Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Nicolaus I (1717.10.10)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Nicolaus I, 1687-1759
Ort Zürich
Datum 1717.10.10
Briefwechsel Bernoulli, Nicolaus I (1687-1759)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 25:Nr.22
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon Treshonnoré Amy.

Je ne fais jamais difficulté de reçevoir ce qui fait mal au Coeur de nos Saints, quand même cela les fairoit aller dans l'autre monde, où ils seroient beaucoup mieux placés que dans ce Siecle depravé, qui n'est point du tout de leur goût, hormis quand il s'agit de leurs Interêts, c'est alors que tout est Orthodoxe: Mais il est temps que je vous informe de mon êtat, vous m'en demandés des nouvelles, il faut obeir sans autre: Sçachés donc mon Cher, que du depuis que j'ay eû l'honneur de Vous embrasser à Zuric, je n'ay pas eû quasi le temps de songer à moy, je me souvien pourtant d'avoir êté toujours bien disposé, par la grace du ciel; C'est le bâtiment de la Bibliotheque qu'on a entrepris depuis ce temps là, qui m'a detourné de tout autre objet,[1] qui me seroit êté plus agreable, tantôt il s'agissoit de faire des desseins, tantôt de les executer; il ne faut pas d'autre raison pour en conclure que l'edifice sera beau, que celle du merite du dessineur: l'ordonnance de la Bibliotheque consiste dans deux galeries que nous avons fait faire, et qu'on acheve presentement, et d'ôter le plancher où sont êté les curiosités Naturelles. Il ne s'agit plus, pour embellir tout à fait cet endroit, que d'acheter le Cabinet des medailles de fû le Bourguemaitre Hollander de Schafouse,[2] ce qui trouve pourtant des grands obstacles, et je ne sçaurois vous dire si nous sommes en état de les vaincre, et même je crains, que non. Voila l'etat dans lequel je me trouve presentement: Si vous voulés sçaver celuy où je voudrois me trouver doresnavant, le voicy. Vous me repetés la proposition que vous m'avés faite à vôtre arrivée chez nous; je ne sçaurois rien souhaiter, qui me soit plus cher qu'une Station de Botaniste, specialement à Padoue, pour avoir le plaisir de jouir de votre agreable compagnie, c'est l'unique File icon.gif voeux que je fais: Employés, je vous conjure, touts vos efforts conjointement avec ceux de nos Amis que nous avons à Padoue, peut-être que vous reüssirés: de mon côté je ne negligeray rien, pour mettre dans mes Interêts Mess.rs Les Residents Capello, Savioni, Vincenti, e Giacomazzi,[3] qui sont fort de mes Amis. Mais quand je considere que j'ay êté toujours trop malheureux, que de pouvoir joindre mes souhaits, je desespere d'un bon Succés; peut être pourtant que le bon Dieu favorisera ce que je souhaite avec l'ardeur la plus interessée. Mons.r le Professeur vôtre Oncle[4] est dans une bonne Santé à ce que je vois de votre Lettre;[5] C'est un accomplissement des plus sinceres de mes voeux que je fais, et rien ne me sçauroit être plus agreable d'entendre: Je sçay combien je luy dois, et je rougis veritablement, quand je pense, que je n'ay jamais eû encore l'occasion de rendre les bienfaits que j'ay reçu de luy: J'aurois plusieurs fois pris la liberté de l'incommoder par mes Lettres; Si les raisons susdites ne m'auroient empeché de penser à des choses, dignes d'un homme de si grandes merites comme luy; Assurés le, avec Madame sa Chere Epouse,[6] et toute sa belle famille, de mes tres humbles Respects. Je ne vous souhaiteray pas encore un heureux retour en Italie, esperant d'avoir l'honneur de vous reçevoir chés nous; mais ne faites plus en passant par Zuric la même bevüe de l'autre fois, c'est à dire, d'aller loger dans le Cabaret, soyés plus sage je vous prie, et servés vous librement de la maisonnette de Vos serviteurs. Voila ce que j'attend avec impatience, en Vous assurant que je suis avec un parfait attachement Monsieur mon Treshonnoré Amy votre treshumble et tresobeiss.t Serviteur D.r Jean Scheuchzer.

Zuric en hate ce 10.e Octobre 1717.                                                       


Fussnoten

  1. Zu Johannes Scheuchzers Tätigkeit als Bibliothekar an der Bürgerbibliothek Zürich s. seinen Brief an Nicolaus I Scheuchzer von 1716.02.09.
  2. Tobias Holländer (1636-1711), Politiker, Gelehrter und Sammler; Bürgermeister von Schaffhausen. Jakob Bernoulli hatte 1683 Holländer in Schaffhausen besucht (s. Bernoulli, Nicolaus I, Reisebüchlein 1705-1719 (UB Basel, Ms. L Ia 26, fo. 91r); Jac. B. Briefe, p. 69, Anm. 8).
  3. Johannes Scheuchzer zählt die vier Residenten in der Reihenfolge ihrer Amtsätigkeit auf: Giacomo Cappello (1660/65-1736), venezianischer Senatssekretär, war von 1707 bis 1711 venezianischer Resident für Zürich, Bern und Graubünden, ihm folgte von 1711 bis 1714 Francesco Savioni (Lebensdaten unbekannt). Zuan Maria Vincenti (1671-1746) bekleidete das Amt von August 1714 bis Juli 1717; sein Nachfolger wurde Giuseppe Giacomazzi (Lebensdaten unbekannt).
  4. Johann I Bernoulli (1667-1748).
  5. Nicolaus I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1717.10.06.
  6. Dorothea Bernoulli geb. Falkner (1673-1764).


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