Maupertuis, Pierre Louis Moreau de an Bernoulli, Johann I (1731.04.23)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Maupertuis, Pierre Louis Moreau de, 1698-1759
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Paris
Datum 1731.04.23
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 662, Nr.10*
Fussnote



File icon.gif Monsieur

Il y a plusieurs jours que j'ay receu la lettre que vous me fistes l'honeur de m'ecrire le l.er Avril.[1] J'ay receu depuis par m. votre fils le reste de votre excellente dissertation sur le corps tombant sur l'hypotenuse d'un triangle qui glisse.[2] Je n'ay point encor eu le loisir de l'etudier comme elle meritte. Et d'en admirer les beautés en detail, je vais le faire maintenant que j'ay un peu plus de tranquillité et vous remercie infiniment de la bonté que vous avés eue de me communiquer ce beau morceau.

On imprime votre piece sur les Tautochrones[3] je ne scay pas où j'avois l'esprit lorsque j'ay cru qu'il manquoit quelque chose à l'art. 25, j'avois deja veu mon erreur avant que d'avoir receu votre lettre.

Vous me faittes trop d'honeur monsieur de vouloir vous en rapporter à mon jugement sur le Mem. de m. de Meyran sur les forces,[4] je n'ay point regardé ce que je vous en disois comme devant[5] avoir un tel poids et je vous avoue que lorsque sur votre lettre je voulus l'examiner je ne pus pas aller jusqu'à la fin par l'ennuy qu'il me causa; n'y ayant absolument rien à profiter dans cet ouvrage et n'y voyant que l'envie d'ecrire; mais j'eusse souhaitté que vous me dissiés si c'est moi qui me trompe ou si m. de M.[6] se mocque des gens lorsqu'il donne comme une détermination de la plus grande vitesse d'un corps qui tombe dans l'argille, ce qu'il dit article 17. Je ne crains pas plus pour nos forces tout ce qui pourroit venir d'Angleterre.

Je n'ay point entendu parler du livre qu'on y doit avoir fait pour vous réfuter. Entre nous monsieur vous meritteriés bien que dans File icon.gif le tems qu'on vous donne le prix en France pour déffendre les tourbillons, on vous querellast en Angleterre pour les avoir trop bien deffendus. Quelqu'opposés qu'ils soyent à la saine phisique, les Anglois sentent bien qu'un deffenseur tel que vous est capable de les faire durer encor longtems; Si vous aviés voulu prendre ainsy l'attraction sous votre protection elle triompheroit aujourd'hui partout l'univers.

J'ay toujours les mesmes graces à vous rendre de la bonté que vous avés de vouloir bien examiner les solutions que je vous envoye. Il n'y a que vous qui puissiés me rasseurer lorsque je me m'accorde pas avec m. Newton. Je m'etois bien donné la torture pour entendre ce qu'il dit sur la figure de la terre.[7] La nouvelle solution que vous donnés de ce probleme est d'autant plus belle qu'elle est fort differente de toutes les autres.[8] Je liray la mienne à l'Acad.ie puisque vous la jugés digne de paroitre. Quant à mon Scholie je vous avoue que j'y suis attaché malgré l'objection que vous me faittes qui est la meilleure qu'on puisse faire; mais monsieur il me semble que quoyque la queue de quelques cometes ait été assez transparente pour laisser appercevoir les etoiles à travers, il se peut faire que la mesme transparence ne se trouve pas dans la queue de toutes les autres; La densité et la rareté des queues doit dependre de la nature de la comete et de la proximité ou elle a eté du Soleil. D'ailleur quelque peu de densité qu'il y ait dans la matiere qui forme la queue au sortir de la comete, les nouvelles pesanteurs qu'elle acquert lorsque la planete l'attire la doivent condenser. Il me semble encor que le deffaut de continuité de matiere entre le corps de la planete et le torrent qui circule autour ne doit pas empecher que la chose ne se passe à peuprés de la mesme maniere que s'il n'y avoit aucun vuide: c'est à dire que dans l'hypothese d'une attraction reciproquement proportionelle au quarré de la distance au centre, la vitesse de la matiere qui circule autour de la planete pourra etre telle que sa force centrifuge l'applatira toujours.

M. Clairaut m'avoit dit monsieur que vous le renvoyiés à moy pour File icon.gif scavoir ce que vous penseriés de son livre.[9] Rien ne me flatteroit plus que de penser que les jugements que je porte fussent conformes à ceux que vous porteriés mais il me faudroit avoir bien de la présomption pour le croire. Je n'ay point encor leu entierement ce livre; il me semble qu'il contient d'assez bones choses mais que ce qu'il y a de plus merveilleux c'est l'age[10] de l'autheur; ils avoient aussy en Angleterre lorsque j'y etois un geometre precoce; je crois qu'il ne tiendroit qu'à l'éducation, de rendre plus communs les jeunes geometres.

Permettés moy monsieur de vous faire présent d'une bourse de nos jettons de l'Acad.ie.[11] M. Deucher s'est chargé de vous la remettre avec quelques programmes pour le prix. La piece qui vient de le remporter n'est point encor imprimée. Je suis avec beaucoup de respect Monsieur Votre tres humble et tres obeissant Serviteur Maupertuis.

de paris Lun. 23. Avr. 1731.


Fussnoten

  1. [Text folgt]
  2. [Text folgt]
  3. [Text folgt]
  4. [Text folgt]
  5. Lesart "davant kontrollieren
  6. de Mairan
  7. [Text folgt]
  8. [Text folgt]
  9. [Text folgt]
  10. Im Manuskript steht "laage". Clairaut war in der Tat 17 Jahre alt, als sein Buch "Recherches sur les courbes à double courbure" erschien
  11. [Text folgt]


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