Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1716.03.22)
Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
---|---|
Autor | Scheuchzer, Johannes, 1684-1738 |
Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Ort | Zürich |
Datum | 1716.03.22 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 85* |
Fussnote | Beigelegt ist ein kleines Blatt (3 x 6 cm) mit einem französischen Textzusatz |
Monsieur et Treshonnoré Patron.
Je me souvenois dernierement, quand j'ay eû l'honneur de vous marquer le depart de M.r Vôtre fils pour l'Italie,[1] que Madame Vôtre chere Epouse, laquelle j'assure de mes tres humbles respects, me veut gronder sur ce que j'ecris toujours en langue des pedants plustôt qu'en celle des galanthommes, je poursuivray toujours à vous ecrire en François lors qu'il s'agit d'une matiere qu'il importe qu'elle en soit informée, pour satisfaire la curiosité de Madame, et pour vous ôter la charge d'interprête:[2] En cas que je me serviray de la langue Latine, elle peut être assurée sans Interprête que je suis son tres humble serviteur: Voila un joly commencement d'une Lettre, dont vous jugerés peut être, que j'ay oublié mon serieux.
En attendant j'espere que vous aurés reçu ma derniere du 18.e de ce Mois avec l'enclose de M.r vôtre fils:[3] Je seray ravy si vous aprouverés nôtre resolution prise quasi sur le champ, tout le monde, qui me parle là dessus, est tres content que nous avons embrassé cette occasion, qui s'offroit quasi en passant. Il a bonne compagnie, et beaucoup meilleure, que s'il avoit êté contraint de faire ce Voyage en compagnie des officiers, où je ne l'aurois jamais laissé s'y engager, hormis que ces gens là me seroient êté fort connus, car le plus souvent ils font beaucoup plus de depense qu'il ne faut, et facilement on s'accoutume aux debauches, ce qui ne seroit pas le fait et le profit d'un jeune voyageur commencent; ainsy nous serions êté obligé d'attendre l'arrivée de M.r Meyer, faute de cette occasion j'aurois cherché touts les moyens d'entretenir agreablement M.r Vôtre fils, et j'aurois esperé de profiter beaucoup de sa compagnie. Du reste M.r Meyer nôtre nouveau mairè mon eleve, et M.r Gosswyler l'ont conduit par la ville pour voir ce qu'il y a de remarquable, et une fois nous avons soupé en fort bonne compagnie ches M.r Mejer, où nous avions apris le depart de M.r Bavier et Schweizer pour l'Italie. Par ce moyen il sera encore quelques jours avant Paque à Venise. Du Reste je vous supplie mon Cher Patron de ne rien dire des obligations que vous me devés, hormis que vous vouliés absolument que je rougisse, ne voyant pas absolument aucune occasion de me defaire des miennes que je vous porte de tout le droit, dont le souvenir me restera pendant le reste de mes jours, me faisant un grand plaisir quand je trouve l'occasion d'en pouvoir faire gloire publiquement.
Voicy le plan de la Reforme de vôtre Ecole,[4] qui plaît infinement à touts ceux qui s'y entendent, je vous en remercie. Je plains les pauvres precepteurs, qui à ce qu'on me dit, sont tout seuls compris dans les erreurs, sans compter ceux qui sont commis par les Professeurs, quicquid delirant etc.[5] est-ce que la Physique, la Logique, la Medecine etc. ches vous sont traitées dans les colleges publiques, comme il faut? n'y at il rien à mettre dans un meilleur êtat, c'est la même chose ches nous, on ne manque jamais de mettre dans un bon ordre ceux qui ne traittent que les trivialia, la realité ne manque jamais d'echapper à ceux qui la devroient traitter, et qui en sont les juges, quand on touche là tout est en bon ordre, et alors la patience et la debonnaireté même s'effarouchent, et je crains que de toute nôtre reforme il en sera rien du tout, ou au moins fort peu qui vaille la peine: C'est, qu'il y a fort peu de gens entendus du metier, et ceux qui en sçavent quelque chose et qui ont de l'authorité, perdent le courage et la patience, êtants toujours contredits; Les autres se donnent mutüellement un excellent temoignage, quand il s'agit de la Theologie, les Philosophes disent qu'ils ne sont pas capables d'en bien juger, qu'il faut demander ceux qui en font Profession, c'est à dire les Professeurs même, qui ne diront jamais que[6] nous ne faisons pas ce que nous devrions faire: c'est de même de la philosophie etc. S'il y avoit un Lucien[7] qui mettroit touts ces droles là à l'encan, il y auroit bien des comedies à voir. Enfin nous sommes dans un Siecle extremement corrompu, où il n'y a plus de remede hormis celuy des Aphorismes d'Hippocrate, quod medicamenta non sanant ferrum sanat, quod ferrum non sanat Ignis sanat, et quod Ignis non sanat, incurabile est.[8]
Je me rejouis que mon Phosphore[9] ait si bien reüssy, j'en doutois toujours s'il êtoit meilleur, que n'est celuy, qu'on prepare à l'ordinaire, du reste ces petites taches brunes, qui paroissent dans l'exterieur de quelques uns, sont un effet de quelque autre matiere qui êtoit melée avec les charbons, et qui s'y est attachée par hazard, ce qui empeche fort la lumiere.
Cependant le devoir d'aller sur nôtre Bibliotheque, pour y joue[r] l'esclave enchainé m'oblige à finir, en vous priant de me faire la justice d'être persuadé, que je suis avec bien du respect Monsieur Votre treshumble et tresobeïssant Serviteur D.r Jean Scheuchzer.
