Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1723.03.03)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Ort Basel
Datum 1723.03.03
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms H 321, pp.3-6
Fussnote Auf p.6 Adresse und Siegel



File icon.gif Bâle ce. 3. Mars 1723.

Monsieur et tres honoré Ami

Je suis un peu malade d'un rhumatisme, c'est pourquoi je ne serai pas long: C'est une maladie, qui a mis au tombeau le bon Mr. Varignon, le meilleur de mes Amis en France. Nous vous avons bien de l'obligation mon fils et moi de la sincere felicitation, que Vous nous avez faite à l'occasion de son avancement à la Chaire en Droit à Berne:[1] Dieu veuille accomplir Votre voeux, et seconder le mien qui tend à Vous feliciter aussi d'un heureux succés dans Votre brigue pour le Secretariat de Bade; j'espere que pour ce coup Vous emporterez cette charge: il me semble que c'est le moins qu'on peut Vous donner en recompense des soins, du travail, des sueurs et de tant de fatigues que Vous avez déja essuyé en faisant le Catalogue de Votre Bibliotheque.[2] Mes tres humb. compliments s. v. p. à Mr. Votre Frere; je Lui fait aussi mes remerciments de ce qu'il nous a bien voulu feliciter sur le meme sujet: mon fils lui sera sans doute obligé, s'il veut lui communiquer les plans de son Histoire de la Suisse[3] applicativement à la politique: Il pourra s'en servir utilement dans la charge qu'on vient de lui confier.

J'ai lû dernierement le memoire que Mr. Votre Frere, M. Muralt et M. Voguel ont presenté à Vos File icon.gif Seigneurs touchant l'affaire de la paque de 1724.[4] J'y ai vû qu'ils ne font autre chose que se conformer simplement au Conclusum de Ratisbonne par les raisons qu'on y allegue, sans se donner la peine de les eplucher. Comme notre Magistrat, qui m'a communiqué aussi ce Conclusum, m'a demandé mon sentiment sur ce chapitre, j'ai dressé un assez long memoire que je Lui presentai Samedi passé:[5] J'y conclus à la verité que l'on peut et que l'on doit se conformer à l'arret de Ratisbonne, mais par une pure raison d'Etat et de politique, et non point à cause des fondaments pris de l'exactitude astronomique; car je fai voir qu'une telle scrupulosité peut jetter en de plus grands inconveniens, que ne sont ceux qui resultent de l'usage des cycles selon le Calendrier Gregorien, en ce qu'il peut arriver que dans deux differentes villes la pleine lune paschale se fasse avant minuit dans l'une et aprez minuit dans l'autre Ville; c'est à dire qu'il soit encore par exemple samedi dans la plus Occidentale et deja dimanche dans la plus Orientale: supposez donc que l'une et l'autre de ces deux villes ay[e] embrassé le nouveau Statut de Ratisbone, il faudra que dans l'une de ces deux villes on celebre la paque 8 jours plutot que dans l'autre, ce qui seroit justement contre File icon.gif l'intention de ce meme statut: mais j'ai encore fait sentir d'autres absurdités, qui sont tout à fait ridicules, qui suivent de la methode trop precise d'observer le calcul astronomique: J'ai insinué dans mon memoire que la fixation du jour de paque etant entierement indifferente et arbitraire, on pourroit fort bien passer par dessus les Canons du Concile de Nicée et que sans faire attention à la plaine lune, on pourroit destiner toujours pour celebrer cette fete le premier dimanche du printemps c'est à dire celui qui suit immediatement le 21. de Mars: ce qui seroit une chose commode pour la vie civile, sur tout pour les marchands, auxquels il importe de sçavoir ce jour non seulement pour une mais pour plusieurs anné[es] suivantes, afin de regler leurs affaires de foires qui dependent du jour de la paque, le quel pourroit de cette maniere étre sçû facilement sans étre astronome et meme sans avoir un almanach. J'apprens que mes raisonnements ont été goutés dans notre Conseil, et qu'on y a ordonné de communiquer mon memoire à Votre Magistrat[6] avec la liberté s'il le trouve à propos d'en faire part au Corps Evangel. de la diete de Ratisbone: je croi que ce memoire sera envoyé aujourdhui à Zuric; je serai curieux de sçavoir ce qu'on y en jugera. Aprez les compliments de toute ma maison, j'ai l'honneur de Vous assurer que je suis toujours le meme, Monsieur Votre tr. etc. J. Bernoulli

