Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1726.09.21)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1726.09.21
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 321, pp.127-128
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

Pour ne me pas renouveller la douleur tres sensible que la perte de mon fils ainé m'a causée, je ne m'arreterai pas longtemps sur tout ce que Vous m'en dites de plus consolant: Je me contente de Vous marquer que j'en suis tout-à-fait edifié, ce dont je Vous remercie infiniment; Vos raisons alleguées pour me porter à souffrir patiemment cette perte sont sans replique, je les goute aussi d'autant plus volontiers, que je puis les joindre à la maniere dont Tacite s'est consolé de la mort de son Beaupere Agricola et que je veux m'appliquer "Quicquid ex Agricola amavimus" (dit Tacite) ", quicquid mirati sumus, manet, mansurumque est in animis hominum, in aeternitate temporum, fama rerum, nam multos velut inglorios et ignobiles oblivio obruet; Agricola posteritati narratus et traditus superstes erit." C'est la consolation que vient de me donner un Gentilhomme savant et fort versé dans la lecture des Anciens Auteurs: Il n'y a de difference que celle qu'Agricola comme Beaupere est mort devant son Gendre Tacite selon le cours ordinaire de la Nature, au lieu qu'ici inverso fatorum ordine c'est le Pere qui doit pleurer le decés de son fils.

Les deux Freres Mrs. Guessner me vinrent voir avanthier, le nouveau arrivé qui est le Cadet mais plus grand garçon que son ainé, me remit Votre Lettre et me donna à lire le temoignage tres beau et tres energique dont Vous l'avés honoré; S'il est tel comme Vous le decrivés, il est assurement tres digne de louange et il merite par consequent qu'on contribue tout à cultiver ses talens et à le faire avancer vite dans une si belle carriere où il a fait de si heureux comFile icon.gifmencements. Pour ce qui est de son ainé, que je vis avanthier pour la premiere fois, je me souviens que Vous n'en avés pas parlé avec le meme avantage, mais au contraire que Vous me l'avés depeint comme un garçon hautain, rempli de vanité, haisseur des mathematiques et de la saine philosophie, ce qui me fait soupçonner qu'il ne s'est pas bien comporté envers Vous, Vous ayant peutetre payé d'ingratitude, comme j'ai eu aussi plusieurs Disciples ingrats qui m'ont fait du mal pour le bien qu'ils avoient reçû de moi. Cependant l'un et l'autre de ces deux freres me prierent de leur donner des leçons de Mathematiques, ce que je leur ai promis de faire aussitot que j'aurai recouvré mes forces qui ne sont pas encore retablies aprés ma grande et longue maladie: L'usage des eaux de S.t Maurice m'auroit fait assés de bien, s'il n'avoit pas été troublé par la triste nouvelle de Petersbourg. Adieu mon cher et portés Vous bien. Je suis du plus profond de mon coeur Monsieur Votre treshumble et tres-obeissant Serviteur J. Bernoulli

Bâle ce 21. 7bre 1726.


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