Bernoulli, Johann I an Wolleb, Daniel (1725.09.29)
[Noch keine Bilder verfügbar]
Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
---|---|
Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Wolleb, Daniel, 1692-1763 |
Ort | Basel |
Datum | 1725.09.29 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | BS UB, Handschriften. SIGN: L I a 675, fol.199-200 |
Fussnote | Am Briefkopf autograph "à Mr. Dan. Wolleb" |
Monsieur
Votre Lettre du 19 de ce mois m'a fait bien du plaisir; je vai y repondre autant que mes occupations scholastiques me permettent: c'est mon fils Daniel auquel on avoit adressé une vocation à Genés, avec un appointement annuel de 80 pistoles outre la nourriture et la maison franche, on s'etoit engagé envers lui pour 5 années consecutives: sa charge devoit consister à avoir la direction d'une éspece d'Academie des sciences, que plusieurs jeunes Seigneurs et Gentils hommes Genois ont dessein d'etablir pour leurs propres commodités, voulant faire les depenses necessaires de leur argent; mon fils devoit leur donner des leçons dans toutes les parties des Mathematiques et dans la physique comme fait un Professeur à ses Auditeurs, on lui avoit proposé outre cela qu'on lui dresseroit un observatoire et un laboratoire en fournissant les Machines et instruments, requis pour faire des observations célestes et des experiences physiques et chymiques. Voila donc Monsieur ce que l'on demande, je ne sçai si mon fils auroit pû satisfaire à tout cela, quoiqu'il en soit, je croi que s'il n'avoit pas eté deja engagé pour Petersbourg, il auroit accépté la vocation de Genés dans l'esperance de se perfectionner par l'exercice, suivant le proverbe "fabricando fabri fimus". Il vous a tenu sa parole, car il m'écrivoit deja étant encore à Fr[anc]fort que vous auriés bien envie d'aller en sa place à Genés, se souvenant sans doute de ce que je lui avois parlé ici de vous comme d'une personne capable d'occuper dignement ce poste, car je croi que vous etés en éta[t] de tout entreprendre si vous voulés vous y appliquer: vous seriés bientot dans la routine par un peu de pratique. Celui qui a écrit sur cét àffaire à mon fils est le principal de ces jeunes Seigneurs et un des premieres Familles de Genés nommé M.r Jean Luc Pallavicini; il est Marquis et on le traite de "votre Excellence", mon fils s'est acquis l'honneur de sa connoissance étant à Genés, pour moi je n'ai nulle connoissance avec ce Seigneur ni avec qui que ce soit à Genes; ainsi si vous aspirés à cette charge, vous feriés bien à mon avis de lui en ecrire vous même en lui marquant que vous vous croyés en état de donner toute la satisfaction que l'on desire; vous pouriés dire que vous avés eté un de mes premiers disciples pendant plusieurs années, en vous appuyant sur mon temoignage, que je ne refuserois pas s'il vouloit avoir la bonté de me le demander par un mot de lettre; je suis assuré que de cette maniere la chose ira mieux, qu'elle ne feroit si je vous recommandois à une personne que je ne connois pas, car ceci paretroit trop affecté; M.r votre frére le Marchand a sans doute correspondence en Italie et partant le moyen d'expedier votre lettre et de faire en sorte qu'on lui adresse la reponse de Mr. Pallavicini. En cas que celuici me demande mon sentiment sur votre Personne, vous jugerés bien que je ne manquerai pas de vous recommender de la plus belle maniere, tellement qu'il n'y auroit pas à douter d'un heureux succés. Mais pour ce qui est de la question que vous me faites, si on ne vous blameroit quand vous quitterés une Eglise pour embrasser une condition sans caractere, ni établissement stable et fixe, je ne suis pas Théologien pour decider cette question; tout ce que j'ay à dire, c'est que vous ne donneriés pas le premier exemple d'un Ministre qui ait quitté son Eglise pour un Professorat. Est-on blamable en cherchant une honnete subsistance? celui qui voudroit me blamer sur une telle action innocente auroit pour reponse, "malo saturari in cathedra quam esurire in suggestu".[1] Votre condition ne seroit pas sans caractere, car vous seriés Professeur et Directeur d'une Academie erigée, si non par autorité publique, au moins par celle d'une societé de Gens graves et nobles, qui ne manqueroient pas à coup seur de la faire autoriser avec le temps par le Magistrat et de rendre par là votre établissement stable et fixe, surtout quand on verroit que vos fonctions repondroient à l'ésperance que l'on auroit conçque l'on auroit conû de votre personne. C'est sur quoi je vous prie de faire vos reflexions et de me croire toujours Monsieur V. T. H. E. T. O. S. J. B.
Bâle ce 29.e 7bre 1725.
P. S. Vous adresserés votre lettre à Mr. Pallavicini ainsi: Monsieur Monsieur le Marquis Jean Lucas Pallavicini, à Genes.
Fussnoten
- ↑ [Text folgt]
Zurück zur gesamten Korrespondenz