Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1720.10.02)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1720.10.02
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 318, pp.105-108
Fussnote



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

Je reviens d'une promenade que j'ai faite à Mulhausen[1] dans l'esperance qu'elle me retabliroit ma santé;[2] mais la toux et le rhume me tourmentent encore. Voici la lettre allemande que Mr. Bourcard Vous envoye en forme d'une lettre adressée à moi, elle me paroit ecrite selon Votre intention, si elle Vous agrée Vous la pourrez mettre à la tete de Votre Commentaire;[3] on Vous laisse la liberté de changer ce que Vous y trouverez ne pas convenir à Votre dessein.

J'ai parcouru quoique legerement avant mon depart pour Mulhausen les 5 feuilles que Vous m'aviez envoyées; Je n'y ai rien trouvé que l'on puisse critiquer avec justice, excepté un seul endroit qui ne me paroit pas selon la vraie physique: c'est à la page 226 où vous faites mention des pendules qui vont plus lentement sous la Zone torride que dans les pays plus eloignés de l'equateur;[4] Il semble que Vous soyez dans la pensée, que la cause File icon.gif de ce phénomene vient de quelque constitution particuliere de l'air de la Zone torride, et que Vous ne refutez pas comme il faut Mr. de la Hire[5] et ceux qui croyent que le retardement des pendules vient du vent qui souffle continuellement d'orient en occident dans les pays proches de l'equateur; car pour montrer le ridicule de cette opinion, Vous auriez pû dire simplement, que l'on fasse les experiences dans une chambre fermée où il ne fait point de vents, ou meme dans un grand recipient vuidé d'air; on trouvera que les pendules iront encor plus lentement dans les pays proches de l'equateur que dans ceux qui en sont bien eloignés, et que par consequent il faut racourcir les pendules des horloges transportés de l'Europe dans un endroit sous l'equateur pour les faire aller d'accord avec le Soleil; La veritable raison de cela, à la quelle il semble que Vous n'avez point fait d'attention, vient de ce que les corps sous l'equateur acquierent par le tournoyement de la terre une plus grande force centrifuge, que n'est celle qu'ils acquierent sous un parallele eloigné de l'equateur; or la direction de cette force centrifuge étant contraire à l'action de la pesanteur, il est visible File icon.gif que les corps sous l'equateur sont poussés vers le centre de la terre avec moins de force que sous un parallele eloigné;[6] Mais on demontre que les longueurs des pendules isochrones doivent etre en raison de ces forces, lisez ce que j'ai ecrit sur cette matiere dans les Actes de Leipzic de 1713 pagg. 79, 80, 81, ... 88.[7] Ce que Vous dites sur la fin de la page 225 et au commencement de la suivante pour prouver que le vent general de l'orient en occident ne peut pas etre causé par le mouvement journalier de la Terre, parce que, dites Vous, la rapidité de ce vent devroit étre 60 fois plus grande que de 20 pieds par seconde, cela seroit vrai si on vouloit supposer que l'athmosphere de l'air ne suivit nullement le mouvement de la terre, car alors le vent paroitroit avoir precisement la vitesse d'orient en occident que la Terre a d'occident en orient; mais considerez s'il Vous plait, qu'il est vraisemblable que l'atmosphere suit la terre quoique avec moins de vitesse d'occident en orient, ce qui fait que le vent general paroitra avoir une vitesse d'orient en occident egale non pas à toute la vitesse de la terre, mais seulement à l'excés dont celleci surpasse la vitesse de l'atmosphere.

File icon.gif Je ne sçai si je dois Vous renvoyer Votre manuscrit contenant le commencement de Votre commentaire sur l'hexaemeron,[8] puisque Vous n'en dites rien: Si Vous voulez que je Vous le renvoye, Vous n'avez qu'à me le signifier, Vous serez obëi incontinent; J'ai lû aussi ce commencement et je l'ai trouvé à mon gout: Vous ferez bien de le communiquer au Public quand il sera achevé; Le Public Vous en sera redevable, ou du moins ceux qui aiment le solide.

Je finis en Vous assurant que je suis pendant tout le cours de ma vie Monsieur Votre tr. hum. et tr. ob. sr. J. Bernoulli

Bale ce 2. 8bre 1720.


Fussnoten

  1. Es handelt sich um die Stadt Mulhouse im Elsass. Johann Bernoulli hatte familiäre Beziehungen zu dieser Stadt, da seine Tochter Anna Catharina (1698-1780) seit dem 10. Juni 1720 mit Johannes Dollfus, Kaufmann in Mulhouse, verheiratet war. Siehe dazu Johann I Bernoullis Brief an Jacob Christoph Iselin von 1720.06.22.
  2. Bernoulli erwähnt auch in anderen Briefen Kuraufenthalte in Mulhouse, zum Beispiel im Brief an Pietro Antonio Michelotti von 1722.08.12.
  3. Zu diesem Brief von Johannes Burckhardt (1691-1743), der nach der Vorrede von Scheuchzers Jobi physica sacra abgedruckt wurde, siehe Anmerkung im Brief von Johann Jakob Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1720.08.19.
  4. Scheuchzer, Johann Jakob, Jobi physica sacra, oder Hiobs Natur-Wissenschafft, vergliechen mit der Heutigen ..., Zürich (H. Bodmer) 1721, p. 226.
  5. Scheuchzer bezieht sich hier auf den Bericht Fontenelles Sur l'inégalité des pendules, in: Hist. Paris 1703 (1720), pp. 130-135. hier p. 132.
  6. Johann Bernoulli erklärt das Phänomen, dass ein Pendel bestimmter Länge in Äquatornähe langsamer schwingt als in höheren Breiten, durch die von der Erdrotation verursachte Zentrifugalkraft. Diese ist in Äquatornähe wegen der grösseren Distanz vom Rotationszentrum grösser als in höheren Breiten. Sie wirkt aber der gegen den Erdmittelpunkt gerichteten "pesanteur" der Körper entgegen, so dass die Gesamtkraft, welche das Pendel bewegt, am Äquator kleiner ist als in höheren Breiten und somit das Pendel langsamer schwingt. Die "pesanteur" der Körper versteht Johann Bernoulli dabei keineswegs im Sinne der Newtonschen Gravitationskraft. Die "pesanteur" wird vielmehr für ihn im cartesischen Sinn durch den Druck der die Erde umgebenden "tourbillons" bewirkt. (Fritz Nagel)
  7. Bernoulli, Johann I, De Motu Corporum gravium, Pendulorum, & Projectilium in mediis non resistentibus ..., in: AE Februarii 1713, pp. 77-95. (= Op. XC).
  8. Es handelt sich beim Manuskript wohl um eine Abschrift aus der ersten handschriftlichen Fassung der Physica sacra, ein naturwissenschaftlicher Kommentar zum 1. bis 4. Buch Mose, der ca. im Zeitraum von 1719-1724 entstanden ist (ZB Zürich, Ms Z VIII 27 & a-d). Die Handschrift ist beschrieben in Steiger, Verzeichnis, p. 40, Nr. 152.


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