Scheuchzer, Johann Jakob an Bernoulli, Johann I (1728.09.26)
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| Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
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| Autor | Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733 |
| Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
| Ort | Zürich |
| Datum | 1728.09.26 |
| Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
| Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 667, Nr. 113* |
| Fussnote | |
Monsieur et tres honoré Ami.
J'ay passé six semaines à Bade, où je faisois l'abecedaire et docimaste: le premier de ces titres me convient par rapport à un Indice specialissime sur l'Histoire du Monastere de S. Gal laquelle j'ay tirée de 12 grands Tomes in folio, où il n'y a que des Diplomes, ouvrage dont il n'y a que 6 Exemplaires imprimés: le second par rapport à l'examen des Eaux, que j'ay fait passer par tous les armes. Je croyois faire un contrepoids aux danses, debauches, et à une oisiveté quasi invincible laquelle regne dans ce lieu.
Estant de retour je viens recevoir votre tres chere du 31. d'Aout sans que j'aye vu le porteur de la Lettre, dont le frere cadet ne se trouve pas ici mais, à ce qu'on dit, à Marpourg chez M.r Wolf. M.r Haller m'a honoré de sa visite, c'est une personne de bon gout, et qui fait esperer beaucoup. Vos nouvelles, qui regardent votre doctrine sur les forces vives, me font beaucoup de plaisir; les applaudissements que vous en recevez de toute part vous doivent etre plus chers que le prix qu'ont remportées les miserables rhapsodies d'ecolier. Je vois que c'est une chose fort delicate aux Juges commissionaires sur les pieces, qui leurs viennent en mains. Ne pourroit on pas, avec permission du Protestantisme prier le Souverain Pere de l'Eglise qu'il leur donne un bon morceau de son Infaillibilité? Je ne doute pas que nous verrons des pieces pour et contre la sentence sans appel.
Je felicite de mon coeur Mons.r votre fils sur la belle decouverte verifiée en Danemarc en faveur du Systeme de Copernic, que nous autres, poma natantia, releguons encore hardiment aux heresies.
J'ay observé aussi le tremblement de Terre du 3. Aout estant dans mon laboratoire, les chocs duroient environ un demy Pater noster, et n'etoient pas si rudes comme à Strasbourg, Berne, aux Bains de Bade et ailleurs. Les Cantons Catholiques n'etoient pas exempts, le Canton de Lucerne en fut aussi emu, les limites des observations qui me furent envoyées, s'etendent jusques à la racine de la montagne de S. Godard. J'ay recu aussi des Lettres de Cobourg en Saxe, où le tremblement se sentoit aussi. Il faut, que la matiere mise en mouvement soit bien avant dans les visceres de la Terre, et d'une grande force pour mettre en secousse une si grande masse de Terre. Je ne doute pas aussi, qu'on auroit observé un chasme ou quelque Meteore semblable, si le phenomene eust eté dans une sombre nuit. Je vous suis bien obligé pour vos sentimens.
Adieu. Je suis de tout mon coeur Monsieur votre tresh. et tres ob. servit.r J. J. Scheuchzer.
Zuric ce 26. Sept. 28.
Je desirerois les deux Diss. sur la Lumiere, l'une de M.r le D. Stehelin de Refractione, l'autre de M.r Haller.
A Monsieur
Monsieur le Docteur Jean Bernoulli
Prof.r des Math. trescelebre
à
Basle
Fussnoten
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