Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1716.08.12)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Ort Basel
Datum 1716.08.12
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms H 321a, Nr. 61 pp.181-184
Fussnote Adresse und Siegel. Bemerkung von der Hand Scheuchzers: "Respondi d. 23. dto. Me nondum posse mittere..."



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

Je Vous suis fort obligé de ce que Vous m'avez bien voulu communiquer un recit exact et circonstantié de l'affaire de Mr. Bodmer: Je voi qu'il a des Amis et des Ennemis, et que les premiers ont triomphé, ayant pu porter l'affaire devant le grand conseil où il en fût quitté à bon marché; car selon toutes les apparences il ne se seroit pas tiré si aisément de ce labyrinthe, s'il eut été jugé par le petit conseil, et moins encore si Vôtre Sacré Ministere avoit eu le droit de sententier contre Lui; car on l'auroit pour le moins condamné à l'amende honorable, qui est comme Vous sçavez la peine immediate aprez celle d'étre brulé tout vif qu'on impose aux malheureux heretiques. Pour le reste je me rejouis que cet orage qui menaçoit furieusement Mr. Bodmer se soit dissipé sans beaucoup d'effet; il paroit tres honnete homme, qui aime la candeur, la probité et l'Erudition quoique je n'aye pas l'honneur de le connoitre autrement que par reputation.

File icon.gif La semaine passée ma Femme arriva de Fefres[1] avec toute sa compagnie en tres bon état Dieu merci: Ils se sont servi du Rhin, se mettant à Meyenfeld[2] sur un Radeau qui les portoit à Rhinec,[3] là ils se sont embarqué dans un vaisseau qui passoit le lac de Constance, aprez cela ils descendirent le Rhin jusqu'ici sur deux petites barques jointes ensemble, qu'on nomme ici Weidling: Ma femme auroit bien souhaité de repasser la meme route par où ils étoient allé,[4] afin qu'elle eut pû avoir l'avantage de Vous revoir à Zuric et de Vous remercier de Vos civilités que Vous Lui aviez temoignées comme aussi à nôtre Fils,[5] qui Vous a causé tant de peine et d'incommodité; mais Vous jugez aisement, qu'il ne dependoit pas de ma femme de choisir la route; il falloit obeir au panchant du reste de la compagnie, sur tout à celui de Mr. le D.r Battier, qui à cause de la gravelle et meme de la pierre qu'il a dans la vessie ne peut aller ni en carosse ni à cheval: Cependant ma femme veut que je l'acquitte de son devoir par cette Lettre, en Vous offrant avec ses complimens touts les services dont vous la jugerez capable: Elle vous prie de File icon.gif Lui envoyer la soye dont Elle vous parla à Zuric: et d'ecrire en meme temps le prix, afin que je puisse vous envoyer l'argent incontinent aprez. Mon Neveu[6] vous salue tres officieusement; il n'a pas encore reçû la Lettre publique de vocation:[7] mais Mr. Michelotti nous mande, qu'elle sera envoyée infailliblement, lorsque le Senat sera un peu tranquillisé de la peine que la Guerre des Turcs lui cause:[8] cependant il semble que leurs affaires vont mal, et que nous apprendrons bientot la perte de l'Isle de Corfou; à moins qu'on ne la secoure.

Je suis avec un attachement inviolable Monsieur et tres cher Ami Votre tres humble et tres-obeissant Serviteur J. Bernoulli

Bâle ce 12. Aoust 1716.

[9]Respondi d. 23. d.o. Me nondum posse mittere sericum, cum altera ejus pars nondum sit tincta, promittitur mihi tamen in crastinum, ita ut eum per Tabellarium Schaffusianum sim transmissurus.

Res Bodmeri nostri praeter intentionem credo quorundam cessere, novo etenim eum munere et dignitate Civium bona copia honoravit: Interim Canonici mediante Epistola quam vocant circulari ad Decanos agri Tigurini missa eum denigraverunt, nominando eum caput nostrorum Phanaticorum. Etiam in hoc excellit hoc hominum genus, quod alias intentum credidi illi Horatiano solum hoc, mala ne sint vina, laborant.[10]

File icon.gif A Monsieur

Monsieur Jean Scheüchzer

tres Celebre D.r en Medecine

de l'Academie Imperiale des

Curieux etc.

à

Züric


Fussnoten

  1. Das alte Bad bei Pfäfers.
  2. Maienfeld.
  3. Rheineck im Kanton St. Gallen.
  4. Auf der Hinreise nach Pfäfers hatte Dorothea Bernoulli-Falkner (1673-1764) die Route über Zürich, wo sie Johannes Scheuchzer besuchte, und den Walensee genommen.
  5. Nicolaus II Bernoulli (1695-1726).
  6. Nicolaus I Bernoulli (1687-1759).
  7. Die "Riformatori" der Universität Padua hatten die Berufung von Nicolaus I Bernoulli am 12.06.1716 beschlossen. Am 16.09.1716 wurde der Beschluss für den venezianischen Senat transkribiert, der diesen am 23.09.1716 genehmigte (Robinet, André, L'empire Leibnizien. La conquête de la chaire de mathématiques de l'université de Padoue. Jacob Hermann et Nicolas Bernoulli (1707-1719). Avec de nombreuses lettres inédites de J. et N. Bernoulli, M. A. Fardella, B. Fontenelle, D. Guglielmini, J. Hermann, G. W. Leibniz, A. Michelotti, P. Varignon ..., Trieste 1991, p. 252).
  8. Vgl. den Brief von Pietro Antonio Michelotti an Johann I Bernoulli von 1716.07.24, in dem der Venenzianisch-Österreichischen Türkenkrieg, der von 1714 bis 1718 dauerte, erwähnt wird.
  9. Ab hier von Scheuchzers Hand.
  10. Horaz, Satiren, II.4.49.


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