Bernoulli, Johann I an Le Clerc, Daniel (1727.05.13)
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Le Clerc, Daniel, 1652-1728 |
Ort | Basel |
Datum | 1727.05.13 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | BS UB, Handschriften. SIGN: L I a 50, Nr.7 |
Fussnote | Am Briefkopf der Abschrift eine alte Nummer "72" sowie eigenhändig "à Mr. le Clerc Docteur en Medecine et Conseiller à Geneve" |
Monsieur
Votre lettre m'a fait un veritable plaisir en m'apprenant que Vous me portés toujours la même bienveuillance dont Vous m'aviés donné tant de marques eclattantes pendant tout le temps que j'eus l'honneur autrefois de demeurer chés Vous; J'en conserve trop le souvenir pour qu'il soit besoin d'y étre exhorté, je souhaiterois seulement de trouver l'occasion de pouvoir Vous donner des temoignages de ma reconnoissance. Je suis bien aise de connoitre personellement Monsr. le Prof.[1] Cramer; il me fait l'honneur de frequenter mes leçons sur la Geometrie des infinis, j'ai déja pû entrevoir qu'il a du savoir et du merite, tout jeune qu'il est; J'augure de Lui qu'il deviendra grand et excellent Mathematicien, l'heureuse disposition et les beaux commencements que je remarque en Lui m'en sont un seur garant. Je Vous ai de l'obligation Monsieur de ce que Vous avés bien voulu me communiquer en detail l'état de votre chere Famille, je prie le Seigneur qu'aprés la perte que Vous avés faite de feu Mad.e Votre Epouse, pour la quelle je conserverai toujours une respectueuse memoire, et de quelques uns de Mssrs. Vos Fils, il Vous prenne en sa protection avec toute Votre illustre Maison, àfin qu'à Votre âge avancé Vous ayés toute la joye et contentement de voir fleurir ceux qui ont l'honneur de Vous appartenir. Quant à moi et ma famille, dont Vous me demandés des nouvelles, il faut que je Vous dise, Monsieur, que l'année passée m'a été fatale en plus d'une maniere, car outre que j'ai été fort malade d'une fievre chaude dont je me suis relevé contre l'attente de presque tout le monde, j'ai perdu l'ainé de mes fils nommé Nicolas qui mourût à Petersbourg le 9 Aoust d'une Hectique agé de {31{1-2}} ans; Le puisné nommé Daniel (car touts les deux y ont été appellés par Sa Maj. Imper.) fut tellement affligé de la mort de son frère, qu'il tomba aussi malade de t[r]istesse et que peu s'en falloit qu'il ne mourut: mais par la grace de Dieu il se trouve restitué. C'est sans doute de celuici dont Vous dites que Vous avés appris qu'il s'attiroit l'estime de tout le monde, sur quoi j'ai l'honneur de Vous dire à mon tour, qu'il faut donc que touts nos Professeurs, excepté un seul, ne soyent pas des Hommes mais des Anges, puisque mon fils ne s'est attiré l'Estime que d'un Seul qui l'ait honoré de son suffrage lorsqu'il s'agissoit dernierement ici de remplacer la Chaire de physique vacante par la mort du Celebre Physicien qui la remplissoit si dignement.[2] Il me reste encore par la grace de Dieu 4 Fils et 2 filles, dont l'une est mariée à Mulhausen et m'a fait grandpere de 3 enfans mais dont 2 sont morts; ces deux filles aussi bien que le fils presentement Professeur à Petersbourg sont nés à Groningue en Hollande où j'ai fait pendant 10 ans la fonction de Professeur en mathematique. Voila le principal de ce qui me regarde. Je Vous recommende à la Grace divine, Vous priant d'étre persuadé que je suis avec toute la veneration que je Vous dois Monsieur Votre tres humble et tres obeissant Serviteur J. Bernoulli
Bale ce 13. May 1727.
Monsieur
Monsieur Le Clerc
Celebre Medecin et Conseil-
ler d'état etc.
à Geneve
Fussnoten
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