Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1720.02.11)

Aus Bernoulli Wiki
Version vom 9. Juli 2015, 14:23 Uhr von Maintenance script (Diskussion) (Importing text file)
(Unterschied) ← Nächstältere Version | Aktuelle Version (Unterschied) | Nächstjüngere Version → (Unterschied)
Zur Navigation springen Zur Suche springen


Briefseite   Briefseite   Briefseite   Briefseite  


Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1720.02.11
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 121*
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon trescher Patron.

J'ay merité une bonne mercuriale par ce long silence que j'ay tenu, je l'avöue, mais lors que vous supposiés quelque mecontentement envers vous, permettés moy que je vous le dise, vous aviés tort, et une telle supposition me fairoit mal au coeur. Vous scavés combien grandes sont mes obligations que je vous dois, et je le scay aussy bien que vous, mais ce qui me fache est, que mon impuissance me fait un debiteur pendant toute ma vie, et je me rend à vous avec tout ce que j'ay de bon coeur. La mention que j'ay faite de vous dans mon ouvrage,[1] bien que honorable n'est pas seulement le de l'idée que j'ay de vos merites, le public, s'il n'est pas ingrat envers vous, m'en faira justice en reconnoissant la verité de ce que je dis. J'admire Vôtre modestie, en ce que vous acceptés de bon gré, ce que je me suis quasi defié moy même d'y mettre, à cause de la foiblesse de ma plume. J'ay envoyé à Venise la preface toute seule, je ne sçay pas encore ce que l'on en dira, mais je suis sûr que le recit seul, aussy innocent qu'il est, ne laissera de les blesser au vif:[2] Car c'est une Nation qui se croit en êtat de pouvoir tout faire impunement.

Vous ne vous etonnés pas sans raison, que je suis tombé dans un pais quasi inconnu à un Medecin, comme des nuées, j'entend celuy des controverses theologiques, mais ce qui plus est, avec un Jesuite de Lucerne,[3] c'est l'effet d'une colere juste contre les sottises qu'il disoit sans cesse et sans relachement de repetition ennuyeuse. Mon Frere, qui Vous assure de ses tresh. respects, le tratenoit longtemps en se jouant de luy, finalement etant devenu las de ses fadaises, m'encouragea de combattre cette Bête masquée selon ses merites, ce que j'ay entrepris selon ma pauvre capacité, j'attaque l'ordre des Jesuites en même temps que je dis à luy même la verité. Ce qui me rejouit est, que la Lettre[4] File icon.gif est partie avec approbation de nos Theologiens. J'avois dessein de vous faire copier toute la correspondance, pour que vous ayés le file[t] de toute l'histoire, et de tout ce qui s'y est passé, et je l'ay encore si vous le souhaittés. En attendant je vous envoye 1.o la Copie de la Lettre du Jesuite ecrite sous le nom de Krauer, s'appellant luy même Sonneberg, et quelques fois Fischmann.[5] 2.o L'original de la reponse que j'y ay fait.[6] 3.o l'original de la Lettre ecrite à M.r le D.r Cappeler[7] à Lucerne qui expedioit au Jesuite ses Lettres. 4.o la Copie de la Lettre, que mon frere ecrivit au Pere Recteur du College des Jesuites à Lucerne.[8] 5.o La reponse de M.r le D.r Cappeler. Mais comme que je n'ay aucune copie de toutes ces pieces, j'ose bien vous supplier de me les renvoyer, en vous promettant encore une copie de toute la correspondance, si vous la souhaittés. Il n'est pas necessaire du reste, que je vous compte le commencement de cette guerre, M.r le Professeur votre Neveu[9] vous en aura deja fait le recit. Cependant il y a à Lucerne un profond silence, et il y a deja 4 semaines que j'attend une reponse en vain, et M.r le D.r Cappeler, qui est fort honnethomme, ecrit qu'il n'en scait aucune nouvelle.

