Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1722.06.14)

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Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1722.06.14
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 141*
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon Trescher Patron

La Treschere Vôtre du 4.e du Courant[1] m'a été bien rendüe par M.r Iselin, il vous rendra temoignage luy même, que j'ay fait tout mon possible pour le servir en tout ce qu'il pouvoit attendre de ma foiblesse. Il a vû la Bibliotheque en detail, comme aussy nôtre Cabinet des Medailles, qui en soy même est tres pauvre,[2] et j'espere qu'il sera parti d'icy content, au moin quant à Nous; ce qui luy sera arrivé chez M.r Hottinguer, notre Theologien, je n'en puis pas etre garant, car tout homme qui vient de Basle est maintenant suspect, et il faut presque avoir un billet de Santé: Et cela par cela seul, que vous allés donner le congé à une formule qui depuis si longues années nous avons cherie comme un precieux joyaux, et un antidote contre les Heresies les plus noires.[3] On me le dit mon Cher Monsieur, car quant à moy, je n'ay pas une si grande penetration, que de pouvoir comprendre toutes ces subtilités, et je vous dis franchement, que dans plusieurs points qu'elle contient je n'entend pas la moindre chose, c'est pour cela, que, si j'avois à suscrire touts ce dogma que la formule contient, j'aimerois mieux de souscrire la preface, qui dans sa conclusion va tres bien.[4] On espere icy que Mess.rs de Berne tiendront ferme contre toutes les attentats, qu'on leurs pourroit faire. Les Grisons[5] viennent de la Casser aussy; et Mess.rs de Schaffouse[6] disent, qu'ils ne l'ayent jamais faite[7] signer, et qu'elle ne sera jamais mise dans cette authorité chez eux: Messieurs de Glarone[8] veulent se tenir à la Chere Mere, l'Eglise de Zuric, comme aussy Mess.rs de S. Galle. Mess.rs les Theologiens voudroient peut être marchander, si les Lutheriens voulussent bien abolir aussy Leurs Livre de Concorde,[9] et on ne sçait pas comprendre, pourquoy les Reformés Seuls doivent être dans cette obligation de casser leurs formules, sans que les Lutheriens fassent la moindre chose: Voicy un argument ad hominem. D'autres gens raisonnent autrement, disants, que par File icon.gif cette seule raison, c'est à dire pour convaincre les Protestants d'Allemagne, que l'on est veritablement intentioné d'etablir une amitié solide et réelle avec eux, on devroit abandonner cette formule. L'ecrit de M.r Werenfels, presenté à Vôtre Magistrat,[10] est tres bien fait et tres solide, et quant à moy je n'y trouve rien à redire, et la resolution que vôtre Souverain a prise est tres louable en tout sens, pourvû que les autres bornes de notre Religion restent sans atteinte et fermes. Du reste nôtre Magistrat a trouvé bon, de ne se mêler en rien de la question même, defendant à touts de ne rien ecrire là dessus, et on souhaite l'union avec chaleur, esperant toujours, que cette formule à la quelle personne encore a êté obligé chés nous, ne sera aucun obstacle en cette Union si salutaire. Voila tout ce que je Vous puis dire sur cette matiere.

Quant à moy, je travaille comme un enragé à mon Catalogue,[11] et une année echüe encore decidera de mon sort. Tout pourtant, Dieu mercy se dispose à ma faveur. Je ne sçay ce que le Bon Dieu en decretera. Tout ce que je scay de certain, et dont je vous supplie d'être persuadé, qu'aprés avoir assuré de mes tres humbles Respects Mad.e Votre treschere Epouse, et votre treschere famille, je ne cesseray jamais d'être avec un attachement et un Respect inviolable Monsieur mon Trescher Patron Votre treshumble et tres obeissant Serviteur D.r Jean Scheuchzer.

Zuric ce 14.e Juin 1722.


Fussnoten

  1. Dieser Brief ist anscheinend nicht erhalten.
  2. Gemeint sind die Bürgerbibliothek Zürich und die dort aufbewahrte Münzsammlung.
  3. [Text folgt]
  4. [Text folgt]
  5. [Text folgt]
  6. Schaffhausen.
  7. Im Manuskript steht "faire".
  8. Glarus.
  9. Gemeint ist das sog. Konkordienbuch oder Concordia. Christliche Widerholete einmütige Bekentnüs nachbenanter Churfürsten, Fürsten und Stende Augspurgischer Confession, und derselben Theologen Lere und glaubens: Mit angeheffter, in Gottes wort, als der einigen Richtschnur, wolgegründtter erklerung etlicher Artickel, bey welchen nach D. Martin Luthers seligen absterben, Disputation und streit vorgefallen. Aus einhelliger vergleichung und beuehl obgedachter Churfürsten, Fürsten und Stenden, derselben Landen, Kirchen, Schulen und Nachkommen, zum underricht und warnung in Druck vorfertiget, Dreßden 1580.
  10. [Text folgt]
  11. Zu Johannes Scheuchzers Arbeit als Bibliothekar der Bürgerbibliothek siehe den Brief von 1716.02.09.


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