Bernoulli, Johann I an Iselin, Jacob Christoph (1716.10.31 (?))
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Iselin, Jakob Christoph, 1681-1737 |
Ort | [s.l.] |
Datum | 1716.11.06 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 674:Bl.85-88 |
Fussnote | Entwurf undatiert. Der Brief erwähnt die Abreise von Nicolaus I Bernoulli nach Padua,die am 26.10.1716 stattfand und seit welcher am kommenden Montag 15 Tage verstrichen sein werden. Der Brief wurde daher vor Montag, dem 09.11.1716 geschrieben. Da die im Brief ebenfalls erwähnte Abreise des Marquis d'Avaray und seiner Gattin von Basel an einem Mittwoch und zwar zwei Tage vor Abfassung des Briefes efolgte,wurde der Brief am Freitag, dem 06.11.1716 geschrieben. |
La part que Vous prenez à la douleur que j'ay sentie de ma perte des 1000 ecus sur W. et E.[1] me l'a effectivement diminuée de beaucoup: Depuis ma derniere lettre il ne s'est plus rien passé de considerable touchant cette affaire-là, si non que l'accord a eté signé par touts les Creanciers excepté Mr. Bourcard Zum Maulbaum et Mr. Haüssler, mais le magistrat en ayant été informé leur a ordonné ou de signer ou de se charger de la masse des 2 banqueroutiers et de contenter les Creanciers suivant l'accord qu'ils venoient de conclure avec W. et E. Ce qu'ils n'ont fait jusqu'ici ni l'un ni l'autre ne voulant ni souscrire ni se charger de la masse. Cependant les 2 debiteurs munis de la sentence du magistrat, sont dans la ville, vendent, trafiquent et negocient du mieux qu'ils peuvent, comme si rien ne s'etoit passé, n'ayant ni honte ni regret d'avoir commis une si detestable fourberie: En vertu de l'accord nous sommes obligés de perdre la moitié du Capital, c'est à dire 1000 écus que je perdrai sur le mien, et Dieu sçait quand je recevrai l'autre moitié, vu que mes 2 frippons ne sont obligés de me la payer que quand ils auront vendu une bonne partie de leurs biens et cela sans interest ce qui poura trainer des années entieres, voilà donc une autre perte, ensorte que je puis dire que pour mon particulier je perdrai pour le moins 1100 écus en especes. La perte est grande pour un homme de ma condition, mais Dieu soit loué, je suis à cet egard assez bon Philosophe pour ne me point laisser abattre, c'est une rude epreuve par laquelle Dieu me fait passer, mais il me donne en meme temps la constance de la supporter patiemment, et de reconnoitre avec Job que Dieu qui me l'a donné a droit de me l'enlever; ce ne sont là que des chatiments temporels, qui bien loin de m'etre prejudiciables pour mon salut éternel, j'ai la ferme confiance, que Dieu veut m'apprendre par ces sortes de tribulations à mepriser les biens terrestres pour aspirer avec d'autant plus d'empressement aux vrais biens celestes que les larrons et les filous ne nous peuvent pas voler. Vous avez raison je l'avoue que je ne devois pas confier une si grande somme à une seule maison; Vous me l'aviez dit souvent, il est vrai, mais si Vous voulez Vous souvenir, je Vous en ai donné mes raisons reciproques, entre autres, que ces 2000 ecus etoient[2] un capital deja fait, lorsque je l'heritai de feu mon Pere, et cela sur Mr. Birr Vôtre Oncle, qui peu aprez me paya cette valeur par une assignation sur W. et E. Croyant donc que mon argent seroit tres bien placé, je le leur ai laissé sur une lettre de change, qu'ils ont renouvellée jusqu'au mois de juillet dernier: Quant au reste je Vous ai des obligations infinies de Votre compassion, ce n'est dejà que trop souvents, que j'ay eprouvé la sincerité de Vôtre coeur pour douter des offres que Vous me faites de vouloir prendre interest de mes enfants et de toute ma maison aprez que Dieu m'aura enlevé; comme nous avons besoin moi et les miens de Vos bons offices non seulement aprez ma mort mais aussi durant le reste de ma vie surtout ici à Bale où le nom de Bernoulli ne sera pas propre à s'en servir de pretexte pour avancer un de mes fils à une profession, comme on le fit il y a quelques années en faveur de celui que Vous connoissés bien,[3] je me flatte d'étre si avant dans Vos bonnes graces, que je conte beaucoup plus sur Vôtre assistance en cas de besoin, que sur celle de mes freres et de mes beaufreres; je l'ai toujours dit, ce que j'ay aussi eprouvé en Hollande, que les amitiés contractées par inclination et par conformité d'humeur telle qu'est la notre, est incomparablement plus ferme, plus sincere et plus ardente que celle qui ne se fait que par la necessité du sang et de l'affinité.
Je passe aux autres points de Vôtre lettre. Le fisc du R.[4] ne souffre rien de ce que j'en ai emprunté les 60 ecus especes, que je Vous avois remis; puisqu'aussi sans cela beaucoup d'argent de ce Fisc, qui est entre mes mains croupit inutilement dans le cofre sans pouvoir étre employé; j'en ai donc pris ces 60 ecus, y ayant mis un billet de ma main, sans que Personne en puisse rien sçavoir, et sans que le fisc en reçoive le moindre dommage. Mais pour tranquilliser Vôtre conscience, qui paroit etre un peu inquiette sur ce sujet, je remplacerai ces 60 ecus empruntés par Vôtre argent et j'y mettrai du mien le peu qui y manque encore, que je me rembourserai du second quartier de vôtre pension: Mr. Roques, qui Vous fait ses complimens ne m'a pas payé les 9 livres de France, mais il m'a promis qu'il cherchera le moyen de Vous faire toucher cet argent à Paris conformément à ce que Vous souhaités. Je recois dans ce moment cette lettre de change, que voici, faite par Mr. Garnier. Le Senat Academique m'a chargé de Vous faire des remercimens extraordinaires pour tous les soins que Vous Vous donnés à son egard tant par rapport aux nouveaux présents de Mr. le Baron Hogguer que Vous avez recûs pour notre Bibliotheque, que par rapport aux emplettes, que Vous offrés de faire utilement pour elle: Par le plan envoyé à Mr. Harscher de l'ouvrage de Dom Montfaucon,[5] on a trouvé que cet ouvrage sera tout autre qu'on ne se l'etoit imaginé auparavant, et qu'il conviendra tres bien à nôtre Bibliotheque; c'est pourquoi la Regence m'a ordonné (uno quidem alterove obmurmurante) de Vous remettre incessamment les 70 livres que l'on doit payer d'avance pour la souscription: Vous les recevrés donc ces 70 lb. de Mr. Birr par ordre de Mr. le Cons. Beckel, auquel j'en ai deja payé la valeur. Vous avés bien fait d'avoir oublié de joindre le plan du dit ouvrage à Vôtre lettre que Vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire en dernier lieu, car Mr. Harscher en ayant deja reçû le premier exemplaire, le second auroit grossi inutilement la lettre. Si je me suis mepris dans ma lettre de remerciments à Mr. le Baron Hogguer, je ne sçai si c'est la faute de ne Vous etre pas bien exprimé dans la lettre où Vous me donniez avis de ces nouveaux presens, ou si c'est celle que je n'ai pas bien compris le sens de vos termes, mais quoiqu'il en soit, si tout le reste va bien cette faute me paroit assez pardonnable. Le Corpus Scriptorum Rerum Gallicarum etc. de du Chene[6] est au gré de la Regence à l'exception de celui ou de ceux à qui le Hortus Malabaricus[7] est dans la Tete: on est donc content de cet achat; Mr. Roques, que j'ay prié de vouloir reduire Mr. Herf à acquiescer à ce que ce livre soit donné à la place du Thesaurus de Graevius,[8] m'a dit qu'il ne jugoit pas à propos de Lui en parler, et m'a assuré que Mr. Herf, à qui il sera fort indifferent par quelle sorte de livre la memoire de son Pere sera honoré ecoutera raison volontiers, quand on lui dira que l'ouvrage de Duchene avoit deja eté acheté, lorsque Vous reçûtes sa lettre. Mr. le Marquis d'Avaray passant par ici avant-hier avec toute sa Famille prit la route de Soleure. Je suis extremement fasché que l'occasion de faire ma Reverence à Mad.e la Marquise m'ait manquée aussi bien qu'à Mr. le Dr. Stehelin, qui souhaitoit aussi de lui offrir ses services, me demandant pour cela ma compagnie pour aller ensemble à Huningue: voici le facheux incident qui a traversé notre dessein; c'est que Mr. l'Ambassadeur qui resta quelques jours à Befort[9] à cause qu'il etoit indisposé d'une strangurie, n'arriva à Huningue que lundi passé au soir à la porte fermante; Nos deputés du Conseil allerent le lendemain le complimenter de la part du magistrat, mais mon beaufrere Mr. Falcner, qui étoit de cette deputation a rapporté que Mad.e l'Ambassadrice ne leur avoit point donné d'audience à cause de son indisposition où elle etoit à ce qu'on leur faisoit entendre; Cela fut cause que nous voulions Mr. Stehelin et moi laisser passer ce jour-là et differer nôtre compliment au jour suivant, de peur que quand nous demanderions audience le meme jour de son indisposition, il ne nous arrivat le même refus qu'à nos deputés; Cependant nous apprimes incontinent aprez, que sans s'arreter plus long temps à Huningue, Mr. l'Ambassadeur et toute sa maison partiroit Mercredi suivant, c'est à dire le surlendemain de leur arrivée, comme effectivement ils partirent avanthier de grand matin prenant le passage par cette ville; il me semble que Mad.e d'Avarey ne doit point avoir eu de lettre pour moi, car si elle en avoit eue, Elle me l'auroit sans doute envoyée par quelque laquai, ce qui m'auroit donné à connoitre si Elle a veritablement de l'envie de me voir; Mr. Falckner qui avec Mr. le Deputé Harder a accompagné Mr. l'Ambassadeur et son cortege jusques sur nos frontieres pour le traitter à Wallenbourg[10] au depend du Magistrat, me poura dire si l'occasion s'est presentée que Mad.e la Marquise ait parlé de moi, en cas qu'elle Lui ait temoigné quelque penchant pour me connoitre; alors je ne manquerai pas de Lui ecrire pour l'assurer de mes respects et pour Lui offrir touts mes services dont elle me jugera capable: je crois que mon Beaufrere reviendra aujourdhui: Je suis charmé de Vous voir d'une si tendre affection pour moi, jusques à vouloir même accelerer Vôtre retour pour me revoir d'autant plutot; je pense que de mon coté le desir de Vous revoir n'est pas moins grand, je ne souffre même Vôtre absence avec tant de patience qu'en considerant la consolation que me donne l'ordre tres precis que le Senat Academique Vous a prescrit en consentant dans Vôtre voyage, sçavoir de revenir ici avant le mois de May prochain; on Vous attend donc vers ce temps là au plus tard, ainsi Vous prendrés Vos mesures. Je ne comprens pas bien qui c'est que Vous entendés par le pauvre malade C. D.[11] si ce n'est peutetre le Dr. J. W.[12] Il revient à ce qu'on dit de sa maladie. Je dois Vous dire que mon Neveu aprez avoir reçu enfin sa vocation de Padoue partit pour s'y rendre, il y aura Lundi[13] 15 jours, il m'a chargé de prendre pour Lui congé de Vous et de le recommender à l'honneur de Vôtre affection. Ma Femme Vous fait mille et mille compliments, quant à moi je ne sçaurois trouver des termes assez forts pour exprimer avec combien de zele et d'ardeur je suis Monsieur mon tres cher ami, Vôtre tres etc. J. Bernoulli.
Fussnoten
- ↑ Werenfels und Ebneter
- ↑ Im Manuskript steht "etoit".
- ↑ [Text folgt]
- ↑ R=Recteur
- ↑ [Text folgt]
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- ↑ Eventuell Belfort.
- ↑ Waldenburg (BL)
- ↑ [Text folgt]
- ↑ [Text folgt]
- ↑ Die Abreise von Nicolaus I Bernoulli nach Padua erfolgte am 26. Oktober. Der 15 Tage später folgende Montag fiel auf den 9. November 1716.
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