Bernoulli, Johann I an Burnet, William (1714.02.19)
[Noch keine Bilder verfügbar]
Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
---|---|
Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Burnet, William, 1688-1729 |
Ort | Basel |
Datum | 1714.02.19 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | BS UB, Handschriften. SIGN: L I a 654, Nr.12 |
Fussnote | Auf der letzten Seite findet sich die Abschrift des Briefes an Gabriel Rilliet von 1714 02 19 |
Monsieur
J'ay eu une joye inconcevable d'apprendre par l'honneur de Vôtre lettre du 3. decembre 1713,[1] que je n'ay reçue que depuis peu de jours, le bon état de Vôtre santé et de celle de Mylord Vôtre Pere, dont la vie nous doit étre si précieuse comme à tous ceux qui aiment la liberté et la vraye Religion, la joye d'apprendre qu'il se porte bien est d'autant plus grande, que les gazettes et les nouvelles publiques nous le marquoient il y a quelque temps comme fort malade et meme comme deja mort à nôtre grand regret; Le bon Dieu le veuille donc conserver encore longues années pour le bien de l'eglise et de la bonne cause. Je suis bien aise que Vous ayez enfin reçayez enfin reû ma derniere avec les deux Traités que Vous aviez desiré,[2] mais aussi je suis bien etonné d'entendre que ce paquet où ils se trouvoient ait été prés d'un an en chemin, je l'avois confié à Mr. Wetstein le Fils Libraire d'Amsterdam qui se trouvoit alors ici, le priant de le faire tenir incontinent à Mr. s'Gravensande à la Haye, aussitot qu'il seroit de retour chez Lui, ce qu'il promit d'executer ponctuellement. Mr. Rilliet qui m'a envoyé Vôtre lettre de Paris en l'accompagnant de la sienne,[3] me mande qu'il m'enverra par la premiere occasion le livre de Mr. Newton, dont Vous avez la bonté de me faire présent,[4] et dont je Vous suis infiniment obligé, je tacherai de Vous montrer ma reconnoissance dans une autre occasion; en attendant je Vous en donnerai aux premiers jours une petite marque par la communication d'un petit livre que j'ai sous la presse et qui en sortira bientot,[5] je Vous l'enverrai sous l'addresse de Mr. s'Gravensande, ou si Vous en sçavez une plus commode, Vous aurez la bonté de me l'indiquer; J'ai donné à ce Traité le Titre de Essai d'une nouvelle Theorie de la Manoeuvre des Vaisseaux, c'est une matiere sur la quelle Personne n'a encore ecrit excepté Mr. le chevalier Renau, qui en a aussi publié un petit Traité par l'ordre exprés de son Roy il y a plus de 20 ans sous le Titre de Theorie de la Manoeuvre des Vaisseaux;[6] mais cette Theorie toute belle et plausible qu'elle paroit est toute remplie de paralogismes, qui viennent tous de quelques erreurs principales dont feu Mr. Huyguens Luy a montré une, ce qui avoit causé une grande contestation, et la dispute demeuroit indecise à cause de la mort de Mr. Huguens qui etoit survenue; Cependant Mr. le Chevalier Renau aprés un long silence donna vers le milieu de l'année passée une nouvelle piece pour justifier sa Theorie sous le nom de Memoire qu'il m'envoya me priant de dire mon sentiment, ce que j'ay fait par quelques lettres que je luy ay ecrites et que je joindrai à mon Essai:[7] Voyla donc l'occasion que j'ay euë pour ecrire mon Traité; Vous verrez qui de nous deux a mieux attrapé le veritable systeme qu'on doit observer dans la manoeuvre des Vaisseaux, si c'est Mr. Renau ou moi, je n'en dis pas d'avantage; il suffit que je Vous dise, que Mr. Huguens en Lui decouvrant une de ses erreurs, n'a pas remarqué celle qui est la plus considerable, qui regarde la determination de la derive des Vaisseaux c'est à dire de l'angle que fait la route du Vaisseau avec la ligne de la quille. Vous trouverez mes remarques sur le livre de Mr. Newton de la premiere Edition dans les Actes de Leipsic du mois de Février et de Mars de l'année passée,[8] j'avois esperé qu'elles paroitroient dans le méme temps que la nouvelle edition de Mr. Newton, mais celle cy n'a eté rendue publique, comme Vous dites Vous meme que 4 ou 5 mois aprez, ensorte que Mr. Newton a pû avoir vû mes remarques avant la publication de son livre; en effet il y a inseré une correction à ce qu'on m'a dit, qu'il a emprunté de moi, quoi qu'il soit vrai que mon Neveu la Luy a deja communiquée dés le temps qu'il etoit en Angleterre; au reste j'ay parlé de Mr. Newton dans ces remarques avec beaucoup de respect et avec toute la consideration que l'on doit avoir pour son merite: Cependant je ne sçai s'il ne l'a pas pris en mauvaise part puisque depuis qu'il m'a fait reçevoir dans la Societé Royale[9] et qu'il m'a promis par Mr. de Moyvre de m'envoyer le Commercium Epistolicum[10] touchant l'affaire entre Luy et Mr. Leibnits comme aussi un exemplaire de la nouvelle Edition de son Livre, non seulement il ne m'a rien encore envoyé de tout cela, quoy qu'il en ait envoyé à Mr. Varignon et à d'autres Mathematiciens à Paris, mais je ne reçois pas meme des lettres de Mr. de Moivre qui faisoit l'office d'internonce entre Lui et moi, vû qu'on me doit une reponse depuis prés d'un an. Mon Neveu qui Vous fait ses complimens me dit qu'il n'a pas reçqui Vous fait ses complimens me dit qu'il n'a pas reû la lettre que Vous marquez Lui avoir écrite par Paris sans cela il n'auroit pas manqué de Vous repondre incontinent; Il a envoyé il y a quelques semaines à Mr. s'Gravensande pour Vous faire tenir un paquet de quelques Exemplaires d'un ouvrage Posthume de feu mon Frere intitulé Ars conjectandi,[11] dont Vous distribuerez quelques uns à ceux dont il a indiqué les noms dans la lettre de la quelle il a accompagné ce paquet.[12] Mon Neveu a esperance de succeder à Mr. Herman dans la Chaire de Mathematique à Padoue; ce Mr. Herman fait présentement la fonction de professeur en Mathematique à Frankfort sur l'Oder avec beaucoup d'applaudissement, il fait imprimer à Amsterdam un livre sur la Mechanique, Statique, et particulierement sur l'Hydrostatique.[13] Voyla tout ce que j'avois à Vous écrire; ma femme m'a chargé de Vous faire ses baisemains, elle se rejouit d'etre encore dans Vôtre souvenir; pour moi je me recommende à l'honneur de Vôtre affection Vous priant d'étre assuré que je ferai toute ma vie avec une passion extraordinaire Monsieur Votre tres humble et tres obeïssant serviteur J. Bernoulli.
à Bale ce 19. Fevrier. 1714.
Fussnoten
Zurück zur gesamten Korrespondenz