Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1716.11.22)
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| Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
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| Autor | Scheuchzer, Johannes, 1684-1738 |
| Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
| Ort | Zürich |
| Datum | 1716.11.22 |
| Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
| Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 96* |
| Fussnote | |
Monsieur, mon Treshonnoré et Trescher Patron.
Je ne puis autrement, que vous repondre d'abord sur la treschere derniere Votre,[1] voyant que vous êtes curieux de l'Asphalte dont j'ay eû l'honneur de vous envoyer un echantillon. Le prix en est fort mediocre, car une Livre coûte à Berne 3 baches de Berne ou 12 X.r et bien que ce soit une matiere pesante, on va pourtant assés loin, comme je l'ay vû en cimentant avec cette matiere là des Altanes: principalement, si on s'accoutume à trouver et observer un maneuvre avantageux, et que les jointures des pierres ne soient pas fort larges. Mais ce qui m'accommode plus que tout autre chose, c'est que cette matiere est tres excellante dans les experiments[2] de Phisique, où l'exclusion de l'air fait la principale circonstance.[3] La preparation en est fort facile, il faut mettre cette matiere en des mourceaux grossierement par les coups d'un marteau, et puis les mettre conjointement avec la poix dans une ecuëlle, ou un autre vase plus ample, si en on veut preparer une grande quantité par fois[4]. Cela fait on fond le tout sur une braisiere, en le remuant par un petit bâton de bois, et lorsque tout est bien liquide, on s'en sert: Si c'est pour les pierres, il faut echauffer les pierres, et aprés que cela est fait, il y faut appliquer l'Asphalte preparé de la maniere susdite. Si c'est pour les experiences, où il n'y a pas une grande surface, il n'est pas necessaire d'echauffer ce qu'on veut cimenter.
J'ay fait deja plusieurs Barometres de votre invention, en me servant de deux tuyaux, de[5] differente grandeur; qui me reüssirent merveilleusement bien, et d'une maniere fort aisée, par le seul moyen de l'Asphalte. Voila comme je procede. Apres avoir rempli tout à fait le Grand tuyau avec du Mercure, je le tiens erigé comme . [6] Alors je prend le petit tuyau recourbé et je le fais entrer avec son petit bout recourbé par l'ouverture , et alors le mercure remplit de soy même la partie , alors je cimente avec l'Asphalte bien echauffé, que le Mercure ne peut plus sortir, ni que l'air y puisse entrer, en cas qu'on remet le tuyau horizontalement sur la planchette pour l'affermir avec un filet: quand tout cela est fait, je cimente de nouveau la commissure, jusques à ce que l'Asphalte soit à 2 ou 3 lignes d'epaisseur: aprés quoi tout est fait pour renverser le Barometre et pour l'achever. Mais en cimentant de la maniere susdite l'orifice ouvert, il faut bien prendre garde, de munir la main avec laquelle on tient le grand tuyau, avec du papier, ou une gand, à fin que par les goutes de l'Asphalte echauffé, qui tombent, on ne se fasse du dommage. Ce n'est pas, que je pretende de vous donner des instructions dans ce que vous avés inventé vous même, et dans ce que j'ay appris de vous, ce n'est que pour vous dire comment que je me conduis dans l'affaire. Il faut aussy que j'ajoute ce que j'ay observé touchant la largeur des tuyaux. Quand je veux reüssir à souhait, pour le tuyau vertical je me sers d'un tuyau de 3 ou 4 lignes[7] de Diametre, et pour le tuyau horizontal, je prend un tuyau d'une ligne de Diametre, ou un peu moins. Si le Diametre du petit, est plus petit qu'une demieligne, le Barometre ne reüssit pas, bien que le grand n'ait qu'une ou ligne de diametre, ce que j'attribüe à l'affriction[8] du Mercure contre les parois d'un tuyau si êtroit, ce qui ne laisse que de causer une resistence fort sensible, qu'on peut remarquer fort aisément dans[9] ce qu'on peut transporter[10] et secoüer un tel baromètre, sans que le mercure dans les deux tuyaux change de situation, ce qui ne se fait pas, quand le petit tuyau est d'une Ligne de Diametre. Au reste les Barometres ainsy construits sont d'une sensibilité extraordinaire, non pas seulement, eû egard aux Espaces que le mercure occupe, qui sont, à mon advis comme les quarrés de leurs diametres inversés[11], mais aussi eû egard à la promptitude dont touts les changements se font. Mais j'ay peur de Vous ennuyer, par mes petitesses, ce qui me fait mettre à part ma plume insolente: il faut pourtant que je Vous supplie d'assurer de mes treshumbles Respects Madame Vôtre chere Epouse, et Votre Chere et noble famille et de vous assurer que je suis plus qu'aucun homme du monde Monsieur mon treshonnoré et Trescher Patron Votre treshumble et tresobeissa[nt Serviteur] D.r Jean Scheuchzer
Zuric ce 22.e Novembre 1716.
A Monsieur
Monsieur Bernoulli; Docteur en
Medecine et Professeur en Mathematique
tres celebre, des Acadd. Royales de France,
d'Angleterre et de Prusse
à
Basle
Fussnoten
- ↑ Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1716.11.18.
- ↑ Im Manuskript steht "experiment".
- ↑ Johannes Scheuchzer benutzt Asphalt als Dichtungsmittel für evakuierte Gefässe, insbesondere bei der Herstellung von Barometern (siehe weiter unten im Brieftext).
- ↑ Im Manuskript steht "foi".
- ↑ Im Manuskript steht hier ein Komma.
- ↑ Figur.
- ↑ Gemeint ist die Pariser Linie. Dieses Längenmass entspricht 2,2558 mm.
- ↑ Im Manuskript steht "l'a affriction".
- ↑ Im Manuskript steht hier ein Komma.
- ↑ Im Manuskript steht hier ein Komma.
- ↑ Im Manuskript steht "inversé".
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