Je vous suis obligé de la Notice du traité de M.r Werenfels,[10] quelques uns ne veulent pas croire absolument que ce digne Theologien en soit l'Auteur; tout ce que je voudrois sçavoir encore est, 1.o quand il a ecrit ce traité. 2.o en quelle occasion? car on est persuadé à Zuric, qu'il a eté ecrit à l'occasion de la degradation de M.r Holzhalb à cause du Pietisme.[11]

Je suis faché que Mad.e Votre treschere Epouse est obligée de garder le lit. Dieu veuille que je puisse apprendre bien tôt son entier retablissement, ce que je souhaite du plus profond de mon coeur. Assurés la, je vous supplie, de mes treshumbles reFile icon.gifspects, comme aussy toute Vôtre belle famille. Je finis donc, de peur que vous ne trouviés assés de matiere de vous ennuyer dans l'enclose, sans que je vous ennuye davantage par la continuation de ma Lettre. Quant à moy je ne cesseray jamais de me professer de coeur et de bouche Monsieur mon trescher Patron Votre treshumble et tresobeissant Serviteur D.r Jean Scheuchzer.

Zuric en hâte ce 11.e Fev.r 1720.


Fussnoten

  1. Scheuchzer, Johannes, Agrostographia sive Graminum, juncorum, cyperorum, cyperoidum, iisque affinium historia, Tiguri [Zürich] (H. Bodmer) 1719. Bernoulli ist auf der zweiten Seite des unpaginierten Abschnitts mit der Überschrift Vocum & Terminorum in Re Graminea usitatorum explicatio erwähnt.
  2. Die Einleitung der Agrostographia enthält Scheuchzers Schilderung der Ereignisse um die nicht zustande gekommene Berufung auf den Botanischen Lehrstuhl in Padua.
  3. Josef von Sonnenberg (1675-1723), der auch die Pseudonyme Fischmann und Crauer benutzte, war ein Jesuit und Kontroverstheologe. In seiner Nemesis Romano-Catholica, sive Nova methodus, qua per praesumptiones juridicas, ipsorumque Protestantium sententias vera Christi ecclesia liquidissime probatur, Francofurti (E. & J. R. Thurneysen) 1710, versuchte er mit juristischen Argumenten zu beweisen, dass allein die römisch-katholische Kirche die wahre christliche Kriche sei. Anlässlich des Zürcher Reformationsjubiläums von 1721 versuchte Sonnenberg, den ehemaligen Jesuiten und dazumaligen Zürcher Pfarrer Johann Fortunat Peracher (1669-1731) zu veranlassen, ihn zu einer öffentlichen Disputation nach Zürich einzuladen. Dies rief Gegenreaktionen von Perlacher und Johann Jakob Hottinger hervor, an denen sich auch Johann Jakob und Johannes Scheuchzer beteiligten. Vgl. Peracher, Johann Fortunat, Miles gloriosus. Das ist: P. Joseph Sonnenberg aus der Compaignie der frechen Jesuiten wider unser reformirte Züricherische Kirch und derselben anderes Jubel-Jahr neu auftrettender Hohn- und Groß-Sprecher mit Schimpff und Ernst verdienstmäßig abgewisen .... Samt einer Predigt, welche der Author über unser Christliches Jubel-Fest gehalten. [Zürich] 1721, sowie Staehelin, Ernst, Der Jesuitenorden und die Schweiz, Basel 1923, p. 86. (Fritz Nagel)
  4. Dieser Brief von Johannes Scheuchzer an Joseph von Sonnenberg ist anscheinend nicht erhalten.
  5. Dieser Brief von Joseph von Sonnenberg an Johannes Scheuchzer ist anscheinend nicht erhalten.
  6. Dieser Brief von Johannes Scheuchzer an Joseph von Sonnenberg ist anscheinend nicht erhalten.
  7. Dieser Brief von Johannes Scheuchzer an Moritz Anton Kappeler ist anscheinend nicht erhalten.
  8. Dieser Brief von Johann Jakob Scheuchzer an Dominique de Weck ist anscheinend nicht erhalten.
  9. Nicolaus I Bernoulli.
  10. [Werenfels, Samuel], Inquisition, oder fleissige Untersuchung betreffend gewisse Arbeiter im geistlichen Weinberg ..., [s. l.] 1718.
  11. Zu Beat Holzhalbs Verurteilung im Rahmen der Pietistenverfolgung von 1716 siehe den Brief von Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1716.07.04. Werenfels hatte seine Schrift um 1715 verfasst, siehe dazu den Brief von Johann I Bernoulli an Johann Scheuchzer von 1720.02.16.


Zurück zur gesamten Korrespondenz