Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1717.01.06)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Ort Basel
Datum 1717.01.06
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms H 321a, Nr. 65 pp. 195-198
Fussnote Adresse mit Siegel



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

J'aurois repondu plutot à Vôtre derniere du 13. Xbre passé[1] sans une nouvelle fatalité qui vient de troubler mon repos; mais c'est une fatalité du nombre de celles que tous les mortels doivent subir; Je veux dire que la mort a fait depuis peu une breche considerable dans notre famille, en nous enlevant mon Frere le Conseiller Pere du Professeur à Padoue aprez une maladie assez longue,[2] mais que nous ne croyoions pas encore mortelle, en sorte que ce sera un coup de foudre, quand mon Neveu, qui ne s'attendra à rien moins qu'à cela, apprendra cette triste nouvelle par les Lettres que nous Lui ecrivons aujourdhui et que nous adressons à Mr. le Marquis Poleni avec priere de preparer un peu mon Neveu avant que de Lui rendre ces lettres-là.[3] Il semble que Vous avez raison de dire que depuis quelque temps je ne Vous ecris que des choses facheuses et que cela fera que Vous n'ouvrirez mes lettres qu'en tremblant de peur d'y trouver quelque effet d'une mauvaise destinée. Mais que faire? il faut supporter avec resignation les chatimens que le bon Dieu Nous envoye, dans l'esperance qu'il nous les adoucira par ses bienfaits qu'il ne manquera pas de nous envoyer aussi, quand il le trouvera à File icon.gif propos pour nôtre salut. Peutetre il commencera avec ce nouvel an, que je Vous souhaite heureux et comblé de toute sorte de Benedictions pour Vous et pour touts ceux qui Vous appartiennent; je prie le Toutpuissant qu'il Vous fasse vivre en paix, en santé et en prosperité pendant le cours d'un grand nombre d'années suivantes.

Je ne sçai si j'ai la tete assez disposée pour penser à faire quelque barometre de mon invention, étant remplie d'une infinité d'autres pensées qui me donnent beaucoup de soins et d'occupations outre celles que me cause la charge de mon rectorat: Que si pourtant Vous voulés avoir la bonté de m'envoyer (par quelque bonne occasion, pour eviter les frais) quelque tuyaux tant des larges de 4 lignes, que des étroits d'une ligne de diametre, car je n'en ai point ni de l'une ni de l'autre sorte, Vous m'obligerez beaucoup. Vous avez raison de dire qu'en inclinant le tuyau vertical, pour faire avec l'horizontal un angle obtus ou aussi aigu on augmentera la sensibilité de la variation; mais si on veut augmenter cette sensibilité il me semble qu'il vaut mieux de laisser la situation verticale comme la plus naturelle et la plus belle dans la quelle le mercure monte et descend plus aisement et avec moins de friction que dans une situation oblique, mais de prendre le tuyau vertical plus large que de 4 lignes, on augmentera par là la sensibilité en telle raison que l'on voudra, sans employer pour cela plus de vifargent qu'en inclinant le File icon.gif tuyau de 4 lignes, car dans celuici la colonne mercuriale est plus longue que celle dans le vertical, et precisement dans la meme raison reciproque des quarrés des diametres, supposé que l'on veuille faire une meme sensibilité de variation dans la situation verticale et dans la situation oblique; ensorte qu'on ne gagne rien en inclinant plus qu'en elargissant le tuyau, mais au contraire on augmente l'incommodité de la friction du mercure sans necessité.

Ma Femme Vous fait ses complimens en Vous souhaitant aussi une heureuse nouvelle année. Quant à moi je suis toujours le meme, c'est à dire, plus que personne Monsieur et tres-cher Ami Votre tres humble et tres-obeissant Serviteur J. Bernoulli

à Bâle ce 6. Janvier 1717.

File icon.gif A Monsieur

Monsieur Jean Scheuchzer

tres Celebre D.r en Medecine, de la

Academie Imperiale des Curieux etc.

à

Züric


Fussnoten

  1. Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1716.12.13.
  2. Nicolaus Bernoulli der Ältere, Vater von Nicolaus I Bernoulli, verstarb am 25. Dezember 1716 in Basel.
  3. Es handelt sich um das Kondolenzschreiben von Johann I Bernoulli an Nicolaus I Bernoulli von 1717.01.02 sowie um ein Schreiben von Benedikt Bernoulli, Bruder von Nicolaus I, das anscheinend nicht erhalten ist. Sie waren Johann I Bernoullis Brief an Giovanni Poleni von 1717.01.05 beigelegt.


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