1723-03-00 Crousaz Jean Pierre de-Bernoulli Johann I: Unterschied zwischen den Versionen

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Ne me faites pas, je vous prie, le tort de juger de l'interet que je prens à tout ce qui vous concerne, par le temps que j'ay laissé passer, sans vous ecrire, depuis l'etablissement de M. votre Fils à Berne;<ref>Nicolaus II Bernoulli</ref> Il est des temps fatals, où l'on se voit forcé de faire ceder au plus pressant ce qui est le plus interessant et qui tient le plus à coeur. Je me suis trouvé pendant 15 jours dans ces circonstances. Agréés, Monsieur, qu'aujourdhuy je me satisface en partie et que j'aye l'honneur de vous assurer du zele avec lequel je felicite ma Patrie, ou pour parler plus respectueusement, la Capitale de ma Patrie, d'une acquisiton aussi estimable que celle de M. votre Fils. De certains mouvemens qui s'etoient élevés contre luy n'ont servi que de relief à son merite et qu'à relever sa victoire. Si je vous avois écrit plutot, je n'aurois pas eu le plaisir de vous dire que j'ai veu ici des persones de Berne tres sensées qui m'ont [[File:file_icon_keinbild.gif|link=]] <ref>Hier hat Crousaz irrümlich "qui m'ont" vom Schluss der vorausgehenden Seite wiederholt</ref> assuré qu'on s'y promettoit beaucoup de M. votre Fils, et que ses manieres polies, gracieuses, son esprit et son savoir vivre ne luy attireroit pas moins de disciples que son erudition. C'est à quoi je prendrai encor tout l'interet imaginable.  
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Ne me faites pas, je vous prie, le tort de juger de l'interet que je prens à tout ce qui vous concerne, par le temps que j'ay laissé passer, sans vous ecrire, depuis l'etablissement de M. votre Fils à Berne;<ref>Nicolaus II Bernoulli</ref> Il est des temps fatals, où l'on se voit forcé de faire ceder au plus pressant ce qui est le plus interessant et qui tient le plus à coeur. Je me suis trouvé pendant 15 jours dans ces circonstances. Agréés, Monsieur, qu'aujourdhuy je me satisface en partie et que j'aye l'honneur de vous assurer du zele avec lequel je felicite ma Patrie, ou pour parler plus respectueusement, la Capitale de ma Patrie, d'une acquisiton aussi estimable que celle de M. votre Fils. De certains mouvemens qui s'etoient élevés contre luy n'ont servi que de relief à son merite et qu'à relever sa victoire. Si je vous avois écrit plutot, je n'aurois pas eu le plaisir de vous dire que j'ai veu ici des persones de Berne tres sensées qui m'ont [[File:file_icon.gif|link=http://www.ub.unibas.ch/digi/bez/bernoullibriefe/jpg/L_Ia_656/BAU_5_000055797_0002.jpg]] <ref>Hier hat Crousaz irrümlich "qui m'ont" vom Schluss der vorausgehenden Seite wiederholt</ref> assuré qu'on s'y promettoit beaucoup de M. votre Fils, et que ses manieres polies, gracieuses, son esprit et son savoir vivre ne luy attireroit pas moins de disciples que son erudition. C'est à quoi je prendrai encor tout l'interet imaginable.  
  
 
Je ne scay si je dois vous dire que j'ay eu la joie ou le chagrin de voir M. votre Cadet à son passage par Lausanne.<ref>Daniel Bernoulli</ref> C'est une fatalité que Messieurs vos Fils n'y passent que rapidement. Je ne pus pas avoir avec l'ainé deux heures de conversation, et je n'ay veu le cadet qu'une Minute. Il est arrivé tard et est parti le lendemain matin. Quelle douceur pour moy si j'avois un Fils de cet age et de cette esperance pour m'occuper à l'elever. Je vous en felicite encor, Monsieur, de tout mon coeur et si mes voeux pour vous sont remplis, votre vie sera tres longue et tres heureuse comblée de gloire au dehors et de satisfaction au dedans. C'est dans ces sentimens pleins d'estime et de Zele que j'ay l'honneur d'estre Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur J. P. De Crousaz
 
Je ne scay si je dois vous dire que j'ay eu la joie ou le chagrin de voir M. votre Cadet à son passage par Lausanne.<ref>Daniel Bernoulli</ref> C'est une fatalité que Messieurs vos Fils n'y passent que rapidement. Je ne pus pas avoir avec l'ainé deux heures de conversation, et je n'ay veu le cadet qu'une Minute. Il est arrivé tard et est parti le lendemain matin. Quelle douceur pour moy si j'avois un Fils de cet age et de cette esperance pour m'occuper à l'elever. Je vous en felicite encor, Monsieur, de tout mon coeur et si mes voeux pour vous sont remplis, votre vie sera tres longue et tres heureuse comblée de gloire au dehors et de satisfaction au dedans. C'est dans ces sentimens pleins d'estime et de Zele que j'ay l'honneur d'estre Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur J. P. De Crousaz
  
