Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1716.04.08)
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Scheuchzer, Johannes, 1684-1738 |
Ort | Basel |
Datum | 1716.04.08 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | ZB Zürich. SIGN: Ms H 321a, Nr. 58 pp.171-174 |
Fussnote | Bemerkung von der Hand J. Scheuchzers: "Resp. d. 12. Apr. Significavi que son fils a reçu à milan 8. Louidors vieux..." |
Depuis le départ de mon Fils de chez Vous, je n'en ai point reçû de nouvelles, si non par la main de mon Néveu qui est à Geneve, et qui nous ecrivit que mon fils y étoit passé sans s'y arreter que depuis le soir du dimanche qu'il y arriva jusqu'au matin du mardy suivant.[1] Mr. de Crousaz Professeur des mathematiques à Lausanne me manda il y a quelques jours, qu'il l'avoit aussy vû mais seulement comme un éclair, puisqu'il n'y passa que la nuit.[2] J'espere qu'il est à present à Venize à moins qu'il ne se soit amusé à Turin ou à Milan, ou bien que le mauvais temps ne l'ait arreté ailleurs, car on nous ecrit qu'il y a encore en Piemont et dans le Milanois quantités de neiges, et que de memoire d'homme on n'y avoit jamais vû tomber tant de neiges ni durer si longtemps: aussi chez nous il fait encor si froid comme dans l'hyver, en effet dans ce moment que je Vous ecris ceci il neige furieusement et à si gros floccons, qu'on croiroit que nous allons celebrer demain la fête de noël au lieu de celle du Jeudy saint. Que ce que cela veut dire? n'aurons nous point de Printemps cette annéeci? Je crois que Phaëton comme il fit autrefois s'en est enfui avec le Char du Soleil,[3] et si personne n'arrete les chevaux fougeux, il est à craindre que nous ne soyons privé pour longtemps de l'agreable chaleur de ce bel astre. Je voudrois sçavoir l'endroit du S. Evangile où il est commandé de donner une paire de pistolets quand on en a deux paires à celui qui n'en a point: Je sçai bien qu'il y a un tel precepte à l'égard de deux robes pour les partager avec son prochain qui n'en a point.[4] Si Vous étendez ce precepte aux armes à feu, de mon coté je l'étens aux équivalens, ainsi si Vous vient dans la memoire que je possede quelque livre ou autre chose en double, je Vous prie de me l'indiquer à fin que je puisse aussi observer envers Vous le commendement divin.
Je souhaite que les congrés touchant la reforme de vôtre école se soient terminés heureusement et à l'avantage des bonnes études.[5] De nôtre coté nous aurons aussi bientot fini nos conferences que l'on a tenues pour le meme sujet: mais je Vous avoue que j'ai grand' peur, que finalement on ne puisse s'ecrier Parturiunt montes etc.[6]
Vendredi passé Mr. le Secretaire Zoller[7] arriva chez nous heureusement, on le complimenta en forme à la porte par le Secretaire du Conseil: on dit que Mr. Zoller y repondit par une harangue merveilleuse mais qui étoit de tres-courte durée et qu'il parloit si bas, qu'on n'entendoit pas en quelle langue il haranguoit. Quant au reste on le loue qu'il est un brave homme, et on parle de sa conduite tres-avantageusement, mais malgré tout cela j'apprehende que sa commission ne soit tres-infructueuse, et que le port de la lettre qu'il porte à Paris en nôtre faveur ne nous coute excessivement. Vous dites qu'il ne parle pas bien françois, mais qu'importe? Pour livrer une lettre on n'a que faire de parler la langue du pays, un muet pouroit s'acquiter de cette commission: Que si cependant il trouve à propos de joindre la parole à la lettre, il trouvera bien des truchements; enfin il fera comme fit l'année passée l'Ambassadeur du Roi de Perse,[8] qui n'entendoit pas mieux, je crois le françois, que Mr. Zoller. On tint hier ici grand conseil pour apprendre de Lui ce qu'il avoit en commission et pour deliberer sur ce qu'on auroit à Lui recommander[9] et sur la maniere dont il sera traité et recompensé: comme on assure, il n'aura pas sujet de se repentir de son voyage, ni d'étre mécontent de Nous. Son depart est fixé pour aujourdhui, je suis faché qu'il rencontre si mauvais temps.
Je m'etonne que Vos Messieurs les Theologiens soient si faciles envers les étrangers dans les Examens: puisqu'ils n'ont admis nôtre Mr. Ulric qu'en consideration qu'il est étranger:[10] il semble qu'on observe chez Vous aussi bien qu'ailleurs le proverbe Sumimus pecuniam et mittimus etc.[11] Ma femme Vous fait bien des complimens, et se montre tres-contente de Vôtre courtoisie, en ce que Vous la mettez en état de pouvoir lire Vos lettres, ce qu'elle fait avec beaucoup de plaisir et avec tant d'empressement que j'en ai quand il s'agit de Vous temoigner que je suis Monsieur et tres-honoré Ami Votre tres-humble et tres-obeissant serviteur J. Bernoulli Dr.
Bâle ce 8. Avril 1716.
Fussnoten
- ↑ Vermutlich handelt es sich um Nicolaus I Bernoulli. Ein Brief aus dieser Zeit an Johann I Bernoulli ist allerdings nicht bekannt.
- ↑ Jean Pierre de Crousaz an Johann I Bernoulli von 1716.03.31.
- ↑ Phaëton ist in der griechischen Mythologie zum einen der Beiname des Sonnengottes Helios, zum anderen der Name seines Sohnes, des glücklosen Sonnenwagen-Lenkers.
- ↑ Lk 3,10.
- ↑ Siehe dazu die Anmerkung im Brief von 1716.03.29 und 1716.02.09.
- ↑ Horaz, Ars poetica, 139. Der vollständige Vers lautet: Parturient montes, nascetur ridiculus mus.
- ↑ Hans Wilpert Zoller, Gesandter Zürichs nach Paris.
- ↑ Der persische Gesandte Mehmet Riza Beğ war am 19. Februar 1715 von König Ludwig XIV. im Schloss von Versailles empfangen worden.
- ↑ Im Manuskript steht "recommender".
- ↑ Johann Jakob Ulrich (1695-1740) studierte von 1710 bis 1714 in Basel. Am 9.3.1716 disputierte er in Zürich mit der theologischen These "De methodo studiorum theologiae ad optatum finem ducentem" und wurde daselbst Verbi Divini Minister. Scheuchzer kritisiert Ulrichs Disputation im Brief an Johann I Bernoulli von 1716.03.25.
- ↑ Sumimus pecuniam et mittimus asinum in patria ist ein berühmtes Diktum, das seit dem Mittelalter den Handel mit akademischen Titeln an Universitäten dem Spott preisgab.
- ↑ Antwortvermerk von Scheuchzers Hand: "Resp. d. 12. Apr. significavi, que son fils a reçu à Milan 8 Louidors vieux etc."
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