Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1725.03.17)
Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
---|---|
Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733 |
Ort | Basel |
Datum | 1725.03.17 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | ZB Zürich. SIGN: Ms. H 321, pp.99-100 |
Fussnote | Beilage: Billet eines französischen Offiziers; durch Bernoulli an Scheuchzer. Französisch. |
Mes travaux scholastiques. ont pris leur commencement: avanthier je fus presenté à Messrs les Precepteurs avec toutes les solemnités requises; La ceremonie se fit dans le Choeur de la grande Eglise où se font les promotions annuelles des Ecoliers. Mr. le Tribune Falcknermon beaufrere, un des 4 Chefs de la Ville et President de la Chambre etablie pour la Reforme du College ayant fait l'ouverture par un petit Discours pour donner à connoitre le sujet pour le quel on étoit assemblé, ordonna ensuite à Mr. l'Antistes de faire la presentation, ce qu'il fit par une harangue qui dura plus d'une heure: Vous pouvés bien Vous imaginer ce qu'on a la coutume de dire dans ces sortes d'occasions, sans qu'il soit besoin de Vous le repeter. La confluence de gens de toute qualité, de condition et de sexe etoit plus nombreuse que dans un sermon de dimanche; il ne faut pas s'en etonner, car à Bale les Gens sont curieux jusques aux moindres bagatelles. Hier commença ma premiere fonction qui dura depuis 8 heures du matin jusqu'à 11½; l'aprés diné on eut vacance à l'honneur de la solennité du jour précedent. J'aurai veritablement à faire les travaux d'Hercule, car je dois domter des monstres et avant toute chose nettoyer l'Augiae stabulum. Mon autorité ne s'etend nullement à l'Academie quoiqu'Elle eût bien besoin d'un nouveau lustre; ce doit etre un autre Hercule qui soit plus puissant que moi: Le temps viendra pourtant qu'on y pensera, quand le mal sera incurable, c'est à dire, quand on n'aura plus de Personnes qui par leur seule reputation soutiennent l'honneur de l'Academie.
Je Vous suis bien obligé de la part que Vous prennés à la reconvalescence de mon Fils; Il se porte bien presentement, excepté qu'il a encore ses jambes enflées, et que ses forces ne sont pas encore revenues. Puisque le Czar est mort, il est à craindre que l'Academie de Petersbourg ne retombe dans l'aneantissement; quoiqu'on ecrive que les mesures ont été si bien prises du vivant du Czar, que sa Mort n'empechera pas que l'Academie ne subsiste toujours: Dieu le veuille! en cas du contraire mon fils se consolera avec plusieurs autres qui auront le meme malheur: Le temps decidera de leur sort, si les Muses ne sont pas aimées en Russie, elles en delogeront bientot, car que faire dans un pays rude comme celui de Petersbourg quand Elles n'y seroient pas les bienvenues. Je suis toujours tres cordialement Monsieur Votre tres humble et tres-obeissant Serviteur J. Bernoulli
Bâle ce 17. Mars 1725.
P. S. Je reçois dans ce moment une lettre de Mr. Bulfinguer avec le billet que voici, qu'il souhaite que Vous fassiés inserer dans Vos Nouvelles litteraires: "Monui nuper", dit il, "sperare me finem controversiarum metaphysicarum, edito libello. Nisi id grave est, peto, ut cum plurima ex me salute Celeberr. Scheuchzero commendes schedulam, novellis Tigurinis ex ipsius voluntate inserendam prout illam hic adjungo, vel utcunque mutatam pro ipsius arbitrio."
Voici aussi un memoire qu'un de mes Amis qui est Officier François m'a remis pour vous étre communiqué. Il souhaite de sçavoir si Vous avés des curiosités naturelles à vendre; c'est pour quelques Curieux qui sont en Flandre qu'il s'en informe.
Je viens de recevoir aussi une lettre de Mr. Wolf, qui me marque qu'il en avoit reçû une de Mr. le C. Galowki, par la quelle il Lui notifioit que la Mort du Czar ne portera aucun prejudice à l'academie de Petersbourg, et que l'Imperatrice effectuera ponctuellement tout ce que le Czar son Epoux avoit resolu de faire, par consequent que tous ceux qui ont été apellés comme Professeurs à Petersbourg, seront traités selon les conditions qu'on leur a promises avant la Mort de ce Monarque.
[Beilage] On souhaiteroit de sçavoir si Monsieur Scheützer a quelques curiositez naturelles, telles que des Petriffications, marcassites rares, Pierres à empreintes de plantes, poissons etc., Cristaux, Pierres singulieres, Phosphores etc. dont Il voulut se deffaire, et à quel prix. Si cela est, Il me fera plaisir de me le marquér d'une maniere un peu speciffiée. Je porterai son memoire avec moy en Flandres, où Divers de mes amis Curieux de ces sortes de choses pouront s'en accommodér. S'Il avoit même à present quelques Pierres à empreintes dont Il voulut se defaire à juste prix, Je pourois les prendre àvec moy; Elles serviroient d'echantillon, et mes amis de Flandres pouroient mieux jugér de ce qui en est que sur une simple description. Au defaut des choses mêmes des Desseins, ou des gravures pouroient servir.
Fussnoten
Zurück zur gesamten Korrespondenz