Bernoulli, Johann I an Maupertuis, Pierre Louis Moreau de (1730.11.09)
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Maupertuis, Pierre Louis Moreau de, 1698-1759 |
Ort | Basel |
Datum | 1730.11.09 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 662, Nr.5 |
Fussnote | Eigenhändige Nachschrift |
Ma charmante goute a eu la bonté de m'accorder une trève, mais sans en stipuler la durée, il ne depend que d'elle de recommencer à me faire la guerre quand elle voudra; pendant deux mois elle m'a repris et quitté par intervalls.
Les Rois qui n'en sont pas exemts la donneroient volontiers à leurs Royaumes entiers si par là ils en pouvoient ètre delivrés; mais quant à moi j'ai plus de charité et j'aimerois mieux avoir la goute continuellement et toute ma vie, que de souhaiter qu'une Province l'eut pour moi. C'est un sacrifice que chacun devroit faire pour le bien de son prochain, si la transplantation de la goute étoit possible. Je vous renvoye ici V.e Memoire sur la Courbe aequab. access.; il me plait fort bien et je ne le trouve nullement trop allongé, il me semble au contraire, que Vous ètes en certains Endroits trop concis, où il falloit donner quelque Explication, par ex. quand Vous dites art. 7 "J'ai , dont l'integrale est " Vous passés trop legerement par dessus sans expliquer, pourquoi il falloit multiplier l'Equation par pour en rendre integrable le second membre, et comment on trouve ce ; Un maitre versé comme Vous le voit d'abord, mais on écrit pour le public où il y a bien des Geomètres qui ne le verront pas. J'ai ajouté mes Remarques sur M.r Memoire puisque Vous l'avés souhaité: peutètre y trouverès quelque chose qui Vous contente. Voici aussi M.r mon Essai[1] que je Vous ai promis sur les Tautochrones dans un milieu resistant comme les quarrez des vitesses, je l'ai fait copier par M.r Moula suivant V.e souhait, sans cela je Vous l'aurois envoyé écrit de ma main; Vous voyés que cette piéce est bien plus longue que la V.e, n'ayant pas honte d'avouer que je n'ay pas encore trouvé l'art d'ètre court et clair ensemble; c'est que j'ai voulu eplucher cette matiére à fond, Vous jugerés si j'ai reussi. Comme elle a beaucoup d'affinité avec la V.e je Vous laisserai le maitre de traduire mon Ecrit en françois pour le lire aussi dans quelqu'une de Vos assemblées sous V.e nom. Vous y pourrés faire tels changemens que vous trouverés convenables afin que la pièce soit véritablement de V.e façon: mais si Vous faites le moindre scrupule là dessus je permets bien que Vous la donniés pour la mienne, d'autant plus qu'il y a longtems que je n'ai rien communiqué à l'acad. et que vous m'avés exhortés Vous méme d'y envoyer quelque morceau. Cependant Vous en ferés comme bon Vous semblera; Vous en ètes le Maitre comme de tout ce que je Vous ai communiqué. Je viens de recevoir une lettre de mon fils à Petersb.,[2] où il me charge de vous temoigner la Continuation de son Estime; quand il repassera un Jour dans nos climats, il ira certainement à Paris pour faire connoissance avec Vos savans et en particulier avec vous.[3] Il me marque que M.r Herman a enfin obtenu sa dimission et qu'il partira bientòt pour revenir dans Methodus differentialissa patrie;[4] il ajoute que ma solution de son Problème d'un mobile descendant sur l'hypotenuse d'un Triangle l'a bien contenté, mais que dans le moment qu'il ouvrit mon Papier pour le lire, il étoit tombé tout d'un coup sur le fondement de la Conservation des forces vives, avant que d'avoir encore rien lù dans mon Ecrit; faut-il l'en croire sur sa parole, ou est-ce peutètre l'inspection de la figure qui lui a ouvert ou plutot desillé les yeux? Cependant il ne dit pas que M.r Euler ni personne autre en soit aussi venu à bout.
Mr. Deuchert retabli de sa maladie partit enfin avanthier et se chargea du paquet pour Vous contenant le Traité de M.r Moivre,[5] ainsi Vous le recevrés bientôt car il a pris la Poste. Si le nouveau livre de M.r Sterling Methodus differentialis fourmille de fautes comme son premier traité, que nous avons examiné ici, vous serés degouté de sa Lecture, avant que de l'achever. Je suis du profond de mon Coeur
Monsieur ... etc. Bernoulli.
Bâle ce 9. 9bre 1730
Ma femme qui se porte mieux et tous ceux qui m'apartiennent vous font tous leurs très humbles obeissances.
Vôtre derniére Lettre a été sans datte.[6]
Fussnoten
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