Savérien, Alexandre an Bernoulli, Johann I (1746.07.12)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Savérien, Alexandre, 1720-1805
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Paris
Datum 1746.07.12
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 723:Bl.188-189
Fussnote



File icon keinbild.gif Monsieur,

Je n'aurois pas tant tardé à vous rémercier de la lettre obligeante, dont vous avez bien voulu m'honnorer, si je n'avois appris dans ce tems, que M. Bouguer répondoit à mon objection au Principe, sur lequel sa Théorie de la Mâture est établie; je veux dire à l'hypomoclium du Mât, qu'il place (dans le cas du Tangage) au centre de gravité du Vaisseau.

Quoique je ne doute point, que vous ne voiés l'Ouvrage,[1] qui vient de paroître tout récemment, dans lequel est la réponse de M. Bouguer, j'ose me flater, que vous ne trouverés pas mauvais, qu'en meme tems que je vous rends mes très humbles actions de grace, je vous fasse part de mon sentiment sur sa réponse.

M. Bouguer prétend, en souténant avec plus de chaleur que jamais son Principe de la Mâture, qu'il ne s'agit nullement dans File icon keinbild.gif sa Théorie d'oscillations ou de balancémens, et qu'il n'en a fait mention que pour tacher de les prévénir. Il se rétranche sur le parfait équilibre entre l'effort du Vent contre les Voiles, la résistance de l'eau sur la Prouë du Navire, et la poussée verticale de l'eau réunie à son centre de gravité, qu'il prétend avoir établi.

C'est ainsi que cet Académicien se croit en droit de négliger le centre spontané de rotation du Mat, pour ne faire attention qu'à l'équilibre des forces, dont je viens de parler, au centre de gravité.

Cette réponse (si vous me permettés de vous dire ce que j'en pense) ne me paroit ni directe ni conforme meme aux Principes de l'Auteur.

Dans la Page 3, Art. II, [2] M. Bouguer conclut, que le centre de gravité du Vaisseau doit etre régardé comme hypomoclium, parce qu'une puissance, dit il, tend d'autant plus à faire incliner un Corps qu'elle est appliquée (en supposant qu'elle agit par le moien d'un levier) à plus de distance de son centre de gravité, c'est à dire, avec un moment d'autant File icon keinbild.gif plus fort que cette distance est plus grande.

Vous savés, Monsieur, qu'il n'est point encore question de ce parfait équilibre entre l'eau et le vent; ce qui me fait conclure que la réponse de M. Bouguer est très indirecte et nullement satisfaisante. D'ailleurs, il est faux, qu'une puissance en agissant sur un levier, tende d'autant plus à faire incliner un corps, qu'elle est appliquée à plus de distance de son centre de gravité; C'est toujours au centre de rotation que j'en veux, et c'est ce centre qui doit déterminer le moment de l'effort qui se fait sur le levier. D'où je conclus que M. Bouguer est toujours dans l'erreur.

En examinant la chose de plus près, cette composition de force du Vent sur la Voile et de l'eau sur la Prouë me paroit impossible.

P. 4 [3] l'Auteur dit, que la principale force qui s'oppose à l'effort du Vent sur les Voiles, pour faire incliner le Vaisseau, est l'effort de l'eau sur la Prouë: je crois cela très faux; car il est évident que c'est la poussée verticale de l'eau qui s'oppose à l'inclinaison.

File icon keinbild.gif je crois aussi que la Diagonale [4] qui exprime l'effort du Vent et celui de l'eau sur la Prouë ne peuvent pas etre réunis verticalement au Navire etc.

Oserois-je vous supplier, Monsieur, de vouloir bien me faire savoir si mon sentiment est vrai? car les vérités les plus claires me déviennent suspectes dez qu'elles[5] ne sont point appuiées de votre approbation. Comme M. Bouguer travaille toujours sur ce Principe, je crois, qu'il est de l'interest du progrèz des sciences d'eclaircir entierement cette question; aussi je prepare un Mémoire détaillé là dessus.

Si la Théorie de la Manoeuvre des Vaisseaux m'avoit paru digne de votre attention, j'aurois eu l'honneur de vous en faire présenter un Exemplaire: mais les Elemens d'un art destinés pour des Ecoliers m'ont paru des objets trop foibles, pour mériter les régards d'un si grand Homme. Cépendant, comme j'espere que vous voudrés bien agréer mon Mémoire, j'y joindrai un de mes Livres.[6]

Je n'ose vous démander la permission de publier la lettre dont vous m'avés honnoré:[7] peut-etre seroit elle nécessaire pour detromper M. Bouguer et ses partisans. J'attens vos ordres là dessus. J'ai l'honneur d'etre avec un respect infini, Monsieur, Votre très humble et très obéissant Serviteur Savérien

à Paris ce 12 juillet 1746.

à l'Hotel de la Couronne Rue de la Parchéminerie


Fussnoten

  1. Ein Kreuz verweist hier auf die Note am Fuss der Seite: "Cet Ouvrage a pour Titre: Traité du Navire, de sa construction et de ses mouvemens."
  2. Ein Kreuz verweist hier auf die Randnote "Mâture de M. Bouguer."
  3. Ein Kreuz verweist hier auf die Randnote "meme Ouvrage deja cité."
  4. Hier wurde die Randnote in den Text eingefügt
  5. Im Manuskript steht "elle"
  6. [Text folgt]
  7. Es handelt sich um den Brief von Johann I Bernoulli an Alexandre Savérien von 1746.05.29


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