Maupertuis, Pierre Louis Moreau de an Bernoulli, Johann I (1739.03.21)
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| Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
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| Autor | Maupertuis, Pierre Louis Moreau de, 1698-1759 |
| Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
| Ort | Cirey-sur-Vezouze |
| Datum | 1739.03.21 |
| Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
| Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 662, Nr.54* |
| Fussnote | |
Monsieur
Je ne scaurois attendre à etre arrivé à Paris pour Vous remercier de toutes les bontés que vous avés eues pour moy pendant mon sejour à Basle;[1] je ne me console d'avoir eu si peu de tems à y demeurer, que par l'esperance d'avoir encor un jour le plaisir de vous y revoir. Je joins à toutes les bontés pour les quelles je vous dois remercier celle d'avoir bien voulu me ceder M. votre fils pour quelque tems: il a eté receu à Cirey[2] comme le doivent etre partout ceux qui portent votre nom, et on y a bientost veu combien il meritte de le porter: je souhaitte qu'il s'y soit pleu autant qu'on a eu de plaisir de l'y voir. Je ne vous parleray point de l'estime que M.e du Chastellet a pour vous; si vous etes connu, et admiré de toute l'Europe, voyés ce que vous devés etre pour une persone des plus eclairées qu'il y ait. Pour moy Monsieur, je crois qu'il n'est point besoin de vous parler de mes sentiments pour vous, ils sont toujours pleins de l'estime la plus haute et de l'amitié la plus sincere; et si quelques Nuages ont peu obscurcir ces sentiments, je les vois dissipés avec le mesme plaisir qu'on goute, lorsque les beaux jours revienent apres un hiver facheux.
Je prens la liberté de vous envoyer un papier, que vous me ferés le plus grand plaisir du monde, si vous voulés bien examiner.[3] Comme c'est sur une matiere qui m'interesse infiniment, et sur la quelle quoyque je croye avoir de l'evidence, je crains extremement de me tromper, j'ose vous prier de vouloir bien y doner quelques uns de les moments que vous n'avés jamais refusés à mon instruction et de vouloir bien ecrire vos remarques à la Marge de ce papier que je vous prie de me renvoyer. Comme j'employe un principe que je sens plutost que je ne pourrois demontrer à la rigueur, je vous prie d'examiner ce principe et les consequences que j'en tire: je ne doute point, que si ma proposition est vraye, vous ne trouviés encor d'autres maniere[s] de la Demontrer. Et cette proposition une fois demontrée determineroit la figure de la surface de la Terre, la pesanteur actuelle etant connue: car les eaux de la Mer s'etendant par toute la Terre sans que nulle part on trouve les costes fort elevées audessus de la Mer, la Terre a la figure qu'elle auroit si elle etoit partout couverte d'eau: et les Eaux demeurant en repos sans que les passages qu'elles pourroient se faire à travers des Terres troublent leur equilibre, il faut qu'un cylindre de glace dans le Tuyau dont je parle, eust les deux bouts dans la surface de la Mer. Il est inutile de vous en dire davantage il vaut mieux vous prier de penser que cette question m'interesse infiniment. Permettés moy de presenter mes tres humbles respects à Madame Bernoulli et à Madame Battier; et soyés je vous prie bien persuadé de l'Attachement inviolable avec lequel j'ay l'honeur d'etre Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur Maupertuis
De cirey 21 Mars 1739
à Monsieur
Monsieur Bernoulli
professeur de Mathematique;
des Academies des Sciences de
France, d'Angleterre, de Russie etc.
à Basle
Fussnoten
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