Bernoulli, Johann I an Maupertuis, Pierre Louis Moreau de (1732.11.02)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Maupertuis, Pierre Louis Moreau de, 1698-1759
Ort Basel
Datum 1732.11.02
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 662, Nr.26
Fussnote Am Briefkopf eigenhändig "à Mr. de Maupertuis". Signatur eigenhändig



File icon.gif Monsieur

Dés le moment que j'eus reçu Votre derniere Lettre j'envoyai ma fille chés la Niece de Mr. Deuchert presentement Epouse d'un nommé Mr. Iselin pour savoir d'Elle si et quand son Oncle partira pour Paris et s'il voudra bien se charger de la Gramaire Chinoise;[1] Elle repondit qu'elle croit que le depart se fera en 15 jours ou 3 semaines, mais qu'Elle s'en informera chés son Oncle meme et en fera le rapport; depuis ce jour là on ne m'a pas encore rapporté la reponse de Mr. Deuchert, peutetre que sa Niece attend qu'il vienne en Ville. Je ne doutte pas qu'il ne vous fasse le plaisir de vous porter la dite Grammaire: C'est sans doute un livre curieux pour les Amateurs des langues orientales, les caracteres Chinois y sont touts gravés en forme de tailles douces, il y a aussi un petit dictionaire pour cette langue avec l'explication des mots en latin, je m'imagine bien que c'est pour quelque Ami que Vous le demandés, car je ne Vous ai File icon.gif jamais pris pour connoisseur de la langue Chinoise. J'ai commencé de faire le projet de mon discours sur l'inclinaison des orbites,[2] mais comme mon dessein est de donner une idée generale de la physique celeste, je dois expliquer par mon systeme les principaux phenomenes outre celui qui est en question, et puisque le mouvement diurne des Planetes en est un des plus importants, il faut necessairement que j'en donne aussi l'explication, mais qui sera bien differente de celle de Mr. de Mairan publiée dans les Memoires de 1729[3] dont je ne pourrai me dispenser de parler, car de n'en rien dire du tout, le silence seroit trop affecté et il pourroit meme deplaire à Mr. de Mairan; cependant si j'en fais un petit examen quoique le plus modestement que je pourrai et avec des eloges pour l'Auteur, je crains qu'il ne m'arrive ce qui m'est deja arrivé, savoir de perdre son sufrage, comme je l'ai perdu en soutenant les forces vives contre son sentiment, car il me semble qu'il est extremement jaloux sur le point d'honneur et qu'il ne peut souffrir qu'on soit d'une opinion differente de la sienne, dans les choses meme les plus disputables enfait de physique, où il faudroit laisser à chacun dire librement ses pensées sans prejuFile icon.gifdice de l'amitié qu'on se porte mutuellement. J'apprendrai votre conseil là dessus; si Vous croyés qu'il vaut mieux de ne point faire mention de sa piece, je suivrai votre conseil et me contenterai d'exposer simplement mes conjectures sur la cause du mouvement journalier des Planetes en Sacrifiant tout ce que je pourrois dire de plus solide sur l'explication de Mr. de Mairan, qui dans le fond est[4] tres fausse ce que je pourrois demontrer geometriquement; mais je vous prie Mr. de menager ce que je Vous ecris ici, de peur qu'il ne vienne à le savoir, ce qui pourroit m'etre prejudiciable et aliener ses bonnes graces.

La demarche de Mr. de Thiancourt et de son bon Frere est tres certaine,[5] car ils ont eu l'imprudence eux meme de l'ecrire à leur Mere Mad.me de Grandvillars, ce qui l'a tellement affligée qu'elle en est tombée dans une maladie dangereuse, dont Elle ne se relevera plus selon les apparances. Je plains la mort de Mr. de Louville, je lui aurois bien souhaitté la vie jusqu'à sa conversion à la veritable Dynamique. Si Vous étes en peine à qui donner sa place vacante de pensionaire, offrés la à moi, je l'accepterai avec promesse de fournir File icon.gif autant pour Vos Memoires et aussi regulierement que si j'etois en personne à Paris.

J'ecris aussi par cet ordinaire à Mr. Clairaut pour lui communiquer mon jugement de ses deux belles solutions, quoique je sois encore fort incommodé de mon rhume et de la toux qui m'affoiblit à ne pouvoir presque conduire la plume. Cette mechante ecriture faite d'une main tremblante Vous le fera bien connoitre.[6] Mais en quelque état que je sois, comptés que je serai jusqu'au dernier soupire de ma vie avec un attachement à toute epreuve Monsieur Votre etc. J. Bernoulli

Bale ce 2 9bre 1732.


Fussnoten

  1. [Text folgt]
  2. [Text folgt]
  3. [Text folgt]
  4. Im Manuskript steht "et".
  5. [Text folgt]
  6. Johann Bernoulli meint hier offensichtlich seine autographe Abfertigung.


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