Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1718.06.01)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Ort Basel
Datum 1718.06.01
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms H 321a, Nr. 69 pp. 211-214
Fussnote Adresse mit Siegel. Bemerkung von der Hand Scheuchzers. "Respondi d. 12. Junij". Die Bemerkung enthält auch eine Zusammenfassung des Briefinhalts



File icon.gif Monsieur et tres cher Ami

Vos Lettres me sont, je Vous proteste, tres agreables; mais je serois faché, que notre commerce interrompit Vos occupations ordinaires qui sont comme Vous dites si pressantes: c'est pourquoi je suis assez raisonnable pour ne pas exiger de Vous sur le champ une reponse à mes lettres quand Vos affaires ne le permettent pas d'abord.

Les reflexions que Vous faites sur le sort introduit dans notre Etat, sont tres justes: c'est assurement un grand bien pour un Etat delabré comme étoit le notre, où regnoit la derniere confusion et une corruption sans egale, d'avoir la consolation que les affaires n'iront plus desormais de mal en pis comme auparavant: Il faut sans doute esperer, que l'esprit de faction s'eteindra, quand il ne sera plus nourri par les mouvements et les brigues continuelles, auxquelles il avoit presque tous les jours des occasions. On fit ces jours passés Conseiller par le sort un homme tres riche,[1] qui quoique d'ailleur fort honnete homme n'étoit pas pour le Sort, parce qu'il esperoit d'emporter indubitablement par l'ancienne methode la charge de conseiller moyennant son argent, personne de sa confrerie ne pouvant lui tenir la balance; en effet il auroit reussi par la voye des brigues, mais non sans une depense de 5 à 6000 florins, cela est certain; cependant le sort qu'il n'aimoit pas l'a favorisé et Lui a epargné cette somme; File icon.gif je crois qu'il sera reconnoissant à l'avenir envers Lui en l'aimant autant qu'il le haissoit par le passé. Un autre fruit qu'on retirera du sort sera la bonne administration de la justice, car les Corrupteurs n'ayant plus l'occasion de gagner les juges par promesses ou menaces, on espere qu'ils ne voudront pas trahir leurs[2] consciences au prejudice de la justice pour rien et sans interest. Enfin c'est une chose salutaire que le Sort, Dieu le maintienne!

On dit que Vos negociations de paix avec l'Abbé de S.t Galle[3] reculent, sur ce que les Deputés de l'Abbé ne veulent plus s'en tenir à ce qu'ils avoient déja accordé, parce que ceux de Votre Canton ne l'avoient pas d'abord accepté. J'ai lû la Lettre que l'Empereur Vous a ecrite et à Messrs. de Berne;[4] elle est effectivement conçû en des termes tres fortes et tres offençans: mais on dit que l'Empereur a desavoué cette Lettre sous pretexte de l'avoir signée sans l'avoir luë, croyant qu'Elle ne contenoit autre chose qu'une recommendation en faveur de l'Eveque de Constance[5].

C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai appris qu'on Vous fait esperance de devenir Professeur en Botanique à Padouë. Je souhaite, que cette esperance soit suivie d'un heureux succés. Si Vos Patrons que Vous me nommés veulent employer tout leur credit, je ne doute pas que Vous ne soyez déja à Padoue et Collegue de mon Neveu[6]; qui sera je Vous assure extremement rejoui de voir dans son exil (car il est comme exilé) un compatriote et un si bon Ami comme Vous: Son sejour ennuyant Lui deviendroit non seulement plus supportable mais tout à fait agreable. Je Lui ecrivis derniereFile icon.gifment une Lettre remplie de toute sorte de nouvelles sans pourtant faire mention de celle de Votre vocation dont on Vous fait esperance: par ce que Vous m'en avez recommendé le silence: peutetre pouroit il contribuer quelque chose à faire hater l'affaire par ses recommendations, ainsi je Lui en ecrirai ou Vous pourez Vous meme Lui en ecrire si Vous le trouvez bon; je Vous suis garant qu'il menagera votre interest autant qu'il poura, puisque il y est attaché avec le meme zele avec le quel j'ai l'honneur d'etre Monsieur et tres-cher Ami Votre tres humble et tres-obeissant serviteur J. Bernoulli Dr.

Bâle ce 1. Juin 1718.

[7] Respondi d. 12. Junij.

Que l'affaire de Padoüe[8] paroit avoir une fin heureuse, que le frere de M.r le Resident ecrit que je suis grandement appuié.

Que je le prie de faire la recherche des pierres antiques taillées avec des Inscriptions Grecques, et d'en faire les empreintes en [soufre][9] pour les envoyer à M.r Pasqualigo[10] frere d'un des Reformateurs de Padouë, pour le gagner par là. Item la Maniere de bien faire les empreintes en [soufre][11], en oignant la pierre avec un pinceau legerement imbu d'huile, et en l'echauffant, puis versant dessus le [soufre][12] fondu melé avec du Cinnabre et de l'Orpiment jaune.

Je luy ay envoyé un Achat avec la peinture de Son Embleme.

File icon.gif A Monsieur

Monsieur Jean Scheuchzer

tres Celebre Docteur en Me-

decine, de l'Academie Imperiale

des Curieux de la Nature etc.

à

Züric


Fussnoten

  1. Emanuel Müller (1682-1757) wurde am 29. Juni 1718 in den Grossen Rat gewählt.
  2. Im Manuskript steht "leur".
  3. Joseph von Rudolphi (1666-1740).
  4. Der Brief von Kaiser Karl VI., dem obersten Schirmherrn des Klosters St. Gallen, an die "Schweitzerischen Kantone, und sonderlich an den Zürchischen" von 1718.05.20 ist abgedruckt in Faber, Antonius [= Leucht, Christian Leonhard], Europäische Staats-Cantzley, darinnen zum Behuff der neuesten politischen-, Kirchen- und Reichshistorie was sowohl in Religions-Angelegenheiten merckwürdiges vorgefallen als in Staats- und Reichs-Geschäfften vor kurtzem abgehandelt worden und zum Vorschein gekommen ist, Teil 32, Frankfurt a. M. (Weber) 1719, pp. 756-762.
  5. Johann Franz Schenk von Stauffenberg (1658-1740).
  6. Nicolaus I Bernoulli war seit 1716 Professor der Mathematik in Padua.
  7. Ab hier von Scheuchzers Hand.
  8. Vgl. die Anmerkung im Brief von Johannes Scheuchzer an Johann I Bernouolli von 1718.05.08.
  9. Hier findet sich das Zeichen für "soufre".
  10. Hier ist wohl der Numismatiker Domenico Pasqualigo (1674-ca. 1746), Bruder des Riformatore Giovanni Pietro Pasqualigo, gemeint.
  11. Hier findet sich das Zeichen für "soufre".
  12. Hier findet sich das Zeichen für "soufre".


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