à Votre avancement à la chaire de Padoue: dés que j'eus reçû Votre Lettre[1] je me rendis chez Mr. Faesch[2] pour demander communication de la pierre taillée (dont Vous me parlez) avec une inscription Greque afin d'en faire une emprunte pour Mr. Pasqualigo[3] qui la souhaite: Mr. Faesch me repondit que feu Mr. son Pere[4] du temps de Mr. de Louvois[5] avoit vendu cette pierre au Roi de France[6] pour 600 ou 800 ecus, mais qu'il en avoit gardé quelques empreintes, dont il Lui restoit tres peu, je crois si je me souviens bien, 3 ou 4 seulement, ayant fait present des autres à quelques Curieux pour qui il avoit eu une consideration particuliere: ainsi je temoignai à Mr. Faesch une obligation singuliere de ce qu'il voulut bien avoir la complaisance pour moi de me donner une de ces empreintes marquée par la Lettre A, que je Vous envoye ici avec une joye incroyable d'avoir si bien reussi dans ma commission, c'est un Apollon jouant de sa Lyre que Mr. Iselin (qui étoit avec moi pour me choisir d'autres pierres curieuses en cas qu'il y en eut dans le cabinet de Mr. Faesch ou dans notre bibliotheque) me dit etre Apollo Actius, il est assurement d'une gravûre excellente et tres-delicate; le long de la Lyre Vous decouvrirez File icon.gif ce mot Grec ΠΑΜΦΙΛΟΥ, mais[7] il est d'une si grande subtilité qu'il m'a fallu prendre une loupe de verre ou un microscope pour le lire, alors j'ai vu avec etonnement que les Lettres etoient si distinctement et si parfaitement exprimées, que le meilleur Ecrivain n'aurait pas pu mieux faire avec la plume en ecrivant des lettres de la grandeur ordinaire; sans doute que ce Πάμφιλος étoit le nom du Graveur: Jugez donc de l'habilité de ce Maitre, qui de ses yeux nuds (puis que les microscopes étoient inconnus) sçavoit si bien faire des Lettres presque invisibles à cause de leur petitesses; ne disons plus que c'est un conte ce que nous lisons dans les histoires anciennes qu'il y avoit un maitre d'une main tres habile à ecrire en petit jusqu'à avoir ecrit toute l'Iliade d'Homere dans un si petit volume qu'il pouvoit étre caché sous l'aile d'une mouche.[8] Voici une autre empreinte sous la Lettre B dont Mr. Faesch m'a aussi fait present, c'est encore une gravure assez bonne, quoiqu'elle n'approche pas de la premiere, cependant elle ne laisse pas d'etre tres curieuse, elle represente un enlevement d'une femme de dessus un char tiré par des serpens: au coin gauche d'enbas Vous voyez en profil un ecusson ou bouclier, que si Vous l'examinez avec le microscope Vous y verrez un visage, et prés du bord Vous trouverez ces trois lettres Greques ΜΛΩ si la premiere M n'est pas un Π, car elle n'est pas bien distinctement exprimée. Mr. Faesch outre ces deux n'a plus ni de pierres ni d'empreintes avec des lettres Greques, mais il a quantité d'autres pierres sans lettres et quelques unes avec des lettres Latines, il m'en a preté quelques unes que Mr. Iselin grand Connoisseur a jugé étre les plus curieuses; si Vous souhaitez, j'en ferai des empreintes en colle de poisson, dont voici un Essai que je fis autre fois à Groningue sur une medaille; je croi que la maniere de faire des empreintes en souffre ne reussit File icon.gif pas mieux; c'est pourquoi je ne veux pas l'essayer: d'autant plus que je ne comprens pas bien la prescription que Vous me donnez; Vous dites qu'il faut fondre le souffre fondu sur la pierre enveloppée dans du papier, mais comment peut on fondre quelque chose sur la pierre quand elle est enveloppée; Vous voulez peutetre dire qu'il faut jetter la matiere fondue sur la pierre entourée d'un bord de papier, alors c'est à peuprés comme on moule en platre les medailles: quoiqu'il en soit la colle de poisson vaut autant que l'un et l'autre. Dans nôtre bibliotheque il n'y a point de pierre gravée avec des lettres, mais Mr. Iselin m'en a choisi quelquesunes sans lettres qui sont un peu curieuses, je Vous en enverrai aussi des empreintes si Vous le souhaitez: Voici cependant la description que Mr. Iselin m'a faite d'une pierre qui s'y trouve, laquelle porte une sentence sur une des faces non pas gravée mais peinte et rendu ineffaçable par le feu, à peupres comme on a la coutume de peindre sur le verre,[9] et peutetre comme Vous avez fait (ou Votre Ami) sur l'Achat qui porte ma devise Supra invidiam[10] quoique le mot supra ne soit presque pas lisible: Je Vous remercie de ce present, c'est assurement une chose rare, qui paroit d'autant plus curieuse que les lettres semblent étre penetrées dans le corps de la pierre; tout comme quelques couleurs peintes sur le verre, qui y paroissent comme incorporées, par exemple le rouge dont on a perdu l'invention et le jaune dont on possede encore l'artifice. Je joins enfin encore une empreinte marquée C, ce n'est que par curiosité que je Vous l'envoye, car elle n'a aucune lettre ni inscription, cette pierre fut trouvée à Aoust dans notre voisinage[11] il n'y a que 2 ou 3 ans; Mr. le Dr. Stehelin l'a achetée à bon marché; la figure exprime une image mâle nuë apuyée d'un bras sur une colonne portant dans l'autre main une corne d'abondance.

