Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1723.05.02)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1723.05.02
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 145*
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon Treshonnoré Patron

Ma brigue va tout doucement, il faut que je fasse encore passer 150 visites.[1] J'ay à combattre un monde tout entier, et par tout on tente toutes les machines pour me donner l'exclusion, par là vous voyés, que c'est un ouvrage de la Providence du Tout puissant, quand je reüssiray, et je puis Vous dire que j'ay de l'esperence. Six semaines encore et nous serons hors de doute. C'est une fatalité terrible, tout le monde convient, que j'ay rendu des Services signalés au Public, et que par cette même raison cette charge me seroit düe de justice, mais que les autres concurents ont des grand amis et des grandes parentées. Patience, ma resolution est deja prise.

Quant à la preparation de la pierre de Bologne,[2] il n'importe de quelle sorte de colle on se serve pour petrir la pâte, car tout cela s'en va par la calcination, mais il importe de quelle maniere on le calcine, le meilleur est de donner feu tout doucement, et de l'augmenter peu à peu, je me trompe fort, ou la calcination de M.r Mangold n'a pas êté absolüe, ou bien il y a melé quelque portion de terre, car cela luy ôte toute sa qualité. Et la marque que la calcination n'est pas achevée est, quand les pâtes n'ont rien changé touchant la couleur, la quelle doit devenir jaune et de la couleur du Souphre. Tout ce qui n'a pas cette couleur ne luit jamais: Ou bien il se peut, que cette calcination a êté faite trop precipitament. Du reste j'ay la pensée, que les principes du phosphore de Bologne, et du pyrophore de M.r Voguel[3] sont les mêmes, ce qui doit necessairement être verifié par des experiences.

Je m'êtonne que Hartsoeker ait la hardiesse de declamer si fortement contre Vous dans un ecrit qu'il a publié l'année passée, contenant plusieurs pieces de phisique contre M.r Newton, et Vous,[4] n'y avancant pourtant rien au monde que des pauvretés non pardonnables à un bon phisicien. Il y etablit des intelligences sur intelligences, qui ayent le pouvoir de produire mille et File icon.gif mille choses, dont les raisons sont abstruses, ou peu faciles à donner. De cette maniere on devient aisement philosophe, et je conviens avec luy, qu'ayant cette methode, toutes les mathematiques sont superflües. Je ne sçay si vous avés vû cet ecrit ou non, il merite d'etre gueri en forme, c'est à dire clysterium donare postea purgare etc.[5] et celuy qui en fait l'ordonnance aura la bonté de ne pas oublier l'Ellebore[6], Grand specifique dans ces sortes de maladie.

La matiere de la Formule est en agitation ches nous plus que jamais, les Lettres Brittonis et Borussi nouvellement arrivées[7] en sont la cause. Voyés en quelle situation sont ces affaires là. On a deliberé sur ces lettres devant Nos Seig.rs les 200 sans en venir à la decision: Car aprés des grands debats on a etabli une commission composée de Mess.rs les Examinateurs du Grand et du petit Conseil avec addition de quelques autres Membres, avec exclusion des Ministres. Cette Commission a ordre de delibrer sur le moyen de donner une satisfaction reelle à ces deux Puissances. Et à ce que je puis voir on otera ce formulaire du nombre des Livres symboliques, et le voeux qu'on êtoit obligé d'y prêter, se reservant neantmoins de recommender sa lecture, comme aussy celle de Nos Reformateurs, aux jeunes proposants. De cette maniere là Ses Majestés peuvent être contents.

Quant à la Lettre de M.r nôtre Antistes,[8] tout est vray ce que vous en marqués et même beaucoup d'avantage, si vous voulés la lire, je ne doute pas que M.r Iselin le jeune[9] ne vous en puisse faire la communication, car, à ce qu'il m'a ecrit, il en a une copie. Faites moy la grace de le Salüer de ma part, et d'assurer Madame Vôtre chere Epouse et toute Vôtre belle famille de mes treshumbles Respects. Quant à moy vous sçavés que je suis tres sincerement et sans reserve Monsieur mon Trescher Patron Votre treshumble et tresobeïss.t Serviteur D.r Jean Scheuchzer

Zuric en hate ce 2.e May. 1723.

P. S. Le General Comte Marsiglij est passé par icy, il nous a dit mille biens de Vous, et il m'a ordonné de vous salüer.


Fussnoten

  1. Johannes Scheuchzer nimmt hier Bezug auf seine Bewerbung um das Amt eines Landschreibers der Grafschaft Baden. Zum Wahlverfahren siehe Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1723.06.19.
  2. Zum "Bologneser Stein" siehe Scheuchzers Brief an Johann I Bernoulli von 1723.04.11.
  3. Friedrich Achatius Vogel, cand. med. in Hanau.
  4. Hartsoeker, Nicolas, Recueil de plusieurs pièces de physique, où l’on fait principalement voir l’invalidité du Système de Mr. Newton. Et où se trouve, entre autres, une Dissertation sur la peste et sur les moyens de s’en garentir, Utrecht (Chez la veuve de G. Broedelet & fils) 1722.
  5. In Molière, Le Malade imaginaire heisst es im troisième intermède: "Clysterium donare, Postea seignare, Ensuita purgare".
  6. Der Nieswurz.
  7. Es handelt sich um die offenen Briefe von Georg I., König von Grossbritannien von 1723.01.30 und von Friedrich Wilhelm I., König von Preussen von 1723.04.06 an die reformierten Kantone der Schweiz, in französischer Übersetzung abgedruckt in Barnaud, Barthélemy, Mémoires pour servir à l'histoire des troubles arrivés en Suisse, à l'occasion du Consensus, Amsterdam (J. F. Bernard) 1726, pp. 386-396. Sie enthalten die Aufforderung, zur Förderung der Union aller reformierter Kirchen die Formula Consensus abzuschaffen. Zu den ersten zwei Briefen von Georg I. und Friedrich Wilhelm I. siehe den Brief von 1722.05.17.
  8. Johann Ludwig Nüscheler (1672-1737).
  9. Es handelt sich vermutlich um den Juristen und Historiker Johann Rudolph Iselin (1705-1779). In einem Brief Iselins an Johann Jakob Scheuchzer von 30.06.1723, ZB Zürich, Ms H 317, pp. 67-68, findet sich ein Hinweis auf eine solche Sendung.


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