Bernoulli, Johann I an Maupertuis, Pierre Louis Moreau de (1731.05.05)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Maupertuis, Pierre Louis Moreau de, 1698-1759
Ort Basel
Datum 1731.05.05
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 662, Nr.9
Fussnote Am Briefkopf eigenhändig "à Mr. de Maupertuis". Auf der letzten Seite eigenhändiges P.S.



File icon.gif M.r

Cinq ou six jours aprês la reception de V.e Lettre du 23 Avril,[1] M.r Deuchert me fit remettre la belle bourse que Vous Lui avez confiée pour moi, contenant cent jettons de l'Acad. comme aussi les programmes et le L[ouis] dòr neuf, dont je fis payer d'abord à M.r Moula les 20 Livres suivant V.e Ordre, mon fils gardant le reste pour le livre des Chats.[2] Quant au présent je suis honteux de le recevoir sans savoir par quel endroit je puisse l'avoir merité, car le peu que j'ai travaillé pour Vous depuis vos présents anterieurs n'est pas à comparer à leur prix; Ainsi si Vous continués de cette manière à me combler de V.e generosité, j'ai bien peur que je ne reste V.e debiteur toute ma vie, sans étre en êtât d'aquiter mes detes. Ma femme voudroit se servir de ses beaux jettons pour le jeu de l'hombre en place de marques, mais il me semble que ce seroit profaner ce sacré dépôt par un usage si meprisable, outre que l'emprunte des piéces s'useroit et s'effaceroit en peu de tems au grand dommage de leur beauté. Cependant je suivrai la decision que Vous donnerez sur nôtre differend. Il faut que Vous ayez M.r une grande prédilection (pour ne pas dire préjugé) pour tout ce qui part de moi, puisque Vous traités d'File icon.gifexcellente ma dern.e Dissert. sur le Corps tombant sur l'hypotenuse etc. avant que de l'avoir étudiée. Je souhaite que la lecture et l'examen que Vous en ferès ne demente pas la bonne Opinion que Vous en aviés conçuë. Vous aurés soin que ma piéce sur les Tautochrones soit imprimée plus correctement que mon Discours sur le mouvement et celui sur les orbites des Planêtes,[3] qui fourmillent de fautes d'impression. De ce que le volume des Mem. pour 1730 s'imprime deja je conclus que le précedent de 1729 doit ètre imprimé; cependant je ne l'ai pas encore réçû; on a peutètre oublié de me l'envoyer. Depuis ma derniere lettre[4] j'ai apris que la refutation en question faite contre moi en Angleterre n'étoit autre chose que la Critique de Robins,[5] qui regarde mon Discours sur le mouvement, ce qui ne me donne aucune inquietude puisque j'ai deja averti le Public de mon sentiment sur cette miserable critique, cependant je m'attens à ètre aussi attaqué en Angleterre sur les Tourbillons, mais je m'en moquerai, d'autant plus que des Gens raisonnables comprendront bien, que j'ai écrit ma piéce pour m'accomoder au gout de mes Juges et non point au mien. Dès que l'Acad. proposera pour sujet la matiére du systeme de M.r Newton dont je Vous ai communiqué ici mes Idées pour expliquer l'attraction aparente des Planètes en raison doublée reciproque des distances au Soleil par une cause physique sans suposer une attraction réelle, je pourrai reparer le tort que M.rsFile icon.gif les Anglois croiront que j'ai fait de ce systéme.

Cette Lettre écrite jusqu'ici j'allois Vous entretenir sur la Determination de M.r de Mairan sur la plus grande vitesse d'un Corps qui tombe dans l'argille; mais voici un coup de foudre qui me met dans la dern.e Consternation, et qui m'ôte par conseq. toute attention necessaire aux meditations de Mathem., qui demandent un esprit tranquille, comme Vous le savés aussi bien que moi; c'est qu'on vient de m'annoncer une horrible banqueroute, où je suis interessé pour plus de 7 mille Livres argent de France; Vous connoissés le jeune Muller qui a pour Epouse la niéce de M.r Deuchert, ce sont ses 3 frères ainés qui ont fait cette Banqueroute contre l'attente de tout le monde, d'autant plus que l'un d'eux est un des premiers Magistrats de cette ville: le malheur qui m'arrive par là est accablant et un des plus sensibles, parceque la commune voix dit, que les Creanciers n'en retireront pas la 10.me partie de leur argent. Vous voyés mon cher Monsieur que si ces malheurs qui me frappent coup sur coup continuent à m'arriver encore quelque peu de fois, je serai reduit à la beçasse sans ressource, vû que le peu de bien dont je dois tirer les revenus pour ma subsistance est toute entre les mains de nos banquiers, qui peuvent me le voler, quand ils voudront, ne me laissant que ma chètive pension annuelle, laquelle ne fourniroit pas pour 2 mois de l'année la subsistance à ma famille.[6] Adieu M.r je suis quoique dans ce triste état avec la mème estime et sincerité V.e etc. J. Bernoulli.

Bàle ce 5. Mai 1731.

File icon.gif P. S. Le trouble de mon Esprit me faisoit oublier de Vous dire, que Mr. Herman est enfin arrivé ici, il y a environ 3 semaines, en bonne santé. Il m'a apporté des lettres de mon fils.- [7]


Fussnoten

  1. [Text folgt]
  2. [Text folgt]
  3. [Text folgt]
  4. [Text folgt]
  5. [Text folgt]
  6. [Text folgt]
  7. [Text folgt]


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