Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Nicolaus I (1720.02.11)

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Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Nicolaus I, 1687-1759
Ort Zürich
Datum 1720.02.11
Briefwechsel Bernoulli, Nicolaus I (1687-1759)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 25:Nr.40
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon trescher Amy.

Assurement c'est de la paille que j'ay eu l'honneur de vous envoyer,[1] aussy en est ce d'avantage, car il y en a une racaille de toutes les especes non pareille, ce qui me fait douter si c'est celle là même sur la quelle matureranno le nespole. En consideration de tout cela ne faites pas tant de compliment pour un don d'une alliage aussi leger que celuy là, je voudrois vous pouvoir offrir des choses plus dignes de vôtre attention.

Je suis consolé de ce que l'Illustre Abbé Bignon est retourné en vie,[2] malheur à ces fichu gazettiers, qui avec leurs mensonges tourmentent les honnêtes gens.

Mon rhûme a passé, plût au ciel que le vôtre le soit de même; du depuis j'evite cette maudite source des maladies autant que je puis, aussy ne m'en donne-t-on point de reproches: de peur peut être que je les redonne à mon tour.

Oui, c'est le Jesuite Sonneberg avec lequel je me suis mis au duel, personne pourtant à ce que je suppose en mourira, et il y aura peu de sang repandu dans cette Bataille. Ce qui m'y a engagé estoit une juste colere contre ses sottes et impertinentes redites. Vous verrés la reponse que j'ay dressée chez M.r le Professeur vôtre Oncle.[3] Je ne croyois pas en effet d'etre capable pour un combat de cette nature, un Medecin ne se mêle pas volontiers avec des controverses de Theologie. Mais je me sentois assés fort pour la Bête Jesuitique; et je suis fait Theologien pour l'usage des Catholiques, au lieu que nos Theologiens sont tels pour les Reformés et pour les Pietistes, puisqu'il y faut des combattants plus experts et plus judicieux. Vous sçavés bien que quand on a à faire à une garce, il est du mêtier de l'attaquer hardiment et sans beaucoup de reverenFile icon.gifce, c'est la même chose d'avoir à faire avec la Dame de Babel.[4]

Mons.r Noutlin de Coire nous a fait sçavoir qu'il a reçu deux gros pacquets dont l'un est adressé à nous et l'autre à M.r Stehelin[5]. Sur cela nous luy avons ordonné de les envoyer avec bonne commodité.

Du reste je vous prie de croire que je seray pendant toute ma vie sans reserve Monsieur et Trescher Amy Vôtre treshumble et tresobeïssant Serviteur D.r Jean Scheuchzer.

en hate Zuric ce 11.e Fevr.r 1720.


Fussnoten

  1. Johannes Scheuchzer an Nicolaus I Bernoulli von 1720.01.21.
  2. Die Meldung vom Tod Jean-Paul Bignons war eine Zeitungsente gewesen.
  3. Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1720.02.11.
  4. Die römisch-katholische Kirche wurde z.B. von Martin Luther oder John Knox in Anspielung auf Offenbarung 17,5 oft als die “Hure Babylon” bezeichnet.
  5. Johann Heinrich Stehelin (1668-1721). Es handelt sich um die vermisste Sendung u. a. mit den Geschenkexemplaren der Adversaria Morgagnis.


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