Scheuchzer, Johann Jakob an Bernoulli, Johann I (1720.03.10)
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Autor | Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733 |
Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Ort | Zürich |
Datum | 1720.03.10 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 667, Nr. 37* |
Fussnote |
Je vous rends graces pour la benigne reception de ma derniere.[1] Je m'y suis expliqué en de termes trop generaux: mon but principal estoit d'envisager l'affaire de la Reunion,[2] qui à ce que je crains causera indirectement des divisions; des divisions dans le mesme Etat, comme dans les Etats differents: des divisions entre les Ecclesiastiques et Ecclesiastiques, entre les Politiques et Politiques: Les scavants prendront parti les uns contre les autres, mais les ignorants aussi: On verra le zele outré des Orthodoxes, et le discret des Reunistes.[3] On verra un Theatre des Passions justes et injustes, l'Envie, la Jalousie, la charité, la moderation: la passion de reunir, et celle de desunir. Les Controversistes se plaindront, quand on voudra leur oter ce de quoy ils se nourrissent: et les bons Chretiens seront aisés de voir renaitre la tolerance des premiers siecles: Les pietistes respireront un peu plus librement, et trouveront au moins leurs asyles: Les Antipietistes crieront comme des enragés, voyants, que leurs Tribunaux risqueront d'etre cassés. La Liberté passera aupres des uns pour Libertinisme, et la Tolerance aupres des autres pour une porte ouverte à toutes les heresies les plus monstrueuses. On verra des Listes nouvelles des Heretiques, mais par des consequences malignes. On n'epargnera pas, comme on le fait, aux Theologiens les plus Orthodoxes, qui auront beaucoup de peine à reunir et conformer leur moderation avec leur defense. Cependant on commence à boire dans les assemblées publiques à la santé de Mess.rs Turrettin et Werenfels, memes à la barbe des Orthodoxes. Je crains toujours, que ce mot aura le meme sort avec celuy des Tiran, Latro etc. La Providence aura toujours, et infailliblement son cours, et au bien de l'Eglise.
Je me fais l'honneur de vous communiquer et mesme de recommander l'Advis enclos, que vous fairez porter par votre servante aux Libraires. Vous direz Monsieur, que j'ecris trop, et peut etre, que je le confesse. Je ne scay, où me menera enfin mon destin: Je le suivray avec gayeté de coeur. Adieu. Je suis avec une parfaite estime Mons.r votre tresh. et tresob. serv.r D. J. J. Scheuchzer.
Zuric ce 10. Mars 1720.
Fussnoten
- ↑ Johann Jakob Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1720.02.24.
- ↑ Zur "Reunion" siehe auch den Brief Scheuchzers von 1720.02.24.
- ↑ Mit "Reunistes" sind Johann Alfons Turretin, Samuel Werenfels, Johann Friedrich Osterwald (das sogenannte Schweizerische theologische Triumvirat) und ihre Anhänger gemeint, die die Union der Lutheraner und Reformierten anstrebten und sich für die Abschaffung der "Formula Consensus" stark machten (vgl. Raupp, Werner, Werenfels, Samuel und Fatio, Olivier, Formula Consensus, beide in: e-HLS).
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