Bernoulli, Johann I an Mencke, Johann Burckhard (1728.01.14)
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Mencke, Johann Burckhard, 1674-1732 |
Ort | Basel |
Datum | 1728.01.14 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | BS UB, Handschriften. SIGN: L I a 674, fol.127-128 |
Fussnote |
Viro Amplissimo atque Celeberrimo
Joh. Burchardo Menckenio
S. P. D.
Ante aliquot menses ad Te dedi litteras, ut significarem Agnatum meum Tibi soluturum 6 thaleros pro triplici Actorum biennio, 1725 et 1726, quod solutum esse nunc audio. Spero Tibi redditam esse missu Cl. Wolfii Dissertationem meam de Motu etc. quam in Actis Vestris recenseri cupiebam cum judicio Wolfiano si quod perscripserit, sicuti Eum rogaveram.[1] Jam tandem accidit quod praevidebam, incipit nempe pudere Gallos suae tum inscitiae tum iniquitatis praeferentes ex compacto ut nunc liquet duo misera schediasmata ineptiis et sophismatibus plena dissertationi meae quam nunc ipsi agnoscunt omnium optime fuisse elaboratam et rationibus suffultam. Saurinus convictus de rei veritate vellet hominibus persuadere se calculum suum non conjunxisse cum perverse judicantibus, sed credat Judaeus Apella non ego, novi enim hominem, qui citra scrupulum aliter sentire et aliter pronunciare facile potest; Lubet huc transcribere, quod nuper ea de re mihi perscriptum est, videbis Gallicam fidem:
"Je vous apprendrai une nouvelle, qui peutetre vous surprendra. Mr. Saurin, que Vous avez cru Vous etre opposé, est convaincu de la verité de Votre Theorie des forces vives. Il m'a parlé du jugement de l'Academie touchant les prix, comme d'un jugement bien different du sien, comme d'un jugement fondé sur des prejugés dont on ne vouloit pas revenir, et appuyé sur une cabale dont le vrai motif étoit la honte de se dedire et de louer ce qu'on avoit condamné. Il ajouta qu'aprés l'impression de Votre piece, ceux meme qui y avoient été le plus oposés ont été confus et mortifiés de la honte que s'attiroit l'Academie par la préference qu'Elle avoit donnée à une miserable rhabsodie d'ecolier sur une piece excellente et digne du nom de Bernoulli. Ce sont là ses termes. J'ai aussi vû le P. Castel (qui va publier ses Elements de mathematiques[2] à la portée de tout le monde) qui donne entierement dans vos idées. J'espere qu'enfin la verité se fera sentir à tout le monde; mais ce ne sera pas sans peine. Car à ce que j'ai compris, les Sçavans de Paris ne tachent point à le devenir par l'amour desinteressé de la verité, mais pour l'acquerir de la reputation et s'attirer par là quelque pension. Chés Eux étre savant c'est un metier, et peu leur importe que leurs sentiments soient conformes à la raison, pourvû qu'ils passent pour inventeurs et qu'ils trouvent des sectateurs. Etc."
E re esse puto et forsan Publico non ingratum, si quod hic transcripsi Actis inseratur, sed ita ut non appareat ad quem fuerit perscriptum. Vale Vir Ampl. et fave.
Dabam Basil. die 14. Januarij 1728.
P. S. Novum quem ingressi sumus annum multosque secuturos Tibi Tuisque felices ac faustos ex animo apprecor. Continuationem Actorum a postremo missis ut nobis quam fieri poterit citissime transmittas rogamus.
Monsieur
Monsieur J. B. Mencken,
Conseiller Aulique et Historiographe
de S. M. Pol. et tres Celebre Prof.
à
Leipzic
Fussnoten
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