Il faut que je Vous felicite de la paix que Vous venez de conclure avec l'Abbé de S.t Galle,[12] mais j'aurois souhaité que File icon.gif cette negociation se fut terminée à la satisfaction de ceux du Togguenbourg;[13] leur mecontentement est sans doute une marque que cette paix ne leur est pas trop avantageuse: Je serai curieux d'apprendre les articles de ce nouveau traité. Je souhaite que Vôtre negociation pour Padoue[14] ait une issuë plus heureuse et plus accomplie, et qu'elle se termine plus promtement que celle qui a duré si longtemps avec cet Abbé et son Predecesseur egalement opiniatre.[15]

Je n'ai plus rien à ajouter presentement si non la priere que je Vous fai de croire que je suis sans reserve Monsieur et tres cher Ami Votre tres humble et tres obeissant serviteur J. Bernoulli

Bale ce 22. Juin 1718.

File icon.gif[16]

ΤΟΎΣ ΜῈΝ ΘΕΟῪΣ ΦΟΒΟΥ ΤΈΛΟΣ ὍΡΑ ΜΑΚΡΟΥ ΒΊΟΥ[17] Exstat in lapide Basileae in Bibl. Academica adservato gemina haec sententia,[18] non sculpta, sed picta quodammodo ac deinde vi ignis penitus in lapide sine ulla scabritie impressa. Additos habet accentus, ac vix videtur esse ex ultima vetustate. Putem ab Erasmo esse cujus cuncta fere κειμήλια in Amerbachianum Museum, quod postea ad Academiam Bas. pervenit, translata sunt. Certe posterior sententia ipsum continet Erasmi symbolum.[19]

File icon.gif[20]


