Montmort, Pierre Rémond de an Bernoulli, Johann I (1715.03.22)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Montmort, Pierre Rémond de, 1678-1719
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Paris
Datum 1715.03.22
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur BS UB, Handschriften. SIGN: L I a 665, Nr.12*
Fussnote Bleistiftanstreichung am Rand von Seite 2



File icon keinbild.gif A Paris ce 22 Mars 1715

Monsieur Renau part dans quelques jours Monsieur pour la deffense de l'isle de Malte, le Grand Maistre l'a fait demander au Roy par son ambassadeur et luy a écrit de la maniere du monde la plus gratieuse. M.r le Bailly de Mesme ambassadeur de L'ordre, a été accompagné de quelques commandeurs[1] luy remettre la lettre du grand Maistre. Ces honneurs qu'il merite fort par sa valeur et sa capacité dans le metier de la guerre pourroient bien le consoler du petit échec qu'il a eu dans la dispute philosophique qu'il a soutenu contre vous. Je le vis hyer. Il m'a dit qu'il me feroit voir la reponse qu'il a faite à vostre derniere lettre. Il croit encore avoir raison. Je luy ai dit tout ce que je scai là dessus de meilleur. Je luy ay fait en autres ce raisonnement qui me paroist tres fort.

Vous convenez que trois poids suspendus par des cordes (vous scavez la fig.)[2] seront en équilibre si leurs masses sont dans le rapport des trois cotés du parallelogramme formé par les directions selon lesquelles les trois poids tirent.

Concevez au lieu des trois poids trois planches ou trois voiles égales (tout le reste demeurant le meme) contre lesquelles File icon keinbild.gif des vents soufflent perpendiculairement. N'est-il pas vray qu'il y aura équilibre si les vitesses de ces trois vents sont comme les racines des 3 cotés du parallelogramme donné. Il faut necessairement l'avouer puisque ces vents dont les vitesses seront par Ex. , et feront totallement l'effect des trois poids 3, 4 et 5, les efforts des fluides etant selon vous comme les quarrés de leurs vitesses. Donc generallement trois vents soufflants contre des superficies égales seront en équilibre si leurs vitesses sont les racines des trois cotés du parallelogramme formé par leurs directions, donc etc. Cela me paroist sans replique et l'est encore plus dans vostre lettre où tout est plus detaillé.

M.r le ch. Renau a beaucoup d'esprit, scait beaucoup et est capable de scavoir tout ce qu'il voudra mais il a un peu perdu tout cela de vüe et il me semble qu'il ne s'y est pas assez remis. Il est d'une part fort dissipé par ses employs et de l'autre fort appuyé par des personnes habiles qui par des decisions pleines de confiance l'entretiennent dans une erreur qu'il reconnoitra à la fin.

Ne soupconnez point M.r que le R. P. Mallebranche son ami particulier soit de ce nombre. Il dit ce qu'il pense avec son ingenuité et sa modestie naturelle ne garantit rien et finit toujours en declarant qu'il est trop vieux et qu'il laisse à ceux qui ont plus de curiosité, plus de jeunesse et plus de scavoir en Geometrie qu'il n'en a, à examiner File icon keinbild.gif à fond cette dispute, qu'il faudroit pour prononcer et juger scavoir parfaittement ce qui a eté écrit de part et d'autre et c'est ce qu'il avoue n'avoir point fait. Il est tres vray ce que vous distes Monsieur que le R. P. Mallebranche ne s'est appliqué aux Mathematiques qu'autant que ces sciences pouvoient servir à ses autres etudes et qu'il n'en a jamais fait l'objet principal de ses travaux d'esprit. Aussi est [3] fort eloigné de vouloir prendre ni meme accepter la qualité de juge en aucune matiere de Geometrie et en particulier dans celle qui fait la dispute. Dans la derniere conference que j'eus avec luy il vous attribuoit sur la foy d'autruy plusieurs choses que vous ne distes point par Ex. que les forces sont comme des lignes au lieu qu'en bonne physique elles doivent estre exprimées par les quarrés des lignes qui expriment les vitesses. Je voulus le renvoyer à vostre livre,[4] mais il me dit qu'il etoit trop vieux que ne prenant point de parti et ne soutenant que des notions de physique qui luy paroissent evidentes, il n'avoit que faire d'entrer dans des discussions Geometriques qui luy donneroient bien de la peine et luy prendroient bien du temps, qu'ayant lu à la priere de M.r Renau ses memoires et les ayant trouvé bons il avoit dit ce qu'il pensoit. Mais qu'il croyoit les parties interessées bien plus capables que luy de voir clair en cette matiere surtout pour ce qui y est de Geometrique. Il m'a chargé de vous rendre compte de ses dispositions là dessus et de vous temoigner qu'il ne met aucune comparaison entre le peu qu'il dit scavoir en Geometrie et la vaste etendue de vos connoissances.

J'ay remis à M.r Hogguer un pacquet à l'adresse de M. vostre neveu.[5] Vous y trouverez un nouveau Livre de M.r Parent,[6] il y a vers la fin choses qui File icon keinbild.gif vous touchent. J'y ay joint une feuille volante que le P. Mallebranche fist imprimer l'année passée.[7] Je serois ravi de scavoir ce que vous en pensez.

On m'a apporté ce matin un nouveau livre d'algebre dont voicy le tittre: Des communes mesures et racines communes des quantités litterales du partage d'autant de quarrés donnés que l'on voudra en d'autres qui soient entre des limites prescrittes et de la resolution des puissances ou équations composées depuis le 1.er degré à l'infini. L'auteur est le S.r Taneguy Lefevre, fils du fameux M.r Lefevre, professeur à Saumur Protestant celebre par son erudition.[8] Le livre est approuvé par M. Halley. J'ay vu l'auteur, il a la phisionomie Barbare. Il a effectivement passé la plus grande partie de sa vie dans les colonies Angloises de l'Amerique. Soit grace du ciel soit besoin il est venu depuis un an en France se faire Catholique. A ce tittre et comme frere de l'illustre Mad.e Dacier il a eu une petitte pension[9] du Roy. C'est un homme qui ne scait ni parler ni écrire. Avec cela il n'est pas impossible qu'il ne scache l'algebre mieux que le Pere Prestet et M.r Rolle. Je vous envoirai ce livre à la 1.ere occasion. J'ecris une lettre furieusement longue à M.r vostre Neveu.[10] Je voudrois bien que vous voulussiez jetter les yeux dessus. M.r Hogguer m'a dit que vous alliez à Padoue avec 5000 d'appointemens. Je vous en fais mes complimens Monsieur et vous prie de croire que je m'interesse parfaittement à tout ce qui vous regarde. J'ay l'honneur d'estre Monsieur avec tout le respect dû à vostre merite Vostre tres humble et tres obeissant serviteur

Remond de Monmort


Fussnoten

  1. Hier fehlt möglicherweise ein "pour".
  2. [Text folgt]
  3. Im Manuskript fehlt hier ein "il"
  4. [Text folgt]
  5. Nicolaus I Bernoulli
  6. [Text folgt]
  7. [Text folgt]
  8. [Text folgt]
  9. Im Manuskript steht "pansion"
  10. [Text folgt]


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