[[File:file_icon_keinbild.gif|link=]] J'ay veu qu'il faut estre circonspect dans les lettres de recommandation qu'on donne. J'avois cru de vous recommander en M. de Rochefort un honete jeune homme et je vois que je vous avois recommandé un vrai scelerat. Il avoit eté assez fou, pour se mettre en tête qu'il pourroit devenir mon gendre, s'il m'en avoit donné la moindre marque, j'aurois cru qu'il extravaguoit. Cependant les nouvelles du mariage de ma fille, le mirent en telle fureur qu'il luy ecrivit une Lettre qui paroit dictée par le Demon. S'il avoit été au Pays, il auroit bien pu payer son crime de sa tête. Il sera banni et flétri.  
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[[File:file_icon.gif|link=http://www.ub.unibas.ch/digi/bez/bernoullibriefe/jpg/L_Ia_656/BAU_5_000055797_0003.jpg]] J'ay veu qu'il faut estre circonspect dans les lettres de recommandation qu'on donne. J'avois cru de vous recommander en M. de Rochefort un honete jeune homme et je vois que je vous avois recommandé un vrai scelerat. Il avoit eté assez fou, pour se mettre en tête qu'il pourroit devenir mon gendre, s'il m'en avoit donné la moindre marque, j'aurois cru qu'il extravaguoit. Cependant les nouvelles du mariage de ma fille, le mirent en telle fureur qu'il luy ecrivit une Lettre qui paroit dictée par le Demon. S'il avoit été au Pays, il auroit bien pu payer son crime de sa tête. Il sera banni et flétri.  
  
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[[File:file_icon.gif|link=http://www.ub.unibas.ch/digi/bez/bernoullibriefe/jpg/L_Ia_656/BAU_5_000055797_0004.jpg]] A Monsieur
  
 
Monsieur Bernoulli Professeur
 
Monsieur Bernoulli Professeur

Aktuelle Version vom 1. April 2015, 12:04 Uhr


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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Crousaz, Jean Pierre de, 1663-1750
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort [s.l.]
Datum 1723.03.00 (?)
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 656, Nr.22*
Fussnote P.S. vertikal auf der Rückseite der Adressseite. Siegel



File icon.gif Monsieur

Ne me faites pas, je vous prie, le tort de juger de l'interet que je prens à tout ce qui vous concerne, par le temps que j'ay laissé passer, sans vous ecrire, depuis l'etablissement de M. votre Fils à Berne;[1] Il est des temps fatals, où l'on se voit forcé de faire ceder au plus pressant ce qui est le plus interessant et qui tient le plus à coeur. Je me suis trouvé pendant 15 jours dans ces circonstances. Agréés, Monsieur, qu'aujourdhuy je me satisface en partie et que j'aye l'honneur de vous assurer du zele avec lequel je felicite ma Patrie, ou pour parler plus respectueusement, la Capitale de ma Patrie, d'une acquisiton aussi estimable que celle de M. votre Fils. De certains mouvemens qui s'etoient élevés contre luy n'ont servi que de relief à son merite et qu'à relever sa victoire. Si je vous avois écrit plutot, je n'aurois pas eu le plaisir de vous dire que j'ai veu ici des persones de Berne tres sensées qui m'ont File icon.gif [2] assuré qu'on s'y promettoit beaucoup de M. votre Fils, et que ses manieres polies, gracieuses, son esprit et son savoir vivre ne luy attireroit pas moins de disciples que son erudition. C'est à quoi je prendrai encor tout l'interet imaginable.

Je ne scay si je dois vous dire que j'ay eu la joie ou le chagrin de voir M. votre Cadet à son passage par Lausanne.[3] C'est une fatalité que Messieurs vos Fils n'y passent que rapidement. Je ne pus pas avoir avec l'ainé deux heures de conversation, et je n'ay veu le cadet qu'une Minute. Il est arrivé tard et est parti le lendemain matin. Quelle douceur pour moy si j'avois un Fils de cet age et de cette esperance pour m'occuper à l'elever. Je vous en felicite encor, Monsieur, de tout mon coeur et si mes voeux pour vous sont remplis, votre vie sera tres longue et tres heureuse comblée de gloire au dehors et de satisfaction au dedans. C'est dans ces sentimens pleins d'estime et de Zele que j'ay l'honneur d'estre Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur J. P. De Crousaz

File icon.gif J'ay veu qu'il faut estre circonspect dans les lettres de recommandation qu'on donne. J'avois cru de vous recommander en M. de Rochefort un honete jeune homme et je vois que je vous avois recommandé un vrai scelerat. Il avoit eté assez fou, pour se mettre en tête qu'il pourroit devenir mon gendre, s'il m'en avoit donné la moindre marque, j'aurois cru qu'il extravaguoit. Cependant les nouvelles du mariage de ma fille, le mirent en telle fureur qu'il luy ecrivit une Lettre qui paroit dictée par le Demon. S'il avoit été au Pays, il auroit bien pu payer son crime de sa tête. Il sera banni et flétri.

File icon.gif A Monsieur

Monsieur Bernoulli Professeur

tres Celebre de Mathematique

à Bale.


Fussnoten

  1. Nicolaus II Bernoulli
  2. Hier hat Crousaz irrümlich "qui m'ont" vom Schluss der vorausgehenden Seite wiederholt
  3. Daniel Bernoulli


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