Scheuchzer, Johann Jakob an Bernoulli, Johann I (1726.10.26)

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Autor Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1726.10.26
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 667, Nr. 105*
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami.

J'espere que vous recevrez bientot des bonnes nouvelles de Mons.r votre fils, et de son heureux etat, vous priant cependant de chasser tous les chagrins, qui ne font ni avancer les postes, ni les reculer. Les tristes nouvelles viennent ordinairement trop tost, et les bonnes trop tard: C'est ce qui me console, qui ay trois fils dans differents quartiers du monde, l'un en Angleterre, l'autre en Italie, et le troisieme à Augspourg.

Il est dommage que les deux Gessner sont imbus d'une suffisance, vertu qu'ils ont succé de leur Pere, qui regarde toujours ses enfans avec un Microscope, et qui n'a pas en ce genre son egal. Le Cadet, à qui j'ay donné un temoignage, est en cela plus sage, que le Pere et le frere ainé: je l'ay rendu tel par un grand nombre des representations sinceres faites sur le pied du proverbe, οἴησις ἐγκοπ τῆς προκοπῆς.

Il n'y a personne qui ait observé ici la Lumiere boreale du 19. oct. et qui a eté observée aussi du coté de Neufchatel. Je vous suis bien obligé pour la communication.

Mess.rs les Censeurs se plaignent, de ce que je leur ay reproché en face en presence des Seig.rs de l'Etat les transgressions de leurs Loix, et les injures, qu'ils m'ont File icon.gif faites depuis plus de 20 ans, sans pourtant qu'ils ayent nié le fait, ou l'excusé en ma presence. Toute ma satisfaction consiste en cela, que j'avois l'occasion de faire un portrait de leurs passions contre moy, et contre ma Philosophie, et de me declarer, que je n'aye ni le corps ni la volonté de souffrir d'avantage leurs impertinences. J'espere meme, qu'ils me traitteront pour l'avenir plus doucement, d'autant plus, que je me puis flatter de la protection de l'Etat. Cependant la sentence n'est pas encore donnée; je continue pourtant à expedier mes papiers. Toute la Genese sera bientot à Augspourg, et aura environ 115 planches. La Grace que j'ay demandé de nos Seigneurs est, qu'ils laissent finir l'ouvrage, et qu'ils donnent aprés un ordre à leurs scavans de le faire passer par leur baguette, et que je m'oblige d'imprimer leurs Censures à la fin du Livre sous leurs noms, pour les soumettre à la Censure de l'univers. Est ce qu'un honnete homme peut offrir d'avantage?

Adieu. Je suis de tout mon coeur Mons.r votre tresh. et tres ob. servit.r J. J. Scheuchzer

Zuric ce 26. Oct. 26.


Fussnoten


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