Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1725.05.11)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1725.05.11
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 321, pp.105-106
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

Je Vous rends graces de Votre triple felicitation sur le retour de mon fils, sur le prix qu'il a gagné en France, et sur son voyage à Petersbourg; je souhaiterois bien de sçavoir d'où Vous avés la nouvelle de son heureux succés du prix, je demande cela parcequ'il y a des gens ici (peutetre des envieux) qui disent que la gazette de Zuric avoit marqué une autre Personne qui doit avoir remporté le prix. J'ai parlé à Mr. Stauder touchant ce que Vous souhaités des ossements qu'il a apporté d'Arlesheim, il m'a dit, qu'il a déja envoyé le tout à Constance; ainsi il Vous sera plus facile d'en avoir de cette Ville là qui Vous est plus proche que d'ici; cependant il m'a assuré qu'aprés le desseichement les plus gros morceaux sont tombés en petites pieces, et que le poids de 16 livres qu'il en avoit s'est reduit à la moitié. Je pense bien comme Vous que ces os sont des reliques du Deluge, mais je doute que ce soit precisement ce qu'on appelle l'unicorne fossile, car Vous sçavés qu'on tient que l'unicorne fossile appartient au Royaume des mineraux et non pas à celui des animaux.

Il n'est pas malaisé de determiner le poids du mercure qui couvriroit la Terre à ces 4 differentes hauteurs de 28", de 27" 2"', de 25" 10"' et de 19": car il n'y a qu'à multiplier Vos quatre grands nombres 100825 etc. par le nombre de livres qu'un pied cubique pese, c'est à dire, par 977⅓; mais cela est si facile que Vous n'avés pas besoin de mon aide pour cette operation, ainsi je ne comprends pas, en quoi Vous desirés que je Vous File icon.gif montre le chemin. Mes fonctions scholastiques vont toujours leur train, je succombe presque sous le fardeau pesant d'un travail qui m'ennuye de plus en plus et qui m'occupe nuit et jour; car aprés avoir souffert pendant le jour les plus accablantes fatigues, je passe la nuit en mille reveries et songes qui troublent mon repos; il faut que j'aye la nature bien forte si je ne m'attire une maladie dangereuse: j'ai déja gagné un rhûme opiniatre, un mal d'estomac et une indigestion, sans que personne ait pitié de moi ni qu'on me demande, pourquoi veux tu sacrifier ta vie pour une patrie ingrate? Vous croyés qu'au milieu de mes travaux j'ai quelques moments pour retourner à mes serieuses etudes; je Vous dis que j'ai bien peu de ces moments, et que si j'en ai, je les employe pour la plus part ou à ecrire une lettre à quelque Ami comme je fai presentement, ou à sommeiller pour me dedommager un peu de la perte du sommeil de la nuit. Adieu! Je suis toujours sans reserve Monsieur Votre tr. humb. et tres ob. ser.tr J. Bernoulli

Bale ce 11. Maij 1725.


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