Fussnoten

  1. Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1718.06.12.
  2. Bernoulli hat das "Faeschische Kabinett" aufgesucht, eine bedeutende Kunst- und Raritätensammlung in Basel. Zu dieser Zeit stand es unter der Leitung von Andreas Faesch (1695-1750).
  3. Hier ist wohl der Numismatiker Domenico Pasqualigo (1674-ca. 1746), Bruder des Riformatore Giovanni Pietro Pasqualigo, gemeint.
  4. Sebastian Faesch (1647-1712) war Verwalter des Museum Faesch von 1683 bis 1712.
  5. Die zentrale Figur beim Aufbau des Cabinet des medailles in der Bibliothèque nationale in Paris war ab 1684 François Michel Le Tellier (1641-1691), marquis de Louvois und französischer Kriegsminister unter Ludwig XIV. Um die Kontrolle über dieses Unterfangen zu behalten, übertrug er die Leitung des Cabinet und der Bibliothek seinem jungen Sohn Camille Le Tellier de Louvois (1675-1718), der diese Funktion von 1700 bis zu seinem Tod im November 1718 inne hatte. Sein Nachfolger wurde Jean-Paul Bignon (1662-1743). Um den Interessen des Königs Louis XIV. entgegenzukommen, konzentrierte sich Le Tellier beim Ausbau der Sammlung vor allem auf die Akquisition und Präsentation kostbarer Gemmen. Siehe Sarmant, Thierry, Le cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale 1661-1848, Paris 1994, pp. 71-72.
  6. Ludwig XIV. (1638-1715), König von Frankreich.
  7. Im Manuskript steht "mail".
  8. Plinius berichtet in der Naturalis historia, 7,21,85 von einer Aussage Ciceros, nach der eine auf Pergament geschriebene Ilias Homers in einer Nussschale Platz gehabt hätte.
  9. Siehe die Notiz Iselins auf p. 217 der Briefhandschrift am Ende dieses Briefes.
  10. Scheuchzer hatte Johann I Bernoullis Devise möglicherweise auf einem Siegelabdruck seines Briefpartners kennengelernt. Bernoulli hatte die Devise "Supra invidiam" für sich gewählt, als es ihm um 1696 gelungen war, die Brachystochrone als Zykloide zu identifizieren, ein Problem, das nach einem öffentlichen Aufruf ausser ihm nur sein Bruder Jacob, L'Hôpital, Leibniz und Newton sowie Nicolas Fatio gelöst hatten. Bernoulli liess sich danach ein Siegel anfertigen, das ein auf einem Palmbaum aufgehängtes Blatt mit der Figur zur Quadratur der Zykloide zeigt, gegen das ein Hündchen vergeblich ankläfft. Darüber findet sich die Überschrift "Supra invidiam". Bernoulli übernahm später diese Darstellung auch für die Vignetten auf der Titelseite seiner Opera omnia tam antea sparsim edita quam hactenus inedita, 4 vols., Lausannae/Genevae (M.-M. Bousquet) 1742, sowie auf dem Titelblatt seines Virorum celeberr. Got. Gul. Leibnitii et Johan. Bernoullii commercium philosophicum et mathematicum, Lausannae/Genevae (M.-M. Bousquet) 1745. (Fritz Nagel)
  11. Vormals Augusta Raurica, heute Augst, Kanton BL.
  12. Joseph von Rudolphi (1666-1740).
  13. Im Frieden von Baden war zwar das Toggenburg unter Wahrung gewisser eigenständiger Rechte, besonders hinsichtlich der Jurisdiktion, wieder der Fürstabtei St. Gallen unterstellt worden. Doch kam es wegen unterschiedlicher Interpretationen bald wieder zu Zwistigkeiten unter den Vertragspartnern einschliesslich eines lokalen Toggenburger Aufstandes.
  14. Gemeint sind die Berufungsverhandlungen Scheuchzers für den Botanik-Lehrstuhl in Padua.
  15. Leodegar Bürgisser (1640-1717).
  16. Folgende Beilage enthält eine Notiz von anderer Hand (möglicherweise von Jacob Christoph Iselin) über eine Gemme.
  17. Dieser griechische Text enthält diakritische Zeichen, die nicht umgesetzt werden konnten. Er sollte daher im Manuskript (File icon.gif) gelesen werden.
  18. Die griechische Inschrift gibt zwei Sentenzen wieder: "Τοὺς μὲν θεοὺς φοβοῦ" ("Tous men theous phobou") ist ein Zitat aus Isokrates, Oratio ad Demonicum, 16, und bedeutet "Fürchte die Götter". Der Spruch "Ὅρα τέλος μακροῦ βίου" ("Hora telos makrou biou") wird traditionell Solon oder Chilon von Sparta zugeschrieben. Er bedeutet "Bemerke das Ende eines langen Lebens".
  19. Erasmus von Rotterdam schuf sich ausgehend von einem mit einer antiken Gemme besetzten Siegelring, den er von seinem Schüler Alexander Stewart, einer der unehelichen Söhne des schottischen Königs Jakob IV., als Geschenk erhalten hatte, ein eigenes Symbol als Kennzeichen. Der als Gott Terminus gedeuteten Darstellung auf diesem Siegelring fügte Erasmus weitere Sentenzen bei, unter denen auch das "Ὅρα τέλος μακροῦ βίου" vorkommt. Siehe dazu die aus dem Amerbachkabinett stammende Medaille des Erasmus von Rotterdam von Quentin Massys, 1519 (Historisches Museum Basel, Inv.-Nr. 1916.288), auf der das Zitat abgebildet ist. Zur Entstehung des Kennzeichens des Erasmus sieheSchmitt, Lothar, Der Siegelring des Erasmus von Rotterdam. Auf den Spuren eines Rätsels der Renaissancezeit (Basler Kostbarkeiten, vol. 30), Basel 2009.
  20. Auf p. 221 der Handschrift finden sich acht mit A, B, C, D, D, E, F, G bezeichnete Gemmenabdrücke. Auf p. 222 finden sich vier mit H, H, K, L bezeichnete Gemmenabdrücke.


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