Zuric en hâte ce 22. Mars 1716.
P. S. Voyant encore un petit espace de papier de reste, J'ay l'honneur de Vous dire, que Jeudy passé M.r Ulric, Bâlois et vôtre combourgeois, soutint une dispute publique dont il est Autheur, de methodo studij Theologici;[10] il y fait semblant comme s'il avoit deja demeuré quelques Siecles avec les Divinités sur le Parnasse, et qu'il ait entendu les conseils d'Apollon,[11] mais il se trahit soy même furieusement, entre autre chose parlant de la necessité de scavoir bien la Physique il conseille d'apprendre ces misteres de Mess.rs Suicer, Muralt et Zuinguer, et la Mathematique de Heinlinus.[12] Comme toute la Dispute est un papier fort mal ecrit, elle n'êtoit moins mal defendüe, et je m'en doute bien s'il n'a voulu dire par là, que sa methode d'êtudier ne valoit rien: Non obstant tout cela on la luy a passé, comme s'il n'y avoit rien de meilleur au monde. L'enclose se joint par hazard au plan, le personnage à qui elle appartient n'y a pas pris place casüellement. [13] Vous m'ordonnerés ce que j'ay à faire avec le pacquet pour M.r vôtre fils car pour la poste il a trop de Volume, il faudra le garder jusques à une occasion.
Fussnoten
- ↑ Siehe Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1716.03.18. Pietro Antonio Michelotti hatte Nicolaus II Bernoulli nach Venedig eingeladen.
- ↑ Auch Johann Jakob Scheuchzer verwendet spätestens ab März 1718 in seinen Briefen an Johann I Bernoulli statt der lateinischen die französische Sprache.
- ↑ Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1716.03.18. Der erwähnte Brief von Nicolaus II Bernoulli an seinen Vater scheint nicht erhalten zu sein.
- ↑ Johann I Bernoulli hatte Johannes Scheuchzer mit dem Brief von 1716.03.10 seine Anmerkungen über den zerrütteten Zustand unsres allhiesigen Gymnasiums und unvorgreifliche Gedanken, wie dasselbe zu reformieren wäre, 1715 (StaB, Erziehung N 1 Allgemeines und einzelnes, 16. Jh.-1816) zukommen lassen.
- ↑ Horaz, Epistolae, 2,14: Quidquid delirant reges, plectuntur Achivi ("Was die Könige in ihrer Raserei verschulden, müssen die Achäer büssen").
- ↑ Scheuchzer hat das "que" im Manuskript irrtümlicherweise gestrichen.
- ↑ Lukian war ein griechisprachiger Satiriker aus dem 2. Jh. n. Chr.
- ↑ Hippokrates, Aphorismen, 7,87.
- ↑ Johannes Scheuchzer hat ein leuchtendes Barometer nach Johann I Bernoullis Anweisungen nachgebaut.
- ↑ Johann Jakob Ulrich (1695-1740) studierte von 1710 bis 1714 in Basel. Am 9. März 1716 disputierte er in Zürich mit der theologischen These De methodo studiorum theologiae ad optatum finem ducente quam ... praeside dn. Ioh. Iacobo Hottingero ... ad consequendum examen pro s. ministerio ad diem 19. Martii MDCCXVI placidae theologountōn disquisitioni subiicit author Ioh. Iacobus Ulricus, ... Basiliensis, Tiguri [Zürich] (D. Gessner) 1716 und wurde daselbst Verbi Divini Minister.
- ↑ Aufgrund der Nähe seines Heiligtums in Delphi wurde Apollon als Gott des Gebirges Parnass in Mittelgriechenland verehrt.
- ↑ Gemeint sind hier wohl u. a. folgende Werke: Schweitzer, Johann Heinrich: Compendium physicae Aristotelico-Cartesianae ... : Adjecta est ad calcem Ontosophia Claubergiana in theoremata et axiomata succincte digesta, Basileae (J. Ph. Richter) 1685 (Scheuchzer könnte auch die zweite Ausgabe von 1709 gemeint haben); Muralt, Johannes von, Systema physicae experimentalis integram naturam illustrans ..., Tiguri [Zürich] (D. Gessner), 1705; Zwinger, Johann Jakob, Specimen physicae eclectico-experimentalis e Compendio physico Joh. Henrici Sviceri aliisque ... auctoribus ... adornatum. Praemittitur succinctum Theoreticae philosophiae theatrum, Basileae (J. Bertsch) 1707; Heinlin, Johann Jakob, Synopsis mathematica. Praecipuas totius matheseos tam abstractae quam concretae disciplinas arithmeticam, geometriam, astronomiam, geographiam, opticam, etc. ... pro scholis monasteriorum Ducatus Würtembergici collecta, Tubingae (H. Reisius) 1653. Zu Schweizer, von Muralt und Zwinger und ihrer Bedeutung für den naturwissenschaftlichen Unterricht in Zürich und Basel vgl. Marti, Hanspeter, Aristoteles und Descartes. Orthodoxie und Vorurteilskritik am Beispiel des Physiklehrbuchs des Zürcher Professors Johann Heinrich Schweizer (1646-1705), in: Marti, Hanspeter/Marti-Weissenbach, Karin (eds.), Reformierte Orthodoxie und Aufklärung. Die Zürcher Hohe Schule im 17. Jahrhundert, Wien/Köln/Weimar 2012, pp. 147-163.
- ↑ Der folgende Text steht auf einem kleinen beigefügten Billet (6,2 x 2,9 cm).
Zurück zur gesamten Korrespondenz