Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1720.05.19)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1720.05.19
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 125*
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon tres honnoré et Trescher Patron

Je vous suis tres sensiblement obligé pour l'amplette de Livres que vous avés eû la bonté de faire pour moy. Mais pardon, je vous supplie, de ce que je ne vous envoye point l'argent que je vous dois, ne sçachant point combien que cela fait en nôtre valeur, ayés donc encore la bonté de me dire, si ces Livres sont des florins, alors je vous satisfairai touchant l'argent, mais jamais je seray capable de vous payer les obligations infinies que je vous ay, et dont vous me comblés toujours. Quant aux Livres je vous prie treshumblement, de me les envoyer par la premiere voiture qui se presentera, ou par le courrier, si vous le jugerés àpropos, principalement s'ils ne font pas un trop grand volume.

J'ay querellé nos Libraires sur le sujet de leurs negligence, en retenant si longtemps le pacquet des livres, qui est venu d'Italie, je leurs ay donné l'ordre de les envoyer par la premiere voiture à Basle, ce qu'ils me l'ont promis, si par hazard ils ne fussent pas encore parti, je me chargerai moy même à vous les faire tenir par la premiere poste, si même ce ne seroit que pour eviter, que je n'enrage plus comme que je l'ay êté. Pardonnés moy, je vous supplie, touchant ce retardement trop long dont je ne suis pas la cause.

La Semaine passée nous avons eû finalement l'honneur de voir assemblé sur nôtre Bibliotheque le College des Curateurs, qui sont les Chefs de la ville.[1] Aprés avoir eû ratifié les Comptes de la Bibliotheque, le President commença à parler de ma resignation du Bibliothecariat,[2] et fit lire une Adresse faite par Nôtre college ordinaire au Senat, qui contenoit une recommendation assés obligeante de mes Services; Là dessus j'ay pris la liberté moy même de faire une harangue assés courte, qui consistoit dans une representation de mes Services rendus[3] à la Bibliotheque pendant l'espace de ans, sans que je soye plus en êtat d'y continüer, File icon.gif n'y êtant pas affiché aucun Salaire, ny aucune esperance d'obtenir quelque charge lucratife, comme cela se voit pourtant dans toutes les charges de Nôtre Republ. J'ay declaré finalement que mon Naturel ne me permet point à aboutir à l'augmentation des depenses publiques et à des Salaires, mais bien à quelque survivance d'une charge proportionnée à ma personne et à mon Caractere. Messeigneurs les Chefs reçurent cette proposition tres favorablement, comme tres juste, avec promesse d'en rendre Compte au Senat, et d'y reflechir plus specialement, cependant ils m'ont prié de continüer ma charge. Nous verrons cette Semaine, à ce que j'espere quelle sera l'issüe de toute cette belle esperance qu'on me fit. Mon bût est la profession de l'Histoire de la Patrie, qui dans peu viendra à être vacante.

Mons.r le Professeur Vôtre Neveu va donc se marier,[4] il a raison, il ne vaut rien d'être tout seul, mais aucune compagnie rejouit davantage qu'une Epouse qu'on aime tendrement. C'est une condition tres importante que celle là, je souhaite qu'il l'aye rencontrée dans toute sa perfection. J'ay en même temps l'occasion de feliciter vous même sur ce que Mad.elle Vôtre fille a pris la[5] même resolution de se rendre Epouse,[6] je me rejouiray infinement lorsque j'auray l'honneur d'apprendre, qu'elle a fait un choix heureux d'une personne digne de ses aimables qualités et merites, ce que je souhaite avec infinement d'ardeur. Dieu fasse rejaillir sur vous et Mad.e Vôtre chere Epouse, toute la joye que l'on est capable de recueillir de ce quand on voit ses enfants bien placés.

La Censure va toujours son train, l'ordre se change de temps en temps, mais l'essentiel et la bienveuillance de ces[7] Mess.rs reste toujours sur le même pied. Cependant le contenu des Censures est de trop petite consideration pour vous en donner part, et trop miserable, ce qui ne fairoit que nous prostituër davantage. File icon.gif Voicy pourtant quelques feuilles sortis de la presse, dont je souhaite de sçavoir vôtre sentiment. Ayés aussy la bonté de les communiquer à M.r Werenfels, et de remarquer un peu ses sentiments.[8]

Je scay bien que les Baslers êtoient Bourgeois de Zuric, mais je ne trouve rien qu'aucun de cette famille aye fait un recueil des Armes des familles de la Suisse, Stumpf fait expressement mention d'un livre Baslois de cette Nature, l'appellant Librum Basileensem, au lieu qu'il devroit dire Basleri.[9] Quant au Catalogue des Manuscrits de Vôtre Bibliotheque, j'y penseray, cependant Vous me fairiés un Service signalé en me procurant un Catalogue des Historiens.[10]

Je finis en vous Suppliant d'assurer de mes treshumbles Respects Mad.e Vôtre tres chere Epouse, Mad.lle l'Epouse[11] à qui je fais des Voeux d'une felicité accomplie, et à toute Votre belle famille, protestant en même temps d'etre avec un attachement inviolable Monsieur mon Treshonnoré Patron Votre treshumble et tresobeissant Serviteur D.r Jean Scheuchzer

Zuric ce 19.e May. 1720.


Fussnoten

  1. Die Oberaufsicht der Bürgerbibliothek oblag den Seckelmeistern und dem Obmann gemeiner Klöster. Diese waren zusammen mit den zwei Bürgermeistern die "Standeshäupter", und bildeten – um drei Kleinräte erweitert – den Geheimen Rat, d.h. die eigentliche Regierung. Das Collegium oder "Kleines Convent" der Bürgerbibliothek war der Ausschuss der Generalversammlung und vereinte monatlich die Kuratoren geistlichen und weltlichen Standes. Siehe Kempe, Michael/Maissen, Thomas, Die Collegia der Insulaner, Vertraulichen und Wohlgesinnten in Zürich 1679-1709, Zürich 2002, pp. 25 und 36.
  2. Zu Johannes Scheuchzers Arbeit als Bibliothekar der Bürgerbibliothek siehe seinen Brief von 1716.02.09, zur Kündigung seiner Bibliothekarsstelle siehe auch seine Briefe von 1719.01.29 und 1719.03.19.
  3. Im Manuskript steht "redus".
  4. Zur Heirat von Nicolaus I Bernoulli siehe den Brief von Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1720.05.08 sowie den Brief von Nicolaus I Bernoulli des gleichen Datums.
  5. Ein überflüssiges "me" im Manuskript wurde hier gestrichen.
  6. Anna Catharina Bernoulli (1698-1780) heiratete am 10. Juni 1720 Johannes Dollfus (1694-1736), Materialist und Mitglied des Grossen Rats in Mulhouse (Elsass). Siehe dazu Johann I Bernoullis Brief an Jacob Christoph Iselin von 1720.06.22.
  7. Im Manurskript steht "ce".
  8. Es handelt sich um einige Seiten aus Johann Jakob Scheuchzers Jobi physica sacra, oder Hiobs Natur-Wissenschafft, vergliechen mit der Heutigen ..., Zürich (H. Bodmer) 1721, die Johann Jakob Scheuchzer laufend an Johann I Bernoulli zur Durchsicht sandte, diesmal mit dem Brief seines Bruders.
  9. Siehe dazu die Anmerkungen im Brief von Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1720.04.14.
  10. Siehe dazu die Anmerkung im Brief von Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1720.05.08.
  11. Gemeint ist Anna Catharina Bernoulli (s. o.).


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