File icon.gif A Monsieur

Monsieur Jean Scheuchzer

tres Celebre Docteur en Medicine

de l'Academie Imperiale des Curieux

à

Zuric.


Fussnoten

  1. Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1723.02.07.
  2. Zu Johannes Scheuchzers Arbeit als Bibliothekar der Bürgerbibliothek siehe seinen Brief an Johann I Bernoulli von 1716.02.09.
  3. Im Brief an Johann I Bernoulli von 1723.02.06 bot Johann Jakob Scheuchzer Nicolaus II Bernoulli die Pläne der eigenen historischen Arbeiten an.
  4. Die hier angesprochene Angelegenheit betrifft die Berechnung des Ostersonntags für das Jahr 1724. 1700 wurde von den evangelischen Ständen der so genannte verbesserte julianische Kalender eingeführt. Dieser entspricht dem gregorianischen Kalender mit einem Unterschied. Während die Berechnung des Ostervollmonds im Hinblick auf die Bestimmung des Ostersonntags beim gregorianischen Kalender mittels des Epaktenzyklus erfolgte, benutzte der verbesserte Kalender Keplers Rudolfinische Tafeln. Die unterschiedlichen Bestimmungsmethoden führten dazu, dass 1724 der Ostersonntag im gregorianischen Kalender eine Woche früher eintreten musste als im verbesserten. Am 30. Januar 1723 wurde vom Reichstag zu Regensburg in dem Conclusum in conferentia evangelicorum beschlossen, dass die evangelischen Stände trotz dieser Differenz weiterhin den astronomischen Tafeln folgen würden. Dieses Conclusum wurde nach Zürich gesandt und von dort aus den weiteren eidgenössischen evangelischen Ständen bekanntgemacht. Der Basler Rat wurde am 6. Februar 1723 darüber informiert, woraufhin er die Zürcher bat, einen Bericht über ihren Beschluss zu übermitteln, um diesen dann Johann I Bernoulli zur Begutachtung zu unterbreiten. Der Bericht mit dem Titel Gutachten von Johannes von Muralt D.r, J. Jacob Scheuchzer M. D., Ingenieur Vogel folgt dem Regensburger Conclusum. Er wurde gemäss dem Ratbefehl vom 24. Februar 1723 vom Basler Rat an Johann I Bernoulli für eine Überprüfung übermittelt. Siehe dazu Burckhardt, Fritz, Die Stellung des Osterfestes im christlichen Kalender. Ein historischer Beitrag, in: Verhandlungen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel, 24 (1913), pp. 159-178. In diesem Artikel ist der Text des Regensburger Conclusum und des Zürcher Gutachtens abgedruckt.
  5. Dieses Memorandum vom 26. Februar 1723 zuhanden des Basler Rats ist in Burckhardt, Fritz, op. cit., pp. 170-175 abgedruckt. Johann I Bernoulli hat den Text in lateinischer Übersetzung unter dem Titel De die, qua celebrandum Festum Paschatis, Anno 1724 in seine Opera aufgenommen (= Op. CLXXXVIII).
  6. Am 27. Februar beschliesst der Rat: "Solle dieser Bericht Lob. Stand Zürich communiciert und deme überlassen werden solchen auch naher Regespurg zu übersenden" (siehe Burckhardt, Fritz, op. cit., p. 175).


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