Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Nicolaus I (1719.01.06)

Aus Bernoulli Wiki
Zur Navigation springen Zur Suche springen


Briefseite   Briefseite  


Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Nicolaus I, 1687-1759
Ort Zürich
Datum 1719.01.06
Briefwechsel Bernoulli, Nicolaus I (1687-1759)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 25:Nr.32
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon Trescher Amy.

Je vien de reçevoir deux de Vos trescheres à la foy, celle du 11.e du passé a êté la premiere à être ouverte, et celle du 31. d.e la seconde:[1] l'une en m'otant toute l'esperance n'a causé en moy aucune surprise, et l'autre point de joye absolument, ainsy que je ne sçaurois Vous dire la quelle m'est la plus chere; il y a deja longtemps que je me suis tout à fait resigné à la providence, je m'y soumet avec une fort grande patience et une joye particuliere. Je scay fort bien, que je suis obligé de trouver toujours le chemin epineux pour faire un voyage à la fortune, sans pourtant y arriver jamais; Dieu est celuy qui decide ainsy de ma destinée, je le veux aussy tout comme le voudra Sa Sainte volonté, je la suivray toujours, soit qu'il me veuille laisser parvenir à cette charge, soit qu'il me la veuille ôter. Je remercie M.r Michelotti[2] de la peine qu'il s'est donné pour ma promotion, et je sçay fort bien comprendre, comme par bienseance on est quelque fois contraint de menager les Grands Seigneurs.

Cependant voicy la deuxieme feuille de mon Methodus Graminum,[3] qui vient de sortir aujourd'hui de la presse, j'espere que le Public me faira justice en tout, me protegeant des Calomnies qui se repandent de moy au prejugé de ma cause: et que l'on verra clairement, ce, à quoy mes travails auroient pû suffire au sujet de la Botanique, l'ouvrage même en donnera encore beaucoup plus de lumiere, il ne tardera pas à faire son voyage par le monde, êtant deja actüellement sous la presse: il est destiné pour Messg.rs les Reformateurs,[4] en cas qu'ils reüssissent, si non je prendray mes mesures.

La Conspiration est veritable, on fait journellement un monde des prisonniers, voila tout ce que je puis dire: Cependant il est certain que l'on a decouvert aussy une terrible conspiration contre la personne Sacrée du Roy de Prusse, et le Regne même,[5] c'est ainsy que parlent les advis venants du Ministre Prussien, resident à Regenspourg; On n'en sçait pas pourtant autre specialité, sinon, que cela a êté decouvert des Lettres interceptées au Secretaire du Ministre de Pologne, qui s'est absenté auparavant.

Mess.rs Kellers & Kramers[6] me payeront, aujourdhuy, je crois, la valeur de 2900 [Lv][7] de Venise trassée sur vous, consistente en 555 fl. 50 x.r valeur de Zuric,[8] ce qui sera remis incessamment à M.r le Professeur Vôtre Oncle.[9] En attendant Vos ordres, et vos advis touchant ma destinée, quelqu'elles puissent être je suis toujours sans reserve, Monsieur mon Trescher Amy Votre treshumble et tres obeïss.t Serviteur, D. Jean Scheuchzer.

Zuric ce 6.e Janv.r 1719.


Fussnoten

  1. Johannes Scheuchzer täuscht sich im Datum des ersten Briefs. Er bezieht sich auf die Briefe von Nicolaus I Bernoulli an ihn von 1718.12.17 und 1718.12.31.
  2. Pietro Antonio Michelotti (1673-1740), Stadtarzt von Venedig.
  3. Scheuchzer, Johannes, Operis agrostographici idea seu Graminum, juncorum, cyperorum, cyperoidum, iisque affinium methodus, Tiguri [Zürich] (H. Bodmer) 1719.
  4. Zum Amt der Riformatori an der Universität Padua siehe den Kommentar im Brief von Nicolaus I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1718.04.23. Im Januar 1719 hatten die folgenden drei Personen das Amt eines Riformatore inne: Michele Morosini (1670-1751), Giovanni Pietro Pasqualigo (1667-1781), Alvise Pisani (1664-1741).
  5. Wahrscheinlich handelte es sich um die Affäre Klement. Der ungarische Edelmann Klement hatte mit Erfolg versucht, den preussischen König Friedrich Wilhelm I. (1688-1740) von einer vom österreichischen Kaiser und dem König von Polen gegen ihn angezettelten Verschwörung zu überzeugen. Als die Intrige auflog, wurde Klement zum Tode verurteilt und gehängt. Siehe hierzu die Darstellung von Friedrich II., König von Preussen, Die Werke Friedrichs des Grossen. In deutscher Übersetzung. Bd. 1: Denkwürdigkeiten zur Geschichte des Hauses Brandenburg, hg. von Gustav Berthold Volz, Berlin 1913-1914, pp. 137-138 Digitalisat.
  6. Firma nicht identifiziert.
  7. Livres. Im Manuskript steht das Pfundzeichen.
  8. Zur Umrechnung vgl. die Anmerkung im Brief von 1718.12.24.
  9. Johann I Bernoulli (1667-1748).


Zurück zur gesamten Korrespondenz