Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1725.11.07)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1725.11.07
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 321, pp.123-124
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

J'ai reçû deux de Vos lettres, aux quelles je dois reponse: je commence par la derniere qui me fut rendue hier; C'est pour Vous desabuser de Votre erreur que je hate à Vous ecrire quoique accablé d'affaires: Vous étes dans la persuasion que Nous avons des Peintres excellents en fait de Portraits, mais rien moins que cela; le plus habile de nos Peintres qui est Mr. Huber excellent Tireur de portrait demeure à Berne depuis longues années où il a beaucoup de pratique, c'est donc pour gagner sa subsistance qu'il s'y est transporté avec toute sa famille, ne trouvant pas ici assés de quoi vivre. Mr. Wetstein est vieux et ne travaille plus, avec cela il n'est pas Sorcier dans son art, de sorte que Mr. Votre Fils ne trouveroit pas son compte chés un tel Maitre, non plus que chés Mr. Meyer qui est un jeune homme sans femme et sans famille, et qui est aussi Tireur de portrait, mais dont l'habilité est fort modique, y ayant toujours quelque chose d'estropié dans ses dessins et son coloris ne valant rien du tout: Enfin je ne connois aucun Maitre chés nous, sous les auspices du quel Mr. Votre fils puisse se perfectionner: Je Vous conseillerois de l'envoyer à Paris où la Peinture fleurit presentement plus que jamais; il y trouvera des Maitres qui le rendront habile en peu de temps, puis qu'il a déja fait de si beaux progrés.

Je ne sçavois pas le depart du Nonce de Lucerne; La cour de Rome se ressentira de la conduite du Magistrat de ce Canton, elle le foudroyera peutetre, et l'excommunication aura des suites, mais qu'importe? je ne vois pas que ces suites puissent nous entrainer dans quelque malheur, au contraire cela pourroit File icon.gif donner occasion à Mess.r de Lucerne d'ouvrir enfin les yeux et de secouer le joug et la tyrannie du Pape.

Il est vrai ce que Vous dites dans Votre penultieme, que j'ai assés bien epluché tout ce qui appartient à la manoeuvre des vaisseaux pour étre en état d'entrer en lice pour le prix de l'Academie des sciences, mais Mss.rs les Academiciens ne veulent pas se contenter de raisonnements quelque solides qu'ils soient, ils demandent des experiences que le Lieu de ma demeure ne me permet pas de faire; outre tout cela mes occupations scholastiques qui commencent de devenir plus penibles m'otent le loisir de m'adonner aux meditations que j'ai été obligé de congedier pour un an.

La moitié de Votre homme adulte enfoncé dans une pierre est bien l'epreuve que ce soit le reste d'un homme peri dans les eaux causées si Vous voulés par une inondation violente et subite, mais il seroit difficile de prouver que cette inondation ait été le Deluge universel.

Je me flatte que mes fils arriveront, Dieu aidant, cette semaine à Petersbourg; mais je n'en pourrai recevoir des nouvelles que vers la fin de cette année. Je Vous remercie des voeux que Vous faites en leur faveur: Dieu Vous conserve avec toute Votre chere Famille en toute sorte de prosperité. Je suis avec une extreme passion Monsieur Votre tr. humb. et tr. ob. serv.tr J. Bernoulli

Bale ce 7. 9bre 1725.


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