Bernoulli, Johann I an Barbaud (de Thiancourt), Henri-Alexandre (1729.09.25)
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Barbaud (de Thiancourt), Henri-Alexandre, 1686-1739 |
Ort | Basel |
Datum | 1729.09.25 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 675:Bl.137-138 |
Fussnote | Am Briefkopf eigenhändig "à Mr. de Thiancourt" |
Monsieur
J'ai l'honneur de Vous annoncer l'heureuse arrivée de Mr. de Maupertuis, qui se fit Mercredi passé;[1] il ne manqua pas de me venir voir le méme jour et de diner avec moi. Je le trouve fort honnéte et d'une Conversation agreable, dont je pourrai profiter; mais je ne sai, si de mon Côté je pourrai Lui donner toute la satisfaction qu'il attend de moi, car à l'age où je suis je commence à sentir les infirmités de vieillesse et à n'avoir plus la méme vigueur que j'avois dans ma jeunesse, et qui est si necessaire pour s'attacher à de longues et profondes meditations, telles que demande la sublime Geometrie dont Mr. de Maupertuis souhaitera peutétre des mystéres, qui surpassent presentement mon activité. Quoi qu'il en soit je Lui communiquerai trés volontiers tout ce que je trouverai dans mes Mscripts, sans Lui rien cacher; je me ferai méme un plaisir singulier de Lui faire part de mes decouvertes les plus recentes, que je n'ai pas encore publiées, et qui par cela me devroient rendre circonspect et mysterieux, mais que ne dois-je à l'étroite amitié dont Vous Nous honorés tous deux? Enfin je ferai tout mon possible pour le contenter et pour qu'il ne regrette pas le tems qu'il passera ici sous mes auspices.
Mad.me V.e Tante et M.e V.e Mére, chés lesquelles je l'ai mené le méme jour pour Leur faire sa reverence, se sont chargé de faire parler à Mr. et M.e Waldkirch de vis à vis, pour recevoir Mr. de Maupertuis en leur maison et pension; Il y est actuellement depuis avant hier et je crois qu'il y sera fort bien: il m'auroit été impossible de le loger chés moi, parceque tous mes appartemens sont occupés par ceux de ma famille, car j'ai encor ici Fils et Fille qui étant devenus grands ont succedé à ceux qui sont absens. Il sera sans doute charmé d'étre si prés du Kohlerhoff[2] pour jouir plus souvent de l'agreable Conversation de Mesdames et de M.le V.e soeur; son contentement sera parfait, si comme il m'a dit que Vous Lui avés ecrit, nous pourrons jouir encor de V.e présence avant la fin de cette année, ce que je souhaiterois de tout mon coeur. Je ne Lui ai encore rien dit de ma piéce que j'ai envoyée à Mr. de Fontenelle; je Lui en parlerai pourtant quand je le jugerai à propos et que Vous me le conseillerés. J'ai eu la méme pensée que Vous, Mons.r qu'il seroit peutétre bon de composer un autre memoire ecrit de differente main, sur mon hypothése particuliére touchant les Tourbillons, et de presenter à l'Acad. l'un et l'autre mémoire; j'ai balancé quelque tems, si je le ferois ou non, mais j'ai trouvé des raisons qui me le dissuadoient, outre que le tems ne me le permettoit pas; Je me suis contenté d'insinuer indirectement dans mon Discours, que je pourrois communiquer encore d'autres meditations, si celles que je donne étoient reçues favorablement. Cependant je ne sai, s'il y aura beaucoup à espérer pour moi, le nombre des piéces qui precedent la mienne etant fort grand sans compter celles qui auront été données par aprés; ma piéce est cotée la 19.e suivant le Recepissé que Mr. de Fontenelle m'a envoyé. Jugés si parmi tant de Concourans il y a quelque apparence de triompher.
Je suis avec tout l'Attachement possible Mr. V.e tr. h. et tr. ob. serv. J. Bernoulli.
Bâle ce 25 7.bre 1729
Fussnoten
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