Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1716.07.01)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Ort Basel
Datum 1716.07.01
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 26
Fussnote



File icon.gif Bâle ce 1. Juille 1716

Monsieur et tres honoré Ami

Il y a plusieurs semaines que j'ay reçu Vôtre tres-agreable derniere,[1] je ne sçai de quelle date, car elle est sine die et consule; mais n'importe elle ne m'a pas moins fait de plaisir, à cause des traits tres divertissans que j'y ai trouvés. Depuis ce temps j'ai êté accablé d'affaires, que ma charge de Recteur m'avoit attirées dés le commencement, outre celles que mon decanat que je viens de quitter me causoit par surcroit: comme c'est presentement la saison qu'on change chez nous la magistrature dans l'etat politique et Academique, on a à examiner et à ventiler une infinité des comptes et d'autres ecrits et papiers, comme de mon coté j'avois aussi à rendre des comptes sur l'administration de differens fonds que le Doyen de la faculté Philosophique a entre ses mains: je ne veux rien dire des plusieurs discours, qu'il m'a fallu tenir en diverses occasions en qualité de Recteur, le dernier que je tints ce fut la harangue inaugurale, elle rouloit sur les ecoles à l'occasion de la reforme de la notre, laquelle reforme procede tres lentement.[2] Enfin Vous voyez que j'ay eu des raisons[3] plus que suffisantes, qui m'empechoient de Vous repondre plutot: Je Vous suis obligé File icon.gif de ce que Vous me souhaitez de la patience à supporter la charge de Recteur, qui en verité est plus penible qu'honorable; sans dire que c'est une dignité, qui porte moins d'utilité, que de depenses et que je suis tout à fait de Vôtre sentiment, qu'elle ne vaut pas un repas. Mais que faire? il falloit subir ce joug, de peur qu'on ne crût que je n'ai pas autant de forces et de capacité que plusieurs autres, lesquels pourtant ne sont pas plus grands Heros que moi.

Non, Monsieur, je ne sçavois encore rien de la nouvelle societé suisse des Medecins non Mathematiciens que Mr. Zwinguer doit avoir dessein d'eriger:[4] Je pardonnerois tres volontiers à Mr. Zwinguer le dessein qu'il a de banir les Mathematiciens Medecins de sa societé, car faut il s'etonner que le chef se choisisse d'autres membres que de ses semblables; mais je ne sçaurois Lui pardonner sa hardiesse de donner à cette societé le nom de Suisse, qui ne peut que décrier nôtre pauvre patrie de la Suisse en renouvellant l'idée tres desavantageuse que plusieurs etrangers en ont comme d'un pays, qui ne nourrit que des betes farouches, et où on ne sçait ce que c'est que science: Que si cette societé doit neantmoins porter le nom d'un certain pays, ne vaudroit il pas mieux de la File icon.gif nommer Societé d'Arcadie des Medecins non Mathematiciens ou Antimathematiciens? car je crois que cette belle compagnie s'en feroit bien plus d'honneur, vu que le Royaume d'Arcadie est bien plus vaste, plus puissant, et plus peuplé que la Suisse:[5] outre cela le Roi Midas qui y regne et son premier Ministre Pan ne manqueroient pas de recevoir cette Societé sous leur puissante protection contre Apollon et tous les amateurs des Mathematiques, temoin l'histoire depeinte à la maison de Mr. Mitz.[6]

Mon fils se trouve toujours bien chés Mr. Michelotti à Venise, ils ont ecrit dernierement,[7] que la vocation de mon Neveu[8] pour Padoue etoit enfin arretée et conclue par Messrs. les Reformateurs,[9] qu'il n'y manquoit encore que la confirmation du Senat, laquelle ne manquera pas de suivre bientot, cependant il y a bien un mois de passé, sans que la lettre vocatoire soit arrivée.

On attend tous les jours Vôtre Ambassadeur Mr. Zoller[10] de Retour de Paris, on dit que son Ambassade n'a pas tout à fait été infructueusse: cependant les François nous ont ouverts le passage des grains à son insçû, mais il ne demeurera ouvert que jusqu'au premier d'Aoust, c'est à dire jusqu'au temps de la moisson; ainsi nous ne jouirons pas de l'abondance; mais nous File icon.gif serons derechef reduits[11] au sort de Tantale, auquel les fruits des arbres pendent jusqu'à la bouche sans en pouvoir gouter. Ô la pauvre nation que nous sommes! y en a-t-il une, je Vous prie, dans tout le monde, qui soit plus maltraitée ou plus meprisée par ses voisins au milieu de la paix?[12] quel etat ou quel peuple quelque chetif qu'il fut, souffriroit de semblables indignités et bassesses, que nos voisins les françois nous font; cependant nous le souffrons, sans que personne ait pitié de nous et sans que nous puissions nous en venger[13], tout l'effet du ressentiment de quelques uns de nos vaillants champions, ne tombe que sur ceux de nos malheureux habitans, qui ont le malheur d'encourir leur disgraces, et sur lesquels ils peuvent exercer leur haine impunement. C'est alors qu'il s'applaudissent beaucoup de faire paroitre leur pouvoir et leur grandeur; ne pensant pas qu'il y a un autre Juge, qui sçaura bien venger[14] l'injustice criante, que l'on est souvent obligé de souffrir patiemment, faute de bons Patrons. Mais je n'en dis plus. Ma Femme Vous salue. Je suis celui que Vous connoissez intus et in cute; c'est à sçavoir Monsieur Vôtre tres-humble et tres-obeissant Serviteur. J. B.


Fussnoten

  1. Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1716.06.
  2. Johann I Bernoulli bekleidete während dem akademischen Jahr 1715/16 das Amt des Dekans der Philosophischen Fakultät. In dieser Funktion leitete er "die Sitzungen, verwaltete die Finanzen und das Archiv der Fakultät, führte das Protokoll und die Matrikeln, stellte testimonia aus und organisierte und überwachte den gesamten Lehrbetrieb" (Stähelin, Andreas, Geschichte der Universität Basel 1632-1818, Basel 1957, p. 185). Die Übergabe des Amtes an seinen Nachfolger brachte sicherlich einen grossen administrativen Aufwand mit sich. Gleichzeitig wurde Johann I Bernoulli zum neuen Rektor der Universität gewählt. Im Mai erfolgte jeweils traditionsgemäss die Wahl, um den 15. Juni herum gab der neue Rektor ein Festmahl, das sogenannte convivium rectorale, an dem die Inhaber der Lehrstühle sowie die Deputaten teilnahmen, am Mittwoch vor Joh. Bapt. (24. Juni) fand die von kürzeren lateinischen Reden begleitete Amtsübergabe, die traditio sceptri, statt. Am Dienstag nach der Szepterübergabe hielt der neue Rektor seine öffentliche Antrittsrede (siehe Stähelin, Andreas, op. cit., pp. 11-21). Johann I Bernoullis auf den 21.06.1716 datierte, aber vermutlich am 23.06.1716 vorgetragene Inauguralrede trägt den Titel Oratio de Scholarum dignitate ac praestantia (= Ms 343).
  3. Im Manuskript steht "raison".
  4. Zum Vorhaben Zwingers siehe die Anmerkung in Johannes Scheuchzers Brief an Johann I Bernoulli von 1716.06.
  5. Johann I Bernoulli war Anhänger der zu dieser Zeit aktuellen iatromechanischen Ausrichtung der Medizin, er gehörte somit zu jenen "mathematiciens medecins" die von der von Zwinger geplanten medizinischen Gesellschaft ausgeschlossen werden sollten. Insbesondere störte sich Johann I Bernoulli daran, dass Zwinger seine Gesellschaft die Bezeichnung "Schweizerisch" geben wollte. Bernoulli befürchtete, dass dadurch das negative Bild einer rückwärtsgewandten und ländlichen Schweiz im Ausland weiter gefestigt werde. Ihm und den Brüdern Scheuchzer war es unter anderem ein wichtiges Anliegen, mit ihren Forschungen das wissenschaftliche Renommee der Schweiz zu verbessern. Bernoullis ironischer Namensvorschlag einer "Gesellschaft Arkadiens" enthält eine Anspielung auf den ungebildeten Charakter ihrer Mitglieder. Arkadien ist eine gebirgige, raue Landschaft der Peloponnes, und die Arkadier galten in der Antike als raues, zivilisationsfernes Hirtenvolk. Bernoulli sieht somit die geplante Gesellschaft als eine traditionell ausgerichtete Wissenschaftsgemeinschaft, die eine veraltete Form von Medizin praktizieren würde, und befürchtet, dass diese im Vergleich zu der noch kleinen Gemeinschaft moderner Wissenschaftler allzu grossen Einfluss ausüben könnte.
  6. Vermutlich Daniel Mitz (1648-1718), Kaufmann und Gerichtsherr, Inhaber mehrer Liegenschaften (z.B. das heutige Löwenzorn und Alumneum). Die Geschichte vom musikalischen Wettstreit zwischen dem Hirtengott und Erfinder der Panflöte Pan und dem Gott der Künste und Lyraspieler Apollon wird im elften Buch von Ovids Metamorphosen erzählt. In diesem Musiker-Wettbewerb erklärt der phryigische König Midas Pan zum Sieger, woraufhin der erzürnte Apollon den Herrscher mit Eselsohren straft.
  7. Nicolaus II Bernoulli an Johann I Bernoulli von 1716.06.05 und Pietro Antonio Michelotti an Johann I Bernoulli von 1716.06.06.
  8. Nicolaus I Bernoulli (1687-1759).
  9. Zum Amt der Riformatori siehe den Brief von Nicolaus I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1718.04.23.
  10. Hans Wilpert Zoller (1673-1757).
  11. Im Manuskript steht "reduit".
  12. Basel war auf die Getreideeinfuhr aus dem Elsass angewiesen.
  13. Im Manuskript steht "vanger".
  14. Im Manuskript steht "vanger".


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