Bernoulli, Johann I an Arnold, John (ca. 1688-17..) (1713.07.18)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Arnold, John, ca. 1688-17uu
Ort Basel
Datum 1713.07.18
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 673:Bl.1-2
Fussnote "A Mr. Arnold Anglois à Paris" am Briefkopf und P.S. auf fo.2r eigenhändig. fo.2v leer



File icon.gif Monsieur,

Vous m'avez fait un vray plaisir de m'apprendre Votre heureuse arrivée à Paris: je Vous suis infiniment obligé des expressions honnetes de Votre lettre,[1] dont Vous Vous servéz à mon egard, si Vous etes reconnoissant de ma foible information dans les mathematiques,[2] je Vous assure que je ne le suis pas moins de Votre civilité et des marques de reconnoissance, qu'il Vous a plu de me temoigner: je suis surtout fort sensible des offres honnetes, que Vous continuéz de me faire en me presentant de si bonne grace Vos services en cas de besoin; je serois malhonete si j'abusois de Votre courtoisie, mais je ne sçay si j'ose Vous prier de me faire part de ce que Vous rencontrerez de curieux, soit en mathematique ou en physique; Je ne doute pas que la nouvelle edition des Princip. phil. de Mr. Newton.[3] n'ait presentement paru dans le public, Vous en avez peutetre un exemplaire ou Vous en pourez avoir; c'est pourquoy Vous me ferez un plaisir incroyable, si Vous me pouvez procurer ce livre au plutot pour contenter mon extreme desir, car autrement je n'espere pas de longtemps de le recevoir d'Angleterre par la voye dont on s'est servi jusqu'à present, et celle par Votre moyen, puisque Vous etes à portée tant d'Angleterre que d'icy, est bien plus courte et plus commode: je payeray avec grand remerciment le prix et les frais de ce que Vous avez pris la peine de m'acheter.[4] Mr. Varignon m'a ecrit beaucoup de bien de Votre personne, il dit que Mr. König Vous amena chez Luy, lorsque Vous luy alliez remettre mon paquet, dont je Vous remercie; il me promet de Vous rendre tous les bons offices, dont Vous le croyrez capable, il ajoute qu'il Vous avoit assuré qu'il n'y aura rien qu'il ne fasse pour Vous en ma consideration;[5] Je suis bien aise que Vous File icon.gif l'ayez reconnu pour un honnete homme, bien civilisé, agreable dans les conversations, et eloigné du caractere de pedant,[6] dont Vous tenez suspects les anciens mathematiciens, peutetre leur faites Vous tort en les comprenant generalement sous cette qualité si odieuse; puisqu'il y avoit dans les siecles passés des mathematiciens assez polis, qui sçavoient s'introduire dans les cours des Roys, et s'en faire aymer et estimer temoin Archimede grand favori du Roy Hieron de Sicile, et temoins plusieurs autres, que je pourrois Vous nommer: mais je croy qu'il en est des mathematiques comme de toutes les autres sciences; Vous scavez les Vers du Poete qui dit

... Didicisse fideliter artes

Emollit mores nec sinit esse feros.[7]

Ce ne sont ordinairement que les demi sçavants qui sont des pedans car ne voyant pas qu'il leur manque encore beaucoup de sçavoir ils ne peuvent non plus s'apercevoir à travers du vuide de leur cerveau qu'ils ne sont que des sots: Cependant notre calcul differentiel et integral Vous doit de grandes obligations de ce que Vous Luy faites l'honneur de croyre qu'il humanise les gens qui s'y appliquent, il seroit à souhaiter que notre ignorant Physicien, qui en a bien besoin s'y fit instruire. Depuis Votre depart il ne s'est rien passé de nouveau dans notre Ville, si non qu'on enterrera aujourd'huy la femme de Mr. Burchard Prof. en droit morte d'apoplexie. Pour les nouvelles publiques concernant la guere qui se fait dans notre voysinage, je croy que Vos gazettes Vous apprendront mieux ce qui se passe au siege de Landau (si on le veut dire)[8] que je ne puis Vous le dire parce que nous n'en sçavons gueres: Le Prince Eugene avec sa petite armée se tient toujours tranquillement au delà du Rhin on dit bien que son armée grossit tous les jours, mais le moyen de grossir assez pour resister à 23000 François?[9] Je ne comprens rien à l'opiniatreté de l'Empereur qui aime mieux File icon.gif laisser prendre Landau, et peutetre encore d'autres places que de faire la paix, il y a sans doute du mystere là dessous, que le temps nous decouvrira. Quant aux nouvelles de la Republique des Lettres, Le traitté de arte conjectandi[10] de feu mon Frere n'est pas encore sorti de la presse; c'est que le libraire y veut joindre ses dissertations de seriebus[11] dont il n'a pas encore fait tailler les figures. Mr. Paravicin le Conrecteur, que Vous connoissez bien fait imprimer actuellement un petit traitté contenant des faits[12] particuliers dans les vies de plusieurs sçavans.[13] A propos de Mr. Paravicin, il m'a prié de Luy procurer de Paris une Liste de tous les livres in 4.to qui ont eté imprimés in Usum Delphini, je croy que Vous Luy feréz plaisir, de Vous en informer chez quelque Libraire pour avoir cette Liste ou catalogue de ces Livres là. Finalement je me recommende à l'honneur de Votre souvenir, et suis aprez Vous avoir fait les compliments de toute ma famille Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur J. Bernoulli.

à Bale ce 18 Juillet 1713.

P. S. Je Vous recommende la lettre que voycy pour Mr. Varignon.[14] Je Vous remercie de l'offre que Vous me faites d'expedier mes lettres pour l'Angleterre que je Vous adresseray. Je m'en serviray quand j'auray reçû reponce à celle que Vous eutes la bonté d'envoyer en Angleterre sous Vôtre enveloppe.


Fussnoten

  1. Dieser Brief ist nicht vorhanden.
  2. [Text folgt]
  3. Newton, Isaac, Philosophiae naturalis principia mathematica, Editio Secunda Auctior et Emendatior, Cantabrigae 1713.
  4. Zur Geschichte des Erwerbs der zweiten Auflage von Newtons Principia vgl. Nagel, Fritz, Newtons Principia als Doppelgeschenk, in: Heiligensetzer, Lorenz et al. (eds.): Treffenliche schöne Biecher. Hans Ungnads Büchergeschenk und die Universitätsbibliothek Basel im 16. Jahrhundert. Basel 2005, pp. 137-139.
  5. [Text folgt]
  6. Im Manuskript steht "pedans".
  7. [Text folgt]
  8. 1713 wurde Landau im Spanischen Erbfolgekrieg von den Franzosen belagert und eingenommen.
  9. Im Manuskript stand ursprünglich "230000 hommes François"; die Null hinter 3 scheint gestrichen zu sein.
  10. Bernoulli, Jacob, Ars conjectandi, Opus posthumum, Basileae 1713.
  11. Bernoulli, Jacob, Op. XXXV, LIV, LXXIV, XC, CI.
  12. Im Manuskript steht "fait".
  13. Paravicini, Vincentius, Singularia de viris eruditione claris. Basileae 1713.
  14. Johann I Bernoulli an Varignon 1713 07 13 in: Joh. I B. Briefe 3, pp. 551-554.


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