Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1728.10.19)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1728.10.19
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 321, pp.161-162
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

Je reponds aux principaux points de Votre chere lettre du 11. 8bre: je ne croyois pas que la These de Mr. Spleiss valut la peine d'etre annoncée dans la gazette de Berne; je n'en ai rien sçû, cependant je serois curieux de savoir qui l'y a fait inserer, sans doute ce n'est pas un des Amis de Mr. Stehelin, car cette affaire lui fait peu d'honneur. Quand je rencontrerai Mr. le D.r Buxtorf, je le ferai resouvenir d'envoyer à Mr. Woolhousen un exemplaire de sa Dissertation inaugurale. Je fus frappé d'etonnement en lisant ce que Vous me racontés de Mssrs. Gesner, d'autant plus que ces deux Freres me paroissent avoir eu une fort bonne education, étant tres honetes Garçons et tres modestes, sur tout le Cadet: Peutetre que l'affaire en question s'est passée dans leur jeunesse, où ils ne savoient pas encore l'importance du fait; Je ne sai pas encore jusqu'où ira la reconnoissance de celui qui se sert de mon information, car je n'en ai encore rien reçû; Mais je n'en desespere pas. Je me suis informé sur ce que Vous me demandés touchant notre Zuchthauss ou Discipline: Il y a toujours place assés et peutetre pour plus d'une douzaine de Vaut-riens; mais on ne peut pas determiner le prix à moins qu'on ne s'explique sur les conditions et les manieres dont on veut qu'on traite le jeune homme qu'on veut y loger: il faut donc dire s'il doit avoir une chambre pour son particulier ou étre avec plusieurs autres de ses semblables, item si on lui doit constituer un Gardien qui le soigne et garde à vuë, item de quelle maniere on veut qu'on le nourrisse, si on le reduira au pain et à l'eau comme un mechant garnement, ou si on le fera manger en commun avec les Orphelins (car on y nourrit aussi ces sortes de jeunes Gens par charité) ou enfin si la Personne en question doit etre traitée plus splendidement qu'à l'ordinaire; Ainsi File icon.gif Vous rapporterés cette reponse à ceux qui Vous ont donné la commission pour qu'ils prennent là dessus une resolution convenable, laquelle m'etant ensuite signifiée, je me mettrai en état de leur donner une reponse positive sur leur demande. On m'a dit que ceux qui se chargent d'une telle commission sont obligés de donner caution pour le remboursement des fraix et de la pension, comme aussi de produire d'avance par ecrit le consentement de Votre Magistrat ou au moins celui du Parentage de la Personne qu'on veut encoffrer dans la Discipline, parce qu'on a eu des Exemples de certaines Gens pour lesquels aprés qu'ils ont été nourris longtemps, non seulement personne n'a voulu payer ni les racheter, mais les principaux de leurs Parents ont chicané en protestant contre l'affront qu'ils pretendoient étre arrivé à leurs Familles.

Depuis que Vous m'aviés une fois ecrit qu'il s'étoit elevé une dispute entre Mr. le D.r Iselin et le jeune Mr. Waser touchant le payement de l'information que le premier demandoit, je n'ai plus rien entendu parler de cette affaire; je voudrois bien savoir comment elle a été terminée, et en particulier si Mr. Waser est bien content du traitement qu'il a reçû chés Mr. Iselin, sur tout s'il ne se plaint pas de sa Table; je Vous en demande en confidence des nouvelles un peu specifiées, ce n'est pas par curiosité mais par une raison singuliere, que je Vous dirai peutetre un jour, quand je serai eclairci. En attendant je suis du plus profond de mon coeur Monsieur Votre treshumb. et tr. ob. ser.tr J. Bernoulli

Bâle ce 19. 8bre